Chambre de bébé : la plus écologique possible !

Publié par Sylviane Deymié  |  Mis à jour le par avec Emilie Delbays, responsable pédagogique Santé Environnement WECF France

De l'isolation aux sols en passant par les murs, le choix du mobilier et des accessoires, les bons gestes au quotidien, les toxiques à éviter dans la chambre pour qu'elle soit le plus "Safe" possible… Sachant que bébé passe beaucoup d’heures à dormir et jouer (et plus grand, à faire ses devoirs), on fait le tour de la pièce avec des conseils 100 % écolos ! 

Avec notre experte, Emilie Delbays, responsable pédagogique Santé Environnement de WECF France.

Des matériaux bio pour l’isolation

Une chambre bien isolée permet de protéger notre enfant des nuisances sonores et des variations de température. Mieux vaut éviter la laine de verre et le polystyrène que l’on a l’habitude d’utiliser, mais qui peuvent être toxiques. On préfère le liège, le lin, la laine de mouton ou le chanvre bio. Ces matériaux naturels sont souvent plus efficaces que les matériaux de synthèse et contribuent donc à réduire votre consommation d’énergie (chauffage).

Haro sur les COV !

N’importe quelle matière neuve, à l’état naturel comme manufacturé, émet des COV = composé organique volatil. Le bois, par exemple, mais aussi les peintures… Tous ne sont pas forcément toxiques, mais certains sont irritants pour les voies respiratoires.

Du parquet en bois sur le sol

Bébé passe la majeure partie de son temps à jouer par terre ! Le choix du revêtement du sol de sa chambre est donc important.  Le plus simple et le plus sain reste le carrelage, surtout en cas de suspicion  d’allergie familiale. Mais c'est un peu froid dans une chambre ... La moquette classique est à proscrire car c'est un vrai nid à  poussière qui peut provoquer des allergies. Sans compter qu'elle se nettoie avec des produits potentiellement polluants et, loin d’être écolo, sa pose nécessite souvent une sous-couche composée de mousse, un produit toxique dérivé du pétrole.  Si on doit vraiment couvrir le sol, on opte alors pour une moquette en fibre naturelle non traitée : laine, coton ou en jonc de mer qui a l’avantage d’être imperméable, imputrescible et lavable d’un coup de serpillière humide !

La solution : un parquet idéalement en bois massif brut non verni, qu’on peut huiler, ou un linoléum véritable à base d’huile  de lin et de liège, vendu souvent en plaque,  et parfaitement sain à condition d’utiliser de la colle bio ou à l’eau pour le fixer. A ne pas confondre avec le revêtement en PVC souvent faussement appelé "linoléum", déconseillé.

Moins courantes, les dalles de liège constituent une parfaite alternative à la moquette dans les chambres d’enfant, car elles sont souples, résistantes, exemptes de composés organiques volatils (COV) toxiques et moins onéreuses que le lino naturel.

Un tapis ?  

Oui, si on peut le secouer et le laver à la machine. On privilégie un modèle non traité en fibres naturelles, portant  le label GUT allemand.

De la peinture naturelle sur les murs

Mieux vaut choisir des peintures naturelles. Elles contiennent le plus souvent de l’huile de lin en guise de liant, et de l’eau ou de l’essence de térébenthine comme solvant, des produits beaucoup moins toxiques que ceux utilisés pour les peintures synthétiques (polyuréthanes, white-spirit, hydrocarbures…).

On privilégie aussi une peinture avec le moins possible de COV : sa teneur par litre est inscrite sur l’étiquette du pot, A +  étant la plus faible teneur. Dans l’idéal, on opte pour une peinture minérale qui, perméable à l’air, évite aussi les moisissures. Ou une peinture et lasure à l’eau écologiques. Il existe des labels, comme l’Écolabel européen, mais surtout l’Ange bleu (Der Blaue Engel) et Nature Plus, deux labels au top.

Quant au label « NF Environnement », il offre des garanties concernant les métaux lourds comme le plomb, mais ne tient pas compte de certains composés organiques volatils toxiques.

On se méfie par ailleurs des peintures à l’eau non écologiques, car. composées souvent d’éthers de glycol, peu recommandés.

