Faut-il se mêler des disputes des enfants ?

Publié par Joséphine Argence  |  Mis à jour le

En collaboration avec Nicole Prieur (psychothérapeute)

Jules s'est fâché avec Théo, son "meilleur ami pour la vie". Léa s'est encore chamaillée avec sa petite sœur pour une histoire de poupée. Devant la bouille toute triste de nos bambins, que faut-il faire ? Explications avec Nicole Prieur, psychothérapeute.

Parfois, le fait que son frère prenne le dernier yaourt à la fraise déclenche la colère de votre fille. La dispute peut alors éclater, et être difficile à désamorcer. Bien souvent inévitables, les désaccords au sein d'une fratrie font partie du quotidien d'une famille. En tant que parent, on se pose souvent la question "à partir de quel moment dois-je intervenir ?" sans se mettre à porte-à-faux avec l'un de nos enfants. Nous vous avons préparé plusieurs conseils pour vous aider à régler les conflits entre vos enfants. 

Quelle est la place des parents en cas de dispute entre frère et sœur ?

Malgré tout l'amour qu'ils peuvent se porter, les frères et sœurs se chamaillent. Comme l'explique Nicole Prieur, psychothérapeute, "les bagarres entre frère et sœur sont inévitables et même nécessaires. Par leurs disputes, les enfants expriment une insatisfaction et cherchent leur place au sein de la famille". Les chamailleries sont en quelque sorte un mal pour un bien ! Mais vous avez aussi un rôle à jouer  : "l'intervention des parents est importante pour que les enfants ne s'enferment pas dans leurs querelles et en tirent profit", précise-t-elle. Bien sûr, il ne s'agit pas de vous précipiter au moindre cri, mais certaines situations nécessitent votre intervention.

Le rôle de médiateur du père et de la mère

Mais à partir de quand peut-on se mêler des disputes entre les frères et sœurs ? Lorsque les limites sont dépassées et que l'un des bambins ou adolescents risque d'être blessé physiquement ou psychiquement (par des insultes). "La construction de sa personnalité et l'estime de soi passent aussi par la relation que l'on a avec ses frères et sœurs, il faut faire attention qu'un enfant ne se sente pas rabaissé", ajoute la psychothérapeute. Pourquoi est-ce si important de se mêler de leurs histoires ? L'absence d'intervention est perçue comme une approbation et risque d'enfermer les enfants dans un rôle qui ne leur correspond pas. Résultats : celui qui sort toujours gagnant de la dispute se sent autorisé à agir de la sorte, il est dans une position de dominant. Celui qui sort perdant à chaque fois, se sent condamné à ne jamais avoir le dernier mot. 

"Mieux vaut éviter la position de juge qui va prendre parti. Il est plus important d'être à l'écoute des enfants", conseille Nicole Prieur. Donnez-leur la parole pour qu'ils mettent des mots sur leur dispute, chaque bambin écoutant l'autre. À vous ensuite de poser des règles (il est interdit de taper, d'insulter...) Montrez-leur le côté positif des relations paisibles. Rappelez les moments de complicité qu'ils arrivent à avoir. Bien-sûr, tout ne se règle pas en un coup de baguette magique. Il faudra sûrement recommencer cette conversation quelques jours plus tard.      

Comment gérer les disputes de son enfant à l'école ou à la maison ?

Outre les disputes avec ses frères et sœurs, votre enfant peut parfois se disputer avec un camarade à l'école ou un copain. Le hic, vous n'êtes pas présent lorsque la crise éclate et vous allez apprendre toute l'histoire lorsque votre enfant rentrera de l'école avec des yeux tout tristes. Quelques pistes pour le réconforter :

  • Ecoutez ses craintes (perdre son copain, ne plus être aimé...) ;
  • dédramatisez la situation, rassurez-le et redonnez-lui confiance : "ce n'est pas parce qu'une amie te laisse tomber que tu n'es pas quelqu'un de bien. Tu as des tas de qualités et d'autres personnes t'apprécient."

À vous de lui faire comprendre que les disputes sont les aléas de la camaraderie et que l'on ne perd pas un ami parce que l'on s'est chamaillé avec lui.

Léa se dispute toujours avec la même copine. Pourquoi ne pas agrandir son cercle d'amis ? Sans lui dire clairement le but de la manœuvre, vous pouvez lui proposer des activités extra-scolaires. Elle rencontrera ainsi de nouveaux enfants et se rendra compte qu'elle est capable de vivre des relations satisfaisantes avec d'autres personnes.

Apprendre le partage pour calmer les désaccords entre copains

À la maison, les disputes peuvent aussi éclater entre votre enfant et ses amis. Par exemple, vous avez organisé un super goûter d'anniversaire avec guirlandes, pêche aux cadeaux... Mais, au bout de cinq minutes seulement, Mathéo se dispute déjà avec un de ses petits copains. Motif de la mésentente : votre bambin refuse de prêter son hélicoptère (même si l'objet du délit était tout au fond du coffre à jouets et que votre enfant n'avait pas envie de s'amuser avec !)

Que faire dans ce contexte ? C'est à vous de poser les règles et de lui montrer que le partage a des bons côtés. Vous pouvez aussi tenter une tactique bien connue : détourner leur attention de l'objet de la dispute. "Ok tu ne veux pas lui prêter ton hélicoptère mais, quel jouet es-tu prêt à lui laisser ?", "A quoi veux-tu jouer avec lui ?"...

Si votre enfant a plutôt "l'âme d'une fourmi", préparez le terrain quelques jours avant la fête, en lui demandant de mettre de côté les jouets qu'il ne voudra absolument pas prêter et ceux qu'il pourra laisser à ses petits copains le temps d'un après-midi. Une bonne initiative pour limiter les sources de conflits.

Pas question de dramatiser ! Les disputes sont positives pour votre bambin : elles l'aident à se socialiser,à mieux se connaître... Et elles ont même un avantage pour vous (si, si, croyez-nous !), elles vous apprennent ... la patience ! Et ça, c'est un atout inestimable pour des parents.

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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10 points
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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