Apprendre à vivre avec l’enfant de son conjoint

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le par

Vous êtes passé de célibataire sans enfant à belle-mère ou beau-père de l'enfant de votre conjoint ? Voici nos sept conseils pour bien vivre dans une famille recomposée !

Famille recomposée : restez à votre place d’adulte

Vous voilà face à un enfant que vous ne connaissez pas et avec qui il va falloir partager votre quotidien. Pas facile car il a déjà son histoire, ses goûts et bien entendu, les souvenirs de la vie de famille qui vient de voler en éclat. Qu’il réagisse au début par du rejet est dans l’ordre des choses, mettez-vous à sa place, il ne comprend pas bien ce qui lui arrive, ses parents sont séparés, il est malheureux, il a traversé des épreuves très dures pour un petit et il voit débarquer dans sa vie la nouvelle compagne de son père. Même s’il est hyper casse-pieds, même s’il fait des crises, même s’il cherche à vous faire sortir de vos gonds, n’oubliez jamais une évidence : vous êtes une adulte, pas lui. Vous devez donc impérativement réagir avec la distance qu’impose votre statut et votre maturité d’adulte et surtout pas vous mettre au même niveau que lui et faire l’erreur de le traiter en égal.

Prenez le temps de découvrir l'enfant de votre partenaire

Quand on ne connaît pas une personne, la première règle incontournable, c'est de prendre le temps de faire connaissance. Tout ira bien si vous commencez par respecter cet enfant. Il est une personne comme vous, avec ses habitudes, ses croyances. Il est important de ne pas chercher à remettre en cause la petite personne qu'il est déjà. Posez-lui des questions sur son histoire. Un excellent moyen est de feuilleter avec lui ses albums photos. Vous partagez ainsi son intimité et vous l'autorisez à parler de son bonheur quand il était petit, avec ses deux parents ensemble. Surtout, ne vous offusquez pas qu’il ait envie de vous parler de sa maman, cette femme est l’ex de votre compagnon, mais elle restera la mère de cet enfant à vie. Respectez cet enfant, c’est également respecter son autre parent. Imaginez qu’une personne étrangère vous dise du mal de votre mère, critique la façon dont elle vous a élevée, vous seriez très en colère…

Ne vous mettez pas en rivalité avec l'enfant de votre conjoint

Au début, on est pleine de bonnes intentions. On se dit qu'il sera facile d'aimer ce bout de chou, puisqu'on aime son père avec qui l'on va vivre en couple. Le problème, c’est que cet enfant symbolise une histoire d'amour qui a existé et dont il est le fruit. Et même si ses parents sont séparés, son existence rappellera à jamais leur lien passé. Le deuxième problème, c’est que quand on aime passionnément, on voudrait l’autre rien qu’à soi ! Du coup, ce petit bonhomme ou cette petite bonne femme devient un(e) intrus(e) qui trouble le tête-à-tête. Surtout quand il(elle) se montre jaloux(se) et revendique l’attention exclusive et la tendresse de son papa ! Là encore, il faut absolument prendre du recul et rester zen car plus vous montrerez votre agacement et plus la rivalité s’amplifiera !

Ne lui demandez pas de vous aimer dans la seconde

Un des pièges à éviter c’est d’être trop pressée. Vous souhaitez montrer à votre compagnon que vous êtes une “belle-mère” idéale et que vous savez vous y prendre avec son enfant. C’est légitime, mais toutes les relations ont besoin de temps pour s’épanouir. Partagez des moments ensemble, dès que vous sentez qu'il est prêt, sans le forcer. Proposez-lui des activités intéressantes, des promenades, des sorties qui lui feront plaisir. Faites-lui également découvrir ce que vous aimez, vos chansons préférées, votre métier, votre culture, vos passe-temps favoris… Vous pourrez ainsi gagner sa confiance et devenir son amie.

Ne le rendez pas responsable de la situation

La situation vous la connaissiez, vous saviez que votre compagnon avait un enfant (ou plusieurs) avant de vous installer avec lui et que vous auriez à partager leur quotidien. Vivre à deux, ce n’est pas facile, il y a toujours des conflits, des moments difficiles dans un couple. Quand vous traversez des zones de turbulences, ne rendez pas son enfant responsable de vos problèmes de couple. Faites la distinction entre couple et famille. Ménagez-vous des sorties et des moments à deux, pour favoriser la complicité amoureuse nécessaire à tout couple. Quand l’enfant est chez son autre parent, par exemple, cela simplifie les choses. Et quand l’enfant vit chez vous, acceptez aussi qu’ils puissent avoir des moments de tête-à-tête avec son père. Pour que tout se passe bien, il faut envisager l’alternance entre les moments où vous êtes la priorité et les moments où c’est lui la priorité. Ce subtil équilibre (souvent difficile à trouver) est la condition de survie du couple en devenir.

Famille recomposée : n’en faites pas trop

Soyons franches, vous n’êtes pas la seule à éprouver un sentiment ambivalent envers l’enfant de votre compagnon. C’est une réaction compréhensible et bien souvent, pour masquer votre sentiment de rejet, vous vous sentez coupable et vous en rajoutez dans le style « belle-mère parfaite». Ne tombez pas dans le fantasme de la famille recomposée idéale, elle n’existe pas. Vous vous demandez sûrement comment intervenir dans l'éducation d'un enfant qui n'est pas le vôtre ? Quelle est votre place ? Jusqu’où vous pouvez ou devez vous investir ? Commencez d’abord par créer avec cet enfant une relation basée sur le respect mutuel. Restez vous-même, soyez sincère, telle que vous êtes, c’est la seule façon d’y arriver.

Eduquez-le en accord avec son père

Une fois que la confiance s’est installée entre vous et l’enfant, vous pouvez vous permettre d'intervenir dans le domaine éducatif, en accord avec le père bien entendu. Et sans jamais juger ce que lui a inculqué l'autre parent. Quand il est sous votre toit, expliquez-lui calmement les règles qui régissent votre maison et que vous avez choisies avec son père. Aidez-le à les comprendre et à les appliquer. Si un conflit vous oppose, laissez votre compagnon prendre le relais. Elever un enfant qui n'est pas le sien, c'est toujours difficile parce qu’on croit toujours qu'il n'a pas reçu l'éducation qu’il faut, on croit toujours qu’on aurait fait mieux, autrement… Cela n’a pas vraiment d’importance, ce qui compte c’est de trouver une certaine harmonie.

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