Etre papa et l'instinct paternel : témoignages

Publié par Aurore Charlot  |  Mis à jour le par

Il leur aura fallu attendre le premier cri, la première année, l'achat du premier biberon de leur bébé avant de se sentir vraiment père. Instinct paternel, paternité... des jeunes papas nous racontent comment ils ont vécu cette période de leur vie. 

Devenir père : comment ressent-il son nouveau rôle ?

« J’ai réalisé en lui achetant son premier biberon »

« Je suis devenu père dans un bus… trois semaines avant la naissance de mon fils. Je veux dire par là qu'il a commencé à exister dans mon cœur et dans ma tête le jour où je lui ai acheté son premier biberon. Je revenais des courses en transport en commun, et là j’ai réalisé que je tenais à la main le biberon de Mon Fils. Pour un ex-célibataire endurci, ce fut un choc mais surtout une immense sensation de bonheur que je n’ai pu contenir, je me suis mis à pleurer – de joie – comme un enfant au milieu d’inconnus. »

Bertrand, papa de Lucas (2 ans).

« Son premier cri a été une révélation »

« Je n’ai pris conscience de ma paternité qu’à la naissance de mon fils Max. Je me doutais bien pendant la grossesse de ma compagne qu’un petit bout allait changer ma vie, notre vie. Mais je n’avais aucune idée à quel point ! Le ventre de Stéphanie s’arrondissait, les échographies nous dévoilaient un magnifique bébé mais je me sentais néanmoins extérieur, c’était encore abstrait pour moi. Quand il a poussé son premier cri et que je l’ai tenu dans mes bras, j’étais fier comme un papa. »

Kamaal, papa de Max (8 ans) et Lola (5 ans).

« Un an pour me sentir vraiment père »

« J’ai un peu honte de l’avouer… Pour mon premier garçon comme pour le deuxième, je ne me suis senti père que lorsqu’ils ont soufflé leur première bougie. Les deux grossesses avaient été des découvertes un peu naïves, des « miracles » de la nature : transformation du corps – et de l’esprit ! – de la maman, la naissance de la vie dévoilée par les échographies.
Il s’est effectivement passé quelque chose lors des accouchements, un petit bout de chou, vulnérable à souhait, avait besoin de moi ! Aucun problème, j’étais là pour lui, prêt à saucissonner mes nuits, à tacher mes chemises et à faire une croix sur mon scooter quand il le fallait. Mais non, point encore de magie père-fils.
Pour cela, il a fallu qu’Alexandre comme Raphaël jouent avec moi (ballon, bagarres endiablées sur les lits…), un début de communication (plus subtile que rires = heureux et pleurs = ça ne va pas). »

Philippe, papa d’Alexandre (8 ans) et Raphaël (3 ans).

« Je me suis senti père dès la première échographie »

« Dès la première échographie, lorsque j’ai vu cette petite forme à l’écran, mon cœur à fait boum et ce fut clair pour moi : j’étais père. Il y avait un nouvel être cher dans ma vie. Plus le « bidon » de ma compagne s’arrondissait, plus cela devenait concret. Le bébé prenait plus de place dans son ventre et dans mon quotidien. Nous avons dès les premiers mois de grossesse discuté de notre rôle à chacun concernant l’éducation de notre enfant. Sarah n’était pas encore née qu’elle occupait déjà toutes mes pensées. »

Martin, papa de Sarah (20 mois).

« Le sentiment d’être père se construit au fur et à mesure »

« Personnellement, j'ai l'impression d'avoir découvert les différents aspects de la paternité au fil de l’évolution de mes enfants. Tout d’abord, il y a eu le changement physique et comportemental de la future maman : je ressentais bien qu’il se passait quelque chose mais sans savoir vraiment quelle tournure allaient prendre les bouleversements qui allaient suivre ! Il y avait bien les échographies, les coups de pied du bébé, mais bon… ce n’était pas si réel que ça pour moi. Le jour de la naissance fut une énorme prise de conscience. Je n’étais plus dans l’imagination, mais bel et bien dans la réalité de l'événement. Il est enfin là, c'est parti pour les couches-culottes ! Puis vient l’étape de la prise de rôle en tant que père. Quelle attitude adopter vis-à-vis de tel ou tel comportement du p'tit bonhomme… Tout cela se vit et se construit au quotidien, petit à petit. Mais j’ai pris conscience véritablement de mon rôle de père au moment de ma séparation avec ma femme. J'avais charge d'âme, quoiqu'il advienne. Finalement, pour moi, la paternité se vit et se construit au fur et à mesure que se produisent les événements de la vie : on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. Alors, on tente d'anticiper, on évite les faux pas et après… on gère au mieux ! »

Erwann, papa de Théo (10 ans) et Nils (7 ans).