Eduquer son enfant en s’adaptant à ce qu’il est…

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le

En tant que parents, vous avez une vraie connaissance de votre enfant et vous êtes les plus qualifiés pour l’aider à bien grandir. Observez votre bout’chou, soyez attentifs à ses réactions, respectez ce qu’il est : il deviendra une personne bien dans sa peau. Nos clés pour que ça marche.

L’éducation, c’est du sur-mesure !

« Nos deux princesses, Adèle et Léonie, ont des caractères tellement différents que leur père et moi avons dû nous adapter. Même si nos valeurs éducatives n’ont pas bougé, avec l’aînée, notre petite fille modèle plutôt calme et docile, tout s’est passé sans heurts. Alors qu’avec Léonie, notre chipie, plutôt rebelle et colérique, il a fallu apprendre à négocier et à gérer les “non” à répétition sans rien lâcher !  » Mélissa et Thibault sont comme tous les parents, soucieux de donner la meilleure éducation possible à leurs enfants tout en veillant à leur épanouissement personnel. Comme le souligne la psychanalyste Dina Karoubi-Pecon : « Bien éduquer, c’est transmettre les règles fondamentales de respect des autres et de soi-même en sachant adapter les interdits et la loi universelle à la particularité de chaque enfant. Le message est le même, mais la façon dont on va le dire tient compte de la petite personne qu’on a en face de soi.

Hiérarchiser les priorités

C’est comme quand on voyage à l’étranger, on dit bonjour aux gens parce qu’on est poli, mais dans la langue du pays si on veut se faire comprendre. » Le meilleur moyen de comprendre la manière dont un tout-petit fonctionne, c’est de regarder ses réactions quand on lui explique ce qu’on attend de lui. Selon la psy : « Il n’est pas nécessaire de lire une thèse sur l’éducation ou de suivre des modèles éducatifs à la lettre, l’observation quotidienne d’un enfant avec qui on vit permet de le connaître et de l’accompagner. » Bien entendu, les règles s’intègrent au fil des mois et un tout-petit ne peut pas être “parfait” sur toute la ligne. Les parents doivent hiérarchiser leurs priorités et ne pas se montrer trop exigeants, car l’éducation, ce n’est pas du dressage, mais un mélange délicat de contraintes et d’écoute. Quand ils posent des questions, les enfants attendent des réponses claires. Chacun a sa manière d’apprendre : certains ont besoin qu’on leur montre comment faire, d’autres veulent tout faire tout seuls ; certains avancent à tâtons, tandis que d’autres attendent de bien maîtriser pour se lancer.

L’accepter tel qu’il est

De la même manière que le physique d’un enfant est unique, son psychisme, sa sensibilité et ses émotions le sont tout autant, et pour qu’il soit heureux, il a besoin que ses parents l’acceptent tel qu’il est. Comme l’explique la psychanalyste : « Deux personnes qui font un enfant vont donner naissance à une troisième personne, issue des deux mais singulière. L’enfant n’est pas une copie de ses parents, il ne peut pas être tel qu’ils veulent qu’il soit idéalement. L’enfant est un sujet, il est lui-même ! » Respecter son style relationnel, son caractère, son tempérament, est la clé d’une éducation réussie. Un caractère, c’est un ensemble de particularités, des goûts, des attitudes, qui sont habituels et que l’entourage repère. Attention, un caractère ça peut bouger ! Lise, par exemple, a vu Mathéo se transformer en quelques mois : « Mathéo était très timide. A l’école maternelle, la maîtresse nous a signalé sa difficulté à se faire des copains, à participer… Sur les conseils d’une amie, on l’a inscrit à un cours de théâtre et il s’est transformé. Peu à peu, il est sorti de sa coquille ! » Voilà pourquoi il est si important de ne pas leur mettre d’étiquettes définitives.

Ne pas le comparer aux autres

Chaque enfant a des aptitudes, des points forts et des points faibles, une attirance pour telle matière scolaire, un goût marqué pour les activités physiques. Il est inutile et blessant de le comparer aux autres… On a tous été agacés par les phrases du genre : « Regarde ton frère, il y arrive et il est plus petit que toi !  » Chaque enfant se développe à son rythme. Pour juger du développement d’un enfant, les spécialistes ont établi des moyennes qui définissent une norme, un développement idéal, mais jamais particulier. Constater que son enfant est juste en dessous ou au-dessus des courbes ne signifie pas qu’il soit en retard ou qu’il soit un génie. Les âges moyens des acquisitions, mis en évidence par les psychologues du développement et les pédiatres, sont des indicateurs réels, mais pas absolus.Pour autant, ça ne veut pas dire que les repères du développement normal de l’enfant ne servent à rien. Si un enfant ne mange pas seul à 5 ans, c’est qu’il y a un problème. De la même manière qu’on n’essuie plus les fesses d’un enfant de 3 ans, si on veut être respectueux de son intimité corporelle !

On le voit, éduquer un enfant nécessite une capacité à se remettre en cause, à s’adapter à son évolution, à trouver la meilleure façon d’être compris par lui, à l’écouter, l’encourager, le soutenir, le protéger, lui proposer les apprentissages indispensables à sa future vie d’adulte bien dans sa peau. C’est ça, la richesse du job de parents ! 

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