Chambre d’enfant : comment aménager un espace épanouissant ?

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le par

Dans son livre « Espaces d'harmonie pour les enfants » coécrit avec Mirella Voulzy, l’auteure Alexandra Viragh explique le concept qu’elle a mis au point : la psycho-décoration. Il s’agit d’aménager une chambre à coucher en respectant les principes du Feng shui (taoïstes et bouddhistes) et ceux du Vastu (concept indien). Ces enseignements démontrent l’importance de l’environnement sur le bien-être de chacun d’entre nous, et donc, de l’enfant quand on s’intéresse à son espace de vie. Décryptage. 

La chambre est un espace de vie important pour l'enfant

« Notre habitat parle de notre intimité, en continuité avec notre premier logis sur Terre, le ventre de notre mère. La maison est un deuxième corps de pierres, superposé à notre corps de chair », explique Alexandra Viragh, créatrice du . « La chambre de l’enfant accueille non seulement son corps mais abrite aussi sa personnalité en devenir. Elle héberge ses secrets, ses jeux et ses apprentissages », détaille-t-elle. A partir de ce concept, les parents découvrent certaines astuces afin d’aménager un espace de vie épanouissant et harmonieux. Par exemple, dans le Feng shui et le Vastu, il est question de la symbolique des couleurs, de la signification des objets de déco que l’on choisit, de la position du mobilier. Rien ne se fait au hasard. Explications.

La chambre, un deuxième territoire pour l’enfant

La chambre à coucher représente un cocon douillet pour l’enfant. C’est sa deuxième « maison » après sa naissance ! « La chambre est un microcosme qui enveloppe l’enfant, comme une bulle qui l’influence », explique Alexandra Viragh. Elle précise notamment que la chambre évoque le ventre de la mère, là où est né à proprement parlé l’enfant. « L’enfant passe près d’un tiers de son temps à dormir dans la chambre. Le sommeil est donc un élément clé de son épanouissement psychique ». Très souvent, les parents couchent leur petit de tel côté du lit, mais au réveil, ils le retrouvent à l’autre bout. « Dans ce cas, il faut orienter le lit selon cette position. C’est celle qui lui conviendrait le mieux au sommeil de l’enfant », explique-t-elle. En effet, pour Alexandra Viragh, les différents espaces de la chambre doivent être clairement délimités.

Aménager la chambre en trois espaces

« La chambre d’un enfant reflète souvent ce qu’il est. L’aménagement influence également ses pensées. Les parents qui souhaitent offrir une pièce rassurante à leur bambin devraient privilégier trois espaces différents : la partie sommeil avec l’emplacement du lit, le coin travail avec un bureau plutôt placé sur un côté et non face au mur, une zone réservée aux jeux avec les différents jouets et tout ce qui permet de créer », détaille Alexandra Viragh. Autres éléments importants : l’orientation et la lumière. Chaque direction cardinale (nord, est, ouest, sud) et semi-cardinale (nord-est, nord-ouest, sud-est, sud-ouest) apporte, selon la spécialiste, « une note psycho-décorative complémentaire à la chambre, influençant l’ambiance, le bien-être et le psychisme de l’enfant ». La distribution des fenêtres, les différentes pièces seront plus ou moins bien exposées à l’ensoleillement. Par exemple, une fenêtre qui se trouve au Nord induit le calme et la maîtrise de soi. Au Sud, cela favorise plutôt l’expansion, la sociabilité, les échanges et l’affirmation de soi. Les parents devraient tenir compte de l’orientation cardinale d’une chambre à coucher lorsqu’ils l’attribuent à un enfant », précise-t-elle.

