L'éducation positive en 3 points

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le

Face à ses bêtises et ses colères vous avez du mal à imposer votre autorité. La discipline positive est faite pour vous ! Elaborée par Jane Nelsen, une psychologue américaine, et adaptée par Béatrice Sabaté, cette méthode va vous aider à éduquer votre enfant dans un cadre stimulant, à la fois ferme et bienveillant.

Discipline positive : comment l'appliquer avec son enfant ?

Côté parent, rien de plus difficile que de faire preuve d’autorité sans tomber dans l’autoritarisme. Côté enfant, l’opposition constante ne signifie pas intention délibérée d’indisposer l’adulte. Parfois, entre les grands et les tout-petits, un décodeur est nécessaire. La discipline positive se révèle précieuse pour dissiper les malentendus et atténuer les tensions.

1. Découvrez le sens caché de ses refus et colères

Vous avez sans doute l’impression que votre tout-petit accumule les bêtises et les « Non, je veux pas ! » juste pour vous embêter et pour vous faire sortir de vos gonds ! Et bien, c’est une fausse impression… En réalité les “comportements inappropriés” des enfants sont des messages codés dont il faut déchiffrer le sens avec une grille de lecture appropriée. Derrière chaque bêtise se cache une intention, tout à fait autre que celle de vous casser les pieds. Si votre enfant refuse systématiquement d’aller se coucher, si les mêmes crises se produisent toujours pour les mêmes raisons, c’est parce qu’un de ses besoins fondamentaux n’est pas satisfait et qu’il a mis en place un comportement inapproprié en croyant satisfaire ce besoin. Et si vous donnez à votre petit ce dont il a vraiment besoin, les difficultés et les conflits disparaissent. Le besoin d’attention est fondamental chez un tout-petit enfant. S’il refuse de s’habiller ou de manger seul le matin par exemple, il est fort probable que ce refus cache son envie que vous vous occupiez davantage de lui, que vous n’en profitiez pas pour faire autre chose. Pour éviter les conflits répétitifs et usants, le “temps dédié” est un bon outil. Passer régulièrement un quart d’heure en tête-à-tête avec son tout-petit est un bon moyen de combler son besoin d’attention et de résoudre bien des problèmes.

2. Utilisez ses bêtises comme support d’apprentissage

Chaque erreur, chaque bêtise du quotidien peut devenir pour un petit une opportunité de faire des progrès. Imaginons par exemple qu’il renverse le verre de jus d’orange qu’il a tenu à se servir tout seul. Votre première réaction, bien légitime car c’est agaçant, est de le gronder : « Regarde ce que tu as fait, tu en as mis partout ! La prochaine fois, c’est moi qui te sers !» Mais si vous appliquez la méthode de Jane Nelsen, vous lui proposez d’essuyer la table et de recommencer jusqu’à ce qu’il y parvienne. Car chaque fois qu’on fait “à la place” de son enfant, on lui retire une opportunité d’apprentissage. Incitez votre enfant à trouver des solutions pour réparer et pour que cela ne se reproduise pas la fois d’après : « De quoi as-tu besoin pour nettoyer ce que tu as fait ? », « De quoi as-tu besoin pour réussir mieux ? » La résolution de problèmes est une compétence sociale essentielle qui lui sera utile en collectivité, à la crèche, à l’école. Savoir tirer parti de ses échecs, se centrer sur les améliorations possibles est une formidable compétence, qu’on ait 3 ans ou 18 ans !

Voici 3 conseils clés pour adopter l'éducation positive.

En vidéo : La discipline positive en 5 points !

3. Impliquez-le sans le forcer

Les tout-petits, les grands aussi d’ailleurs, ont un fort besoin de coopérer. Ils aiment contribuer aux activités familiales, de même qu’ils adorent participer aux activités de leur classe. Plus un enfant est dans une phase d’opposition et plus il est conseillé de l’impliquer. Il peut aider à préparer des repas, à mettre le couvert ou à vider le lave-vaisselle, porter un petit sac de courses légères, ranger sa bibliothèque, mettre son linge sale dans le panier… S’il est un besoin très développé chez les jeunes enfants, c’est bien celui de maîtrise. Plus on cherche à leur imposer notre volonté par la contrainte et plus ils s’opposent, c’est mathématique. A partir de 18-24 mois, la fameuse phase du non, l’enfant ne cesse de vouloir prendre le contrôle et le pouvoir : « Je ne veux pas que tu m’obliges, je ne le ferai pas si tu m’y forces ! » Pour satisfaire son besoin de s’affirmer, il est essentiel de lui donner des choix. Et pour l’inciter à participer, dites-lui simplement : « Je ne peux pas t’obliger à le faire, mais j’ai besoin de ton aide ! » Vous verrez, ça marche, car il ne demande qu’à se rendre utile ! Et en le mettant dans une situation de maîtrise, il n’a plus besoin de faire de la résistance.

4. Encouragez-le et montrez l’exemple

Quand il apprenait à marcher, vous l’encouragiez à fond, vous le félicitiez dès qu’il faisait un minuscule progrès. Maintenant qu’il a grandi, dit non à tout et vous agace profondément, vous avez du mal à être aussi encourageante. Et pourtant, il a constamment besoin de votre soutien inconditionnel et de vos bravos pour construire son estime de soi et prendre confiance en lui. Souvent, c’est parce qu’il n’arrive pas bien à exécuter votre demande qu’il refuse de vous obéir. En disant non, il vous dit : « Je ne suis pas capable, je n’y arrive pas » et il a simplement besoin que vous lui consacriez du temps pour l’entraîner, refaire avec lui, lui remontrer comment fermer les boutons, enfiler un pull, utiliser ses couverts, se brosser les dents…Montrer sans cesse les bons gestes mais montrer, aussi, le bon exemple, sur un plan moral. L’enfant se construit en miroir, il nous observe et nous imite. Voilà pourquoi, il est important de lui montrer l’exemple, de lui donner en modèle les compétences qu’on veut lui transmettre. Le respect mutuel est une valeur fondamentale. L’enfant respectera les règles du monde de l’adulte si ce dernier respecte le monde de l’enfant.

5. Faites lui anticiper les conséquences de ses actes

Quand votre enfant s’oppose catégoriquement à vos consignes, plutôt que de vous fâcher ou d’entrer en lutte, laissez-le faire l’expérience de ses choix : « OK, tu ne veux pas mettre ton manteau pour sortir, tu seras mouillé et tu auras froid », « D’accord, tu ne finis pas ton assiette, donc tu n’as plus faim, donc tu n’auras pas de dessert. » Et vous tenez bon, c’est cela le plus important. Quand vous le voyez frissonner, vous lui faites remarquer gentiment : « Tu as froid, je t’avais dit de mettre ton manteau ! » Et quand il se plaint d’avoir faim, vous lui demandez d’attendre patiemment l’heure du goûter.

Ce n’est pas facile, aucun parent n’a envie que son enfant attrape une bronchite ou soit affamé, mais il suffit d’une fois pour que le tout-petit comprenne où est son intérêt…
La discipline positive propose aux parents des outils éducatifs qui ont une efficacité à long terme, voilà pourquoi elle ne recommande pas les punitions décidées sur le vif et sous le coup de la colère. Parce que la punition en “réaction” est efficace sur le moment, mais n’enseigne rien à l’enfant. Le résultat est ponctuel, mais pas durable. En revanche, anticiper avec l’enfant lui-même et dans le calme ce qui se passera s’il fait telle bêtise, quelle en sera la conséquence pour lui mais aussi quelle punition il encourra, est beaucoup plus efficace.

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