Les Nouvelles Activités Périscolaires (NAP)

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le

La réforme des rythmes scolaires continue de faire parler d’elle ! Et ce n’est plus seulement le réaménagement du temps scolaire qui divise. Les Nouvelles Activités Périscolaires (NAP), initialement prévues pour le bien-être des enfants, ne font pas non plus l’unanimité. Si certains parents sont ravis des NAP proposées par leur commune, il n’en va pas de même pour tout le monde…  Eléments de réponse avec François Testu, chronopsychologue et spécialiste des rythmes de l’enfant, et Paul Raoult, président de la FCPE.

Les Nouvelles Activités Périscolaires : premier bilan

Les NAP : des disparités selon les écoles

Depuis septembre 2014, les écoles ont organisé leur semaine sur 5 matinées. Les trois heures libérées ont donc été reportées sur deux jours de la semaine, le plus souvent de 15h à 16h30. C’est pendant ce temps libéré que les activités périscolaires sont proposées aux enfants des parents qui le souhaitent. Selon les communes, les activités diffèrent. Chaque municipalité a mis en place des activités spécifiques (culturelles, sportives, loisirs) ou une garderie, gratuites ou payantes (entre 1 et 2 euros, en fonction du quotient familial ou pas). Une disparité qui se ressent également dans le discours des parents.

Des divergences d’appréciation selon les familles

Une grande enquête* a eu lieu en octobre 2014, à l'initiative de la PEEP (Fédération des Parents d'Elèves de l'Enseignement Public), après la rentrée. Celle-ci a révélé que pour « 9 % des parents interrogés les NAP étaient mal organisées et que 47 % pensaient que les activités périscolaires proposées aux élèves de primaire ne présentaient aucun intérêt pédagogique ». C’est le cas d’Aurélie : « Les TAP (Temps Activités Périscolaires) sont regroupés le vendredi après-midi. Mais les élèves de petite section sont couchés jusqu’à 16h20. Donc il n’y a rien au final. Les moyennes et grandes sections jouent au ballon dans la cour et quand il pleut, ils sont tous regroupés dans une salle à attendre que le temps passe ».
 En réponse, François Testu précise : « Effectivement tout dépend de la commune. Dans certaines municipalités, les animateurs sont vraiment formés au sport, ou bien, ils viennent d’une association culturelle. J’ai même vu dans certaines petites communes, des animateurs sans vraiment de formation, faire leur maximum pour offrir aux enfants des activités de qualité, sans budget. Les enfants n’auraient pas eu l’occasion de la pratiquer sinon par faute de moyens dans la famille ». Certains parents sont donc satisfaits des NAP proposés. « Dans l’école de mon enfant, les TAP se déroulent de 15h15 à 16h30. Entre chaque période de vacances scolaires, les thèmes et ateliers changent. D’ailleurs, j’anime moi-même un atelier magie, les enfants adorent, tout se passe bien… », a confié cette maman.
Il n’empêche que la fatigue des tout-petits est très souvent évoquée. Pour François Testu, les enfants ont besoin de ce temps libre et non, à nouveau, « d’activités qui surchargent leur journée ». Il insiste sur le fait que « les NAP peuvent être un moment où les enfants dessinent ou jouent ensemble, tout simplement ».

*sondage PEEP réalisé au niveau national avec 4 484 réponses de parents.

Les associations de parents d’élèves sont divisées

Paul Raoult, président de la FCPE, explique que « les trois heures libérées par la réforme doivent être considérées par les parents comme des heures de loisirs ».  Il pense que les parents ont mal interprété la notion d’activités périscolaires : « Que certaines communes aient décidé d’offrir des activités culturelles et sportives parce qu’elles le pouvaient, c’est tant mieux. Mais ce n’était pas prévu dans le projet initial ».

Quant à la PEEP, en novembre 2014, elle a demandé « l’abrogation du décret de janvier 2013 sur les nouveaux rythmes scolaires pour les maternelles et un assouplissement pour les écoles primaires ». Valérie Marty, présidente de la PEEP, a expliqué au micro de RTL le 10 février dernier que « parfois, l'incohérence dans les activités proposées cause le chaos chez les tout-petits, et les parents s'en rendent compte tous les jours. » Au final, elle n’est pas surprise que la réforme ne remporte pas l’adhésion de tous car de nombreux « parents constatent la fatigue des enfants et la médiocrité de certaines activités périscolaires, qui ont un impact sur leur réussite. »

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