Enfants jumeaux : comment gérer le quotidien ?

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le par

Émilie, la maman de Inès et Elsa, (vraies) jumelles, nous raconte son quotidien ! La psychologue Clotilde Avezou, spécialiste de la gémellité, nous livre ses conseils pour ne pas se laissez déborder !

Comment bien gérer le quotidien avec des enfants jumeaux : nos conseils !

Être parents de jumeaux, ce n’est pas toujours évident. C’est un grand chamboulement dans une famille. Comment gérer au quotidien ses deux enfants si singuliers et fusionnels ? Éléments de réponse avec Émilie, la maman d’Inès et d’Elsa, jumelles de 6 ans aujourd’hui, et Clotilde Avezou, psychologue clinicienne et spécialiste de la gémellité.

Les parents de jumeaux le savent bien, le quotidien peut vite devenir compliqué avec un duo d’enfants à s’occuper pratiquement en simultané. Comment organiser la journée au mieux pour ne rien oublier ? Quelles sont les astuces pour que tout se passe bien ? On vous dit tout…

Avoir une organisation “quasi militaire”

« La règle numéro 1 quand on est maman de jumeaux : avoir une organisation quasi militaire à toute épreuve ! On ne peut pas laisser la place à l’imprévu. D’ailleurs, on le comprend très vite ! », raconte Émilie, la maman d’Inès et Elsa. « Les parents de jumeaux qui viennent consulter le plus fréquemment ont des enfants de 2-3 ans. C’est l’âge de la prise d’autonomie, et ce n’est pas toujours facile », explique Clotilde Avezou, psychologue, spécialiste de la gémellité. Pour elle, il est évident que tout doit être calibré au quotidien par le parent. Après, selon la façon dont les jumeaux ont été conçus, les mamans s’autoriseraient, ou pas, à demander de l’aide à leur compagnon. « Si les jumeaux sont nés naturellement, leurs mères pourront exprimer leur fatigue et demander à leur conjoint, ou aux grands-parents, plus facilement de prendre le relais. A contrario, les mamans qui ont eu leurs jumeaux par FIV ne s’autorisent que rarement de dire qu’elles sont débordées », détaille la spécialiste.

Tout préparer la veille au soir

« Quand on doit gérer “en double” la journée qui s’annonce, il vaut mieux s’y prendre la veille au soir. On prépare les sacs, les habits pour le lendemain, afin de perdre le moins de temps possible le matin », précise la maman des jumelles. Autre conseil précieux : « Je mets de côté tous les menus de l’école. Je décale de quelques semaines et je m’inspire de ces menus établis pour prévoir les repas de la semaine, à l’avance, dès le week-end quand je fais les courses. Ça me fait gagner beaucoup de temps. Quand mes filles étaient gardées par une nounou, j’avais créé un cahier où je notais tout ce qui les concernait. Ce que j’avais préparé pour le repas du soir, les médicaments à prendre… Bref, tout ce que la nounou avait besoin de savoir au jour le jour », détaille-t-elle.

Le week-end, une vie plus souple

« En revanche, contrairement à la semaine où tout était prévu à l’avance, la vie familiale du week-end était complètement différente. J’essayais d’introduire plus de souplesse par rapport à la semaine, à cause essentiellement du rythme scolaire des filles et de mes horaires de travail », explique la maman des jumelles. Depuis, ses filles ont grandi, ce qui permet aujourd’hui à la mère de famille de discuter en amont avec elles de ce qu’elles veulent pour les repas ou de cuisiner ensemble, par exemple le samedi.

Différencier les jumelles

« Pour leurs activités extrascolaires, au début, je voulais absolument que mes filles soient inscrites au même cours de sport. En fait, au bout d’un moment, je me suis rendu compte qu’elles n’aimaient pas du tout les mêmes activités ou ateliers culturels », détaille la maman. Idem pour l’école ! Dès l’école maternelle, Émilie a souhaité que ses filles soient dans une classe différente. « C’est important de préserver l’individualité des vrais jumeaux. Je me souviens que je les habillais toujours de façon différente et cela depuis leur naissance. De même que pour les coiffures, elles n’étaient jamais coiffées pareilles ! », ajoute-t-elle. Il faut être à l’écoute de chacune d’elle, accepter les différences, et surtout ne pas les comparer l’une à l’autre ! « Je me suis toujours dit que c’était deux bébés nés le même jour, mais c’est tout, en aucun cas qu’elles étaient identiques en tout », indique-t-elle également.

Éviter la rivalité

« Il existe aussi une forte rivalité entre les jumelles. Et depuis qu’elles sont petites, je m’efforce de “casser” ce duo, et plus particulièrement leur langage spécifique. Au bout d’un moment, les jumelles avaient développé une façon de parler propre à elles, qui excluait pratiquement les parents. Mon rôle a été d’imposer le fait qu’elles puissent parler de façon compréhensible pour tous », témoigne la maman d’Inès et d’Elsa. C’est une façon de séparer le duo en imposant la parole du parent, pour la psy. « Pour éviter toute rivalité entre mes filles, je convoque souvent des réunions de famille, où on discute ensemble de ce qui va ou pas », détaille-t-elle. « Les jumeaux sont proches comme des frères/sœurs, mais très souvent, ils sont dans une relation miroir où ils s’affrontent pour s’affirmer et grandir. Il ne faut pas hésiter à poser un cadre clair et précis. Cela peut se matérialiser avec un grand tableau, des codes couleurs qui changent selon les comportements des enfants », conclut la psychologue.

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