Pourquoi les enfants dépriment si jeunes ?

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le

Tristesse, résultats scolaires en baisse, changements dans l'humeur... L'enfant peut, comme l'adulte, faire une déprime voire une dépression. Comment reconnaître les signes de la dépression infantile ? Que devez-vous faire pour rassurer votre enfant ? On fait le point.

Tout change !
Parce que l’enfant ne peut verbaliser ouvertement et directement à ces parents ces états d’âme, de petits changements s’installent dans la vie de tous les jours : de plaintes physiologiques chroniques aux résultats scolaires qui chutent brutalement, l’entourage peut passer à côté d’une dépression infantile.

Les parents doivent se poser les bonnes questions face aux changements chez leur petit
Ils sont en première ligne avec leur enfant pour déceler des signes de tristesse ou un certain retrait d’un seul coup. Et ils doivent se poser des questions face à leur petit qui change, par exemple face à des situations classiques de perte d’un être proche ou lors d’une séparation brutale avec l’un des parents.
Pourquoi?
A-t-il des soucis passagers avec ses copains à l’école ? Est-ce la perte d’un proche qui le touche en ce moment ? Est-ce une vraie dépression, qui s’est installée depuis les derniers mois et personne n’a rien vu ?

Comme le rappelle Luis Véra, psychothérapeute «... ce ne sont pas les séparations ou les pertes qui sont sources de dépression, mais l’impossibilité, à l’occasion de celles-ci, d’effectuer un véritable processus de deuil et de détachement.. ».

De toute façon, soyez vigilants, certains signes ne trompent pas

- une tristesse permanente, qui ne passe pas, et qui n’est pas motivée par un incident précis et grave;
- un retour sur lui-même ;
- une anxiété soudaine à la séparation et à l’école
- une agitation à la maison, il devient insolent et irritable brusquement ; 
- des difficultés scolaires

Si vous notez un changement de comportement de votre enfant, consignez-les par écrit, elles pourront vous servir si vous consultez un thérapeute par la suite.

Aider son enfant à en parler
Il existe une différence entre des symptômes dépressifs « normaux » et passagers et une vraie dépression franche. Lors d’un deuil ou la perte d’un proche, les situations où les « réactions dépressives normales » sont saines permettent à l’enfant de montrer qu’il a intégré l’importance du fait majeur. Et il réagit en déprimant ! C’est normal !

Autres trucs qui fonctionnent bien : aider son enfant à transformer une pensée négative ou pessimiste en pensée positive. S’il est invité à un anniversaire où il connaît peu de copains, insister sur le côté intéressant de faire connaissance avec d’autres copains que les habitués.

De même dans le quotidien, les parents peuvent évidemment renforcer des comportements positifs : on parle des émotions de la journée et on met des mots sur ce qui a été ressenti, en positif comme en négatif. « Le plombier n’est toujours pas là, cela me met en colère ! .. », peut dire la mère devant son enfant.
C’est un jeu simple où chaque pensée est associée à une émotion qui est nommée.

Comme nous l’explique Céline, la maman d’un petit garçon de 2 ans et demi aujourd’hui, le moment de la séparation d’avec le père a été difficile, avec des moments  où « ... les signes ont été qu'il attendait son père derrière la porte d'entrée en se cognant la tête parterre ou sur la porte avec des hurlements. Les premières colères ont duré presqu'une heure. Je savais qu'il n'était pas bien mais je n’avais pas trop de solution à ce moment là (c'était en juillet 2006, il avait 1 an et demi). ... Des mots non puisqu'il ne parlait pas encore mais beaucoup de pleurs, de cris, et de crises de nerfs.».

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