Les disparitions d'enfants

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le par

Les disparitions d’enfants en France

La petite Fiona a disparu dimanche 12 mai et depuis, tout est mis en œuvre pour la retrouver. Le 25 mai prochain a lieu la Journée internationale des enfants disparus. En France, chaque année, sur 10 000 disparitions inquiétantes, 1 à 2 enfants ne sont pas retrouvés. Qui alerter quand son enfant vient à disparaître et auprès de qui trouver soutien et accompagnement ?

Disparition d’enfants : les chiffres en France

En France, en 2012, 61 904* majeurs et mineurs ont disparu. La plupart de ces cas étaient des fugues. Sur les 11 674 disparitions dites « inquiétantes », 598 ont concerné des mineurs et 439 des enlèvements parentaux. Chaque année, 1 à 2 enfant disparaissent et ne sont pas retrouvés.
Depuis 10 ans, une quinzaine d’enfants sont toujours déclarés disparus sans aucune trace. Quelques affaires célèbres : le petit Yannis More, disparu depuis le 2 mai 1989. Agé de 3 ans et demi, il s’était volatilisé lors d’une promenade familiale dans les Alpes-de-Haute-Provence. Yannis aurait aujourd’hui 27 ans. Autre cas : Marion Wagon, 10 ans, a disparu à la sortie de son école, à Agen (Lot-et-Garonne), le 14 novembre 1996. Le portrait de la fillette a été longuement diffusé et les enquêteurs n’ont jamais obtenu le moindre indice. On se rappelle aussi d’Estelle Mouzin, disparue le 9 janvier 2003, à Guermantes, en Seine-et-Marne, alors qu’elle rentrait seule de l’école.

Disparition d’enfant : comment réagir ?

Tout d’abord, les familles doivent s’adresser à la police de proximité. Dans un deuxième temps, selon le cas de figure, les parents peuvent se tourner vers les associations spécialisées dans l’accompagnement et l’écoute. L’Inavem est un réseau d’associations d’aides aux victimes qui gère la plateforme téléphonique du 116 000, numéro d’appel européen. 
La majorité des appels des parents concernent des questions sur des fugues et les rapts parentaux dans une affaire de divorce difficiles. Cet organisme accompagne les familles qui vont signaler - ou - ont signalé la disparition de leur enfant.
Les écoutants du 116 000 doivent dresser un bilan des démarches entreprises par la famille. Par exemple, ils s’assurent qu’elle a bien transmis à la police toutes les informations concernant l’enfant et les détails liés à sa disparition. Ensuite, les écoutants informent les familles des démarches restant à entreprendre. Et, en fonction du type d’affaire, ils proposent de les mettre en contact avec un chargé de mission du CFPE. Ces professionnels sont de juristes de formation et spécialisés dans les cas d’enlèvement. Ils feront le lien entre les parents et la police pendant tout le déroulé de l’enquête et s’assureront que les informations des uns et des autres circulent au mieux dans l’intérêt de la victime disparue.

Disparition d’enfants : comment fonctionne l’alerte enlèvement

Le dispositif Alerte enlèvement est un système d'alerte en cas d'enlèvement d'un enfant mineur. Il informe très rapidement la population, sur l'ensemble du territoire national, des informations précises relatives à l'enlèvement. Il prend en charge les témoignages susceptibles d’aider à retrouver la victime.
 Les premières heures suivant la disparition sont décisives : une étude réalisée aux Etats-Unis en 1993 met en évidence que sur 621 enlèvements d'enfants qui se sont terminés par un homicide, 44 % des enfants ont été tués dans la première heure, 74 % dans les trois heures et 91% dans les 24 heures suivants l'enlèvement.
La décision de déclencher le plan « alerte enlèvement » sera prise par le procureur de la République en étroite concertation avec les enquêteurs et après que le ministère de la justice aura été consulté.

Pour déclencher cette alerte, quatre critères suivants doivent être réunis :

- il faut que l’enlèvement soit reconnu et avéré, et ne constitue pas une simple disparition, même inquiétante.
 - la vie ou l'intégrité physique de la victime doit être en danger.
 - le procureur de la République est en possession éléments d'informations dont la diffusion peut permettre de localiser l'enfant ou le suspect.
 - la victime doit être mineure.

Dans le cas de Fiona, personne n’a vu la fillette quitter le parc avec quelqu’un, on ne peut donc pas déclencher cette alerte enlèvement car les conditions ne sont pas réunies.

* Source : chiffres du Ministère de l’Intérieur