Tout savoir sur les allergies alimentaires chez l'enfant

Publié par Antoine Blanchet  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Fraises, poisson, arachides, noix... De nombreux aliments peuvent être source d'allergie chez les enfants. Symptômes, traitements... On fait le point.

n'y a pas si longtemps, dès qu'on parlait d'allergies, seuls les pollens et acariens étaient montrés du doigt. Aujourd’hui, les allergies d'origine alimentaire semblent en devancer les irréductibles pollens et leur prendre la peu enviable place d'ennemi public N°1… Avec, pour vous, une seule priorité : apprendre sans tarder à déceler les symptômes de ce mal, pour dépister et éradiquer le ou les coupables !

Les allergènes, qu'est-ce que c'est ?


Ce sont de toutes petites molécules que votre enfant avale ou respire, et qui déclenchent dans son organisme une réaction (rougeurs, larmoiement, asthme…). Dans les cas d' allergies alimentaires, les allergènes le plus souvent incriminés proviennent de l'arachide, du lait de vache, du soja, des noix, des oeuf, du blé, du poisson…

Quels symptômes : Comment reconnaître une réaction allergique alimentaire chez l'enfant ?

Avant tout diagnostic, votre rôle de parents passe par l'observation minutieuse de tout ce qui vous paraît "anormal" dans les réactions de votre enfant. Les symptômes se manifestent au niveau de la peau dans 80 % des cas et c'est l'apparence des rougeurs qui permet d'identifier le type d'allergie.
Mais parfois, les symptômes prennent aussi d'autres formes : difficulté à respirer, asthme, troubles digestifs (diarrhées, vomissements…), jusqu'au choc anaphylactique, choc allergique dont l'issue peut être fatale s'il n'est pas soigné à temps…

Intolérance alimentaire bébé et enfant : Reconnaître les aliments allergènes

Un travail de fourmi...
Réunir et noter rigoureusement, sur un carnet réservé à cet effet, les moindres détails qui ont précédé ces symptômes (constitution du repas, étiquettes des emballages…), telle est désormais votre mission. Et, n'ayez pas peur du ridicule, même le détail le plus insignifiant aidera peut-être, le moment venu, le spécialiste à faire son diagnostic. Souvenez-vous, cette pointe de moutarde pour "relever" le plat, cette goutte d'huile pour donner plus de goût… "Elles" sont peut-être en cause… Et oui ! Déceler une allergie, c'est mener une véritable enquête policière ! A vous de constituer le dossier d'investigation en évitant les fausses pistes…

C'est quoi ces boutons ? Même si seul le médecin (ou le dermatologue) est maître en matière de diagnostic, apprenez à identifier les troubles de peau :
Eczéma : plaques rouges.
Urticaire : petits boutons qui le "grattent très fort", peau boursouflée par endroits, blanchâtre au centre, plus rouge sur les contours.
Œdème : ses lèvres ou ses paupières gonflent de manière spectaculaire.

Enfants souffrant d'allergie alimentaire : gare aux allergènes "fantômes" !


En France, l'étiquetage des aliments industriels ne permet pas forcément de détecter la présence d'éventuels allergènes. De nombreux spécialistes militent afin d'obtenir un étiquetage clair et explicite pour informer les familles à risque de la composition exacte du produit.

Quand se manifeste une allergie alimentaire ? Les causes probables


En attendant, voilà ce qu'il faut savoir :
la présence d'additifs est obligatoirement mentionnée sur les étiquettes (arachide dans les pâtisseries, confiseries, chocolat, lypozyme du blanc d'œuf, caséine du lait, des quiches, préparations de flans, d'entremets, de sauce béchamel…)
• mais les ingrédients ne sont mentionnés que si leur pourcentage dans l'aliment dépasse 25% ! (protéines de soja dans les conserves, gluten dans les farines ou les céréales comme le blé, seigle, orge, ingrédients à base d'amandes dans les tartes, galettes ou frangipanes, moutarde dans les petits pots…). En attendant une nouvelle réglementation, la seule possibilité de savoir si un produit contient un allergène masqué reste pour l'instant de contacter son fabricant qui dispose souvent d'un service consommateurs apte à vous renseigner.

Comment réagir face à une allergie alimentaire ? Aller voir le médecin

Le rôle du médecin
Il va mener un interrogatoire chronologique et vous guider, si besoin, vers un spécialiste pour un bilan allergologique, avec tests cutanés (réalisables chez l'enfant dès six mois) et prise de sang. L'allergologue terminera l'enquête par une nouvelle analyse des tests pratiqués : s'ils expliquent les symptômes et confirment l'allergie, c'est gagné, l'allergène coupable aura enfin un nom !
Sauf que le diagnostic est parfois long et difficile : au praticien de distinguer une vraie allergie, qui implique le mécanisme immunitaire, d'une simple intolérance qui se manifeste par exemple par une mauvaise digestion ou des problèmes gastriques.

Pourcentage de risque de voir votre enfant atteint d'une allergie respiratoire ou alimentaire :
15 à 20 % si pas d'allergie signalée dans la famille
33 à 48 % quand le père ou la mère est allergique
50 à 60 % si les deux parents le sont
70 à 80 % quand les deux souffrent de la même allergie

Faut-il supprimer le principal aliment coupable ?


Oui ! Et ce, pendant au moins six mois car c'est le seul moyen d'éviter une récidive. Mais attention ! Pour un enfant en plein développement, le régime d'éviction ne doit pas être trop sévère : il s'agit aussi d'éviter les carences et de conserver un bon équilibre alimentaire. L'allergie ne doit en aucun cas empêcher ou nuire à sa croissance !
Même pour des allergies complexes (œuf et lait de vache notamment), des substituts, onéreux mais remboursés si la preuve de l'allergie est avérée, existent dans le commerce.
Plus tard, peut-être, une réintroduction progressive de l'aliment "fautif" dans les repas de votre enfant sera envisagée, toujours avec l'aide d'un spécialiste…

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