Après m’être crue stérile, j’ai aujourd’hui 3 enfants

Publié par La rédaction de PARENTS  |  Mis à jour le

J'ai donné naissance à mes trois enfants après de longues années d'attente

Sandrine était persuadée de ne jamais être maman. Et puis, à la quarantaine, elle a mis au monde trois enfants très rapprochés. Un miracle !

C’est à la fac que j’ai rencontré Clément. Tête en l’air, il m’a bousculée et fait valser le café que je tenais à la main. J’étais hors de moi, mais ma colère a fondu d’un coup quand j’ai croisé ses yeux. Le vrai coup de foudre, et ce fut réciproque ! J’avais 23 ans, lui 25, et très vite, nous n’avons plus voulu nous quitter. Après avoir terminé nos études, nous avons parlé d’avoir un enfant : j’avais très envie d’être maman et Clément n’était pas contre…

J’ai alors très vite arrêté de prendre la pilule et nous avons attendu que la nature fasse son œuvre. Mais après plus d’un an, je n’étais toujours pas enceinte. J’ai commencé à m’angoisser et j’ai consulté ma gynécologue qui, pour me rassurer, m’a fait faire des examens. Clément, lui aussi, a dû y passer… Les tests ont révélé que tout était normal et que rien ne nous empêchait de concevoir un enfant. Ma gynéco m’a conseillé d’être patiente et de laisser faire le temps. Alors, j’ai attendu… et le temps a passé : cinq ans plus tard, mon ventre restait désespérément vide. Après dix longues années d’attente, je me suis vraiment crue stérile, mais je ne parvenais pas à me résigner. Pour moi, une vie sans enfant était une vie ratée ! Je devenais triste et ça posait des problèmes dans notre couple. Clément parlait de plus en plus d’adoption, et je lui en voulais parce que j’avais l’impression qu’il baissait les bras.

Depuis plusieurs années, ma gynéco m’expliquait que ce type d’infertilité inexpliquée était souvent d’origine psychologique, et elle m’encourageait à aller en parler à un psy. Pour elle, quelque chose de mon histoire familiale ne m’autorisait pas à être enceinte. Moi, je n’y croyais pas trop, mais j’ai fini par l’écouter, et j’ai entamé une thérapie pour comprendre pourquoi mon corps me refusait obstinément cet enfant que je désirais tant.

J’y suis allée pendant deux ans, à raison de deux fois par semaine. Je n’avais plus rien à perdre. J’ai bien sûr beaucoup parlé de mon enfance, de ma mère qui avait toujours été très possessive. J’ai évoqué ses trois fausses couches, dont elle parlait facilement, mon père très absent, et qui a quitté le foyer quand j’avais 14 ans. Au fur et à mesure des mois, beaucoup de choses sont remontées à la surface. Après avoir eu pas mal de hauts et de bas durant ma thérapie, je me suis apaisée progressivement et suis parvenue à relativiser. Après tout, pourquoi ne pas adopter ?

Et puis, un jour que je n’oublierai jamais, le jour de mes 37 ans, je n’ai pas eu mes règles alors qu’elles avaient toujours été super régulières. A aucun moment, je n’ai pensé que j’étais enceinte. Voilà plus de dix ans que j’attendais et j’avais quasiment renoncé. C’est mon mari, presque en forme de boutade, qui m’a dit d’acheter un test de grossesse ! « Un miracle, ça peut toujours arriver ! » Je l’ai fait à reculons. Je ne pouvais pas être enceinte, après tant d’années. Et là… le test était positif ! Immédiatement, j’ai pensé qu’il n’avait pas fonctionné correctement. Je suis quand même allée en acheter un autre. Deuxième résultat… positif ! Mon cœur s’est décroché. Le test indiquait que j’étais enceinte. Cette fois, j’y ai cru et j’ai fondu en larmes ! J’ai couru vers Clément et lui ai dit entre deux sanglots : « Le miracle a eu lieu. Je suis enceinte ! » Il s’est mis à trembler et il m’a serrée très fort dans ses bras.

Dès le lendemain, j’ai vu ma gynéco qui m’a confirmé ma grossesse. Pour me rassurer, elle m’a fait faire une prise de sang. J’étais folle de joie, mais aussi folle d’inquiétude à l‘idée de perdre ce bébé que j’avais attendu si longtemps. Je pensais sans arrêt aux fausses couches de ma mère, et ça me terrorisait. Pendant ce début de grossesse, j’ai beaucoup vu ma psy qui a réussi à calmer ma panique. Pour elle, j’avais dépassé les blocages qui m’empêchaient d’être mère. Les trois premiers mois de grossesse n’ont pas été une sinécure tellement j’ai eu de nausées. Petit à petit, je me suis calmée et j’ai vécu la suite sereinement. La première échographie a été extraordinaire. J’ai vu enfin mon bébé. Ce n’était plus un rêve. J’ai pris 20 kg, mais j’adorais me regarder dans la glace avec mon gros bidon… L’accouchement a été long, mais j’ai donné naissance au plus beau petit garçon du monde !

J’ai passé des heures à le regarder dormir. Pour moi, c’était l’enfant des dieux, l’enfant du miracle. Avec mon mari, nous étions comblés et nous pensions vraiment que les choses s’arrêteraient là. Nous n’avons donc pris aucune précaution quand nous avons recommencé à faire l’amour. Et rebelote, six mois après la naissance de Thomas, j’étais de nouveau enceinte : le miracle se renouvelait ! Et alors que j’avais 39 ans environ, ma fille est née, son frère n’avait que 15 mois.

Nous étions tellement heureux d’avoir vaincu le destin que nous avons décidé de laisser faire la nature qui nous avait tant boudés durant des années et des années. Et à 41 ans, j’étais enceinte de mon troisième enfant… Contre toute attente, je devenais quasiment mère de famille nombreuse ! Cette fois encore, c’est une petite fille qui a pointé le bout de son nez. Mes deux aînés étaient ravis. J’étais épuisée par ces grossesses rapprochées, mais je rattrapais le temps perdu, cette période si difficile où je pensais que mon ventre était stérile et ne me donnerait pas d’enfant. En à peine trois ans, nous étions passés de deux à cinq !

Après ce troisième bébé totalement inespéré, Clément et moi n’avons pas tenté le diable et j’ai repris la pilule. En mon for intérieur, je sais que j’aurais pu continuer à tomber enceinte, tant j’avais l’impression que mon corps avait enfin lâché prise. C’est sans doute un peu irrationnel, mais ces trois maternités étaient tellement du domaine du merveilleux et tellement improbables ! Aujourd’hui, j’ai 43 ans et je suis à la tête d’une petite tribu – 5 ans, 3 ans et demi et 1 an. C’est vrai que je n’arrête pas, mais je savoure ma joie ! Si on me l’avait prédit durant toutes ces années d’attente, je n’y aurais pas cru une seconde. Et pourtant, cette chose extraordinaire m’est arrivée… Après m’avoir tellement blessée, la vie m’a totalement comblée ! 

PROPOS RECUEILLIS PAR GISELE GINSBERG

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