L’importance des couleurs

Complémentaire de l’orientation, l’ambiance de la chambre dépend notamment des couleurs. Il existe deux catégories : les couleurs froides (dites maternelles) et chaudes (paternelles). Les tonalités maternelles sont propices à l’écoute, au calme, aux émotions et à la réceptivité de l’enfant. Il s’agit de toute la gamme de bleu, de beige, de vert, de marron, de gris et de noir. Les teintes paternelles marquent plus l’expansion, l’affirmation de soi, la volonté, l’intellect et l’action. On retrouve de l’orange, du jaune, du blanc, du rose, du rouge, du fuchsia et du doré. Certaines couleurs ont une influence sur le psychisme, comme le souligne l’auteur. Le rouge est une couleur intense, liée à la notion de danger. « Couleur de vitalité, le rouge et ses nuances exacerbent l’égo, renforcent l’assurance, encouragent les comportements émotionnels. C’est l’antidote des enfants timides » détaille la spécialiste. Le bleu par exemple est une des couleurs les plus douces. « C’est la couleur de l’océan. Elle évoque le calme, la profondeur et l’écoute. Le bleu dans ses nuances foncées invite l’enfant à une intériorisation émotionnelle », ajoute-t-elle. Le marron est l’une des couleurs les plus en vogue en déco ces dernières années. Taupe, brun, beige, tous ces camaïeux ne seraient en fait pas vraiment propices à un bon équilibre. « Couleurs de la terre et des troncs d’arbres, ces dégradés créeraient une atmosphère statique, lourde et induiraient un sentiment d’inertie et de réserve », précise Alexandra Viragh. 

Les 9 zones qui confèrent une bonne harmonie

Inspirées de la tradition indienne et chinoise, les facettes spirituelles s’organisent en neuf forces principales et la maison les reproduit dans son espace. « Chaque pièce se divise en 9 espaces que l’enfant occupe dans sa chambre et chacune interagit d’une façon particulière avec ses émotions », détaille Alexandra Viragh.

  • La zone soleil se trouve face à la porte quand on l’ouvre. Elle représente la personnalité de l’enfant.
  • La zone câlins (le coin à droite en face de l’entrée). Elle évoque amour et douceur pour l’enfant.
  • La zone amis (le coin du mur à droite de la porte d’entrée). Il s’agit de l’univers intérieur de l’enfant.
  • La zone études (l’angle des murs situé à gauche de la porte d’entrée). C’est le monde extérieur.
  • La zone des rêves (portion centrale du mur à droite de la porte). Ce sont les souhaits de l’enfant, ses désirs et son imaginaire.
  • La zone vitalité (tiers central du mur à gauche de la porte). Elle relie l’enfant à ses racines en lui donnant des repères psychiques.
  • La zone abondance (angle gauche du mur faisant face à la porte). Cet espace confère confiance et plénitude dans ses ressources.

Avant d’agencer les meubles dans la chambre en fonction des différentes zones présentées ci-dessus, il faut vérifier que le lit, par exemple, se trouve bien dans la zone des rêves. Idem pour les jeux et le bureau, qu’ils soient positionnés dans des zones propices à la concentration ou à la créativité.

Des cadres photos pour rassurer l’enfant

Pour Alexandra Viragh, il est important que l’enfant retrouve des montages de photos de sa vie familiale et affectives dans sa chambre. « Un panneau présentant des images fortes de la vie de l’enfant lui confère une image positive ! », indique la spécialiste. Des photos de lui, de ses parents, des dessins, des diplômes ou brevets qu’il a remportés dans des activités extra-scolaires, organisés sur un panneau « reflètent le contexte positif dans lequel vit l’enfant », ajoute-t-elle. Lors d’un divorce par exemple, « j’ai conseillé à une maman de prévoir des cadres photos de chacun des parents, près de l’enfant. Même si les adultes entre eux ne se parlent plus, il faut laisser l’autre parent exister dans son quotidien. Cela lui permet de mieux vivre la séparation de ses parents, surtout quand l’enfant ne vit plus avec l’un des deux », précise-t-elle. Au final, ce grand montage de photos pêle-mêle permet de rassurer l’enfant sur sa sociabilité. Il visualise des images avec ses copains. Cela a tendance à valoriser ceux qui sont plutôt timides, en affichant leurs héros et personnages préférés pour leur rappeler qu’ils sont forts. Ou encore de montrer à un enfant qu’il est aimé en choisissant des clichés d’animaux tendrement enlacés avec leurs mères, des cœurs, des bisous au rouge à lèvres, qui démontrent différentes marques d’affection. 

En vidéo : 4 astuces pour qu'il range sa chambre

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