Le papier peint et la colle qui sert à le fixer sont à éviter car ils dégagent des composés organiques volatils (COV) dangereux pour la santé. Si on doit vraiment recouvrir le mur de papier peint, on  le papier dit ingrain ou une tapisserie imprimée à base d’encres à l’eau. On évite les tentures murales, qui peuvent avoir subi des traitements (antitache, etc.) pas bons pour les enfants et qui constituent de vraies attrape-poussières.

Des rideaux, oui mais non traités

En coton ou en lin, labellisés “Confiance Textile” respectant un cahier des charges qui limite les substances toxiques dans le textile. Et on oublie les tissus traités antiacariens, antibactérien…

Des meubles en bois massif et d'occasion !

Attention aux meubles en kit, constitués de panneaux de bois en contreplaqué ou, pire, en aggloméré. On utilise dans leur fabrication du formaldéhyde, un polluant classé cancérogène. 

L’idéal est d’acheter le lit, la commode et l'armoire d'occasion :  moins cher, plus écolo et surtout déjà “dégazé” des COV,  le meuble d'occasion c’est notre option préférée ! Sinon, on opte pour du mobilier en bois massif, non traité, et on l’enduit éventuellement ensuite nous-même avec du vernis écologique. Et surtout, on l'achète à l'avance pour le faire aérer avant de l'installer dans la chambre.

Un lit… d’occasion !

Oui ! À condition qu’il soit propre, aux normes de sécurité et ne comportant pas d’écailles de peinture ou vernis. Si on le repeint, on choisit une peinture hyper safe puisque ses bords et barreaux sont susceptibles d’être “sucés”.

 

De la literie écologique

Côté linge de lit, on se tourne vers de la literie   en coton issu de l’agriculture biologique, garanti sans OGM, ou en bambou, naturellement antibactérien et très absorbant (idéal quand bébé transpire de la tête !). Et bien sûr sans traitement chimique ni encres contenant des métaux lourds pour les imprimés. La Label Oëko-Tex est une référence dans ce domaine.

La laine de mouton est également très à la mode pour confectionner des couvertures de bébé car elle est anti-allergène, anti-bactérienne et traitée naturellement.

Des jouets bien choisis

On préfère la qualité à la quantité, on s’assure qu’on peut les laver et qu’ils sont sans pile et sans odeur industrielle pour les 0-3 ans. En bois, mieux vaut du FSC®, aux normes et brut, ou recouvert d’une peinture de qualité alimentaire qui résiste à la salive ! Attention aux jouets trop vieux qui risquent de ne pas respecter les normes et comporter des matériaux désormais interdits (BPA, etc.). La limite = 2011 !

Et côté peluches et doudous, vive la laine et le coton bio, lavables et portant des Écolabels (Oeko-tex, par exemple) !

Un espace sain et aéré

Out, les connexions et les ondes ! Pour ça, on évite les objets connectés dans sa chambre et la box Wifi juste de l’autre côté du mur où est placé le lit de bébé. Le mieux, même pour nous : couper le Wifi la nuit. Il suffit d'y penser et le rebrancher le matin !

Un conseil écolo facile à appliquer : aérer la chambre de bébé tous les jours. Rien de mieux pour assainir l’air qui l’entoure et le débarrasser des polluants. On veille cependant à ce qu’il n’attrape pas froid en l’éloignant dans une autre pièce, tant que les fenêtres restent ouvertes.

Pour l’entretien, les produits type eau de Javel ou en aérosols sont à éviter car ils participent à la pollution de l’air. On dépoussière et on nettoie régulièrement avec de l’eau chaude et un bon détergent naturel, ça  suffit en général !

Et si on prévoit des travaux ?

Il sont interdits aux futures mamans, les émanations (même des produits “sans odeur”) étant potentiellement toxiques pour le fœtus. On se protège avec des gants : en 5-10 minutes, un produit pénètre dans la peau et passe ensuite dans nos organes.

Dans l’idéal, on les programme au moins un mois avant l’arrivée de bébé. Ou on opte pour un lit co-dodo dans notre chambre à son arrivée. Pendant les travaux, on aère le plus possible !

On stocke les restes de peinture en dehors des pièces de vie, car une fois ouverts, les pots continuent à émettre du COV.

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