Mère et fille : une complicité évidente

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le par

Entre mère et fille, il se crée une proximité immédiate dès la naissance. La complicité passe souvent par les mots mais peut aussi se transformer en rivalité... On fait le point sur la relation mère et fille.

Entre mère et fille, il se crée une proximité immédiate

Lorsqu’elle accouche d’une petite fille, une mère donne naissance au même être qu’elle. Un petit garçon représente davantage un mystère, une fille la plonge en terrain connu. Elle se représente ses sensations sans difficulté, puisqu’elle peut les reconnaître en elle-même. Cette connaissance fondamentale se traduit dans les premiers gestes intimes qui s’établissent avec le nourrisson. Pour les soins, une maman aura plus de facilité à toucher et manipuler le corps d’une petite fille que celui d’un petit garçon. D’abord parce que son sexe est à l’intérieur, pas à l’extérieur. Ensuite parce que la maman peut s’appuyer sur son propre vécu. Mais aussi parce qu’il n’existe pas de danger d’inceste. C’est plus compliqué d’avoir une promiscuité physique avec un petit garçon. Il y a comme une limite à ne pas dépasser.

Entre mère et fille, la complicité passe par les mots

Une petite fille qui tend à sa mère un miroir dans lequel elle peut se voir va souvent susciter davantage de complicité qu’un petit garçon. C’est sans doute la raison pour laquelle filles et mères se parlent davantage (une donnée très précisément mesurée par des scientifiques). Selon les psys, elles communiquent et s’interrogent pour comprendre ce qui se passe en elles, pour partager leurs expériences, transmettre leur ressenti. Une maman se confie très facilement et spontanément à sa fille. Voilà pourquoi les petites filles développent des compétences linguistiques souvent plus précocement que les petits garçons, elles adorent jouer à faire semblant, faire la conversation entre copines, se raconter des histoires, comme leur maman…

Entre mère et fille, il y a aussi de la rivalité

Lorsqu’on est la maman d’une petite fille, on découvre que la complicité se double d’un sentiment de rivalité plus ou moins aigu, en particulier au moment de la crise œdipienne. Totalement sous le charme de son père, la petite fille souhaite inconsciemment évincer sa maman et épouser son papa. Du coup, elle devient difficile, limite agressive envers sa mère, bref, c’est un moment assez délicat à passer. La seule chose à faire c’est de remettre chacun à sa place : « Je suis ta maman et je t’aime énormément. Ton papa aussi t’aime, comme sa petite fille. Moi il m’aime comme son amoureuse parce que je suis sa femme. Il est mon amoureux, je suis son amoureuse. Plus tard, quand tu seras grande, tu auras toi aussi un amoureux de ton âge. » Grâce à ces explications simples, la situation rentre rapidement dans l’ordre. L’important pour une petite fille c’est de savoir qu’elle est aimée par ses deux parents.
Lire aussi le dossier "L'Oedipe : c'est quoi exactement ?"

Une mère est plus exigeante avec une fille qu’avec un garçon

Même les mères les plus féministes se surprennent souvent à dorloter et chouchouter leur petit garçon alors qu’à l’inverse, elles élèvent leur fille dans l’idée qu’elles doivent vite apprendre à se débrouiller seules. Elles sont plus exigeantes et attendent de leur fillette presque la perfection. Du coup, les petites sont beaucoup plus autonomes que leurs frères au même âge. Cela dit, il serait réducteur de penser que toutes les mères se comportent de la même manière. Chacune réagit en fonction de son histoire personnelle de chacune, de la petite fille qu’elle a été ou qu’elle aurait aimé être, de la maman qu’elle a eue et de ce que celle-ci lui a transmis.

Une mère est un modèle de féminité pour sa petite fille

Toutes les petites filles adorent chiper le rouge à lèvres de leur mère et mettent avec ravissement leurs petits pieds dans ses souliers à talons… Tout simplement parce que le premier modèle féminin pour une fille, c’est sa mère. L’empreinte maternelle va être le référent fondamental à partir duquel elle va construire sa propre féminité. Ensuite d’autres modèles viendront l’influencer, chanteuses, actrices, copines, profs… Si dans les premières années il est normal qu’une mère et sa fille se sentent très proches l’une de l’autre, il est important que la relation entre elles évolue et change. Une maman doit laisser sa fillette développer sa propre personnalité, s’ouvrir au monde extérieur, épanouir sa propre créativité et trouver, en elle-même, les ressources pour devenir une femme unique.

Sujets associés