Etre délégué des parents d'élèves en maternelle

Publié par Véronique Cordier  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Chaque année, les élections des représentants de parents d'élèves ont lieu en octobre. Peut-être envisagez-vous de sauter le pas ? On vous dit sur tout sur ce rôle ! 

Votre enfant est maintenant en école maternelle et vous souhaitez participer de manière active à son épanouissement scolaire ? Pourquoi ne pas devenir délégué des parents d'élèves ? On vous explique tout sur ce rôle particulier au sein des établissements scolaires. 

Quel est le rôle des délégués des parents d'élèves en maternelle ?

Faire partie des délégués des parents d'élèves, c'est avant tout jouer un rôle d'intermédiaire entre les parents et le personnel de l'école. Les délégués vont ainsi pouvoir échanger régulièrement avec le corps enseignant et la direction de l'établissement. Ils peuvent aussi assurer un rôle de médiation et peuvent alerter les professeurs en cas de problèmes. 

Comment devenir membre des parents d'élèves ?

Première chose à savoir : il n'est pas obligatoire d'être membre d'une association pour devenir délégué. Mais vous devez bien sûr être élu, lors des élections de parents d'élèves, qui se déroulent chaque année en octobre. Tout parent d’élève, membre ou non d’une association, peut présenter une liste de candidats (au moins deux) aux élections. Ceci dit, il est évident que plus vous avez de candidats élus, plus votre représentation a de force au sein du Conseil d’école.

A-t-on besoin de bien connaître le système scolaire pour être représentant ?

Pas forcément ! Lorsqu’un aîné entre en maternelle, l’école est souvent un lointain souvenir pour ses parents. Mais justement, un bon moyen de comprendre et de participer activement au système scolaire actuel est d’adhérer à une association de parents d’élèves. Cela permet de s’engager auprès de la communauté éducative (équipe pédagogique, inspecteur d’académie, municipalité, pouvoirs publics), d’être le médiateur entre les familles et l’école et de participer à une vie associative souvent riche. Carine, 4 enfants (PS, GS, CE2, CM2) s’occupe d’une association depuis 5 ans et confirme : « Il faut surtout être intéressé par la collectivité pour être délégué. Ce n’est pas tant la connaissance du système qui importe, mais plutôt ce que l’on peut donner à son association dans l’intérêt général ».

Je ne connais pas les rouages des associations, je ne suis pas à l’aise en public…. A quoi pourrais-je servir ?

De la pelletée de terre pour aménager le « jardin pédagogique » à la rédaction de la profession de foi de votre association, ne vous inquiétez pas, tous les talents sont utiles... et utilisés ! S’investir dans une association, c’est savoir mettre la main à la pâte dans des tâches parfois très décalées.Constance, 3 enfants (GS, CE1) se souvient avec humour : « L'année dernière, nous avons fait une vente de gâteaux pour financer un projet. Après avoir passé ma matinée en cuisine, je me suis retrouvée à vendre, mais surtout à acheter mes propres gâteaux car mes enfants voulaient aussi participer ! »

Vais-je devoir assister à des réunions ennuyeuses ?

Justement non ! L’avantage, en maternelle, c’est que vous profitez d’un investissement plus ludique. Comme le projet pédagogique est plus souple qu’en élémentaire, les enseignants organisent des activités beaucoup plus récréatives et font souvent appel à vos nombreux talents. C’est peut-être moins scolaire mais très valorisant, parce que vous êtes au cœur de l’action. Nathalie, 1 enfant (MS) était danseuse professionnelle. Elle a mis ses talents à disposition de l’école de sa fille : « J’organise des classes de danse et d’expression corporelle. C’est la directrice qui me l’a demandé parce que cette activité correspondait au projet d’école. J’ai fait moins de mise sous pli que les autres parents délégués, mais j’ai participé activement en fonction de mon domaine de compétence »

Est-ce que je vais pouvoir discuter pédagogie avec les enseignants ?

Non. Vous êtes les premiers éducateurs de vos enfants, et les maîtresses apprécient d’avoir des interlocuteurs qui représentent les parents de leurs élèves. Mais cela ne signifie pas que vous puissiez réformer l’école ou améliorer les programmes, même si vous avez des idées révolutionnaires. L’intrusion dans la vie des classes et les méthodes des enseignants est toujours très mal vécue – et vous serez vite rappelé à l'ordre !

En revanche, vous serez apprécié pour des suggestions de sorties, ou pour transmettre aux enseignants les desiderata des parents concernant le rythme des enfants : la sieste ne dure pas assez longtemps et il sont fatigués ? La cour de récréation effraie les plus petits ? Faites remonter les infos ! 

Pour un enfant, c'est super de voir que ses parents s'intéressent à son univers ! 

Est-ce qu’on arrive vraiment à changer les choses ?

Oui, petit à petit. Mais c’est un travail de longue haleine. Les associations pèsent sur certaines décisions comme le choix d’un voyage de classe, ou celui d’un nouveau prestataire pour la restauration scolaire. Elles soulèvent aussi très souvent des problèmes d’intendance que leur ténacité finit par faire régler ! Mais attention, ne vous méprenez pas, être parent délégué n’ouvre le grand sésame de l’Education nationale. Problèmes politiques, choix pédagogiques, projets d’école sont peu abordés lors des conseils d’école ou autres réunions. Marine, 3 enfants (PS, CP, CM1) a créé une association locale depuis quelques années, mais reste lucide sur son rôle. « Certes nous représentons un contre-pouvoir face au mastodonte qu’est l’Education nationale, mais il ne faut pas idéaliser notre influence : nous, on a réussi à faire mettre un tapis antidérapant à l’entrée de l’école après trois ans de lutte. »

Vais-je pouvoir mieux aider mon enfant ?

Oui, parce que vous serez bien informé sur la vie de son école. Mais n’oubliez pas que vous représentez tous les parents. Vous ne traitez donc pas de cas particulier – et encore moins de vos propres enfants – bien que vous puissiez être amené à avoir un rôle de médiateur dans un conflit entre une famille et l’école. Constance regrette l’attitude de certains parents : « Une année, un des parents de mon association a eu pour seule action d’essayer de faire financer un lecteur DVD à la classe de son fils parce que celui-ci se réveillait plus tôt que les autres de la sieste. » Sur le plan personnel, il y a tout de même un bénéfice indiscutable, surtout en maternelle : les enfants apprécient beaucoup que leurs parents  soient présents dans leur univers. Cela rapproche “ses deux mondes”, l'école et la maison. Et à ses yeux, cela contribue beaucoup à valoriser l'école. Un bon point pour ses futurs apprentissages.  

Est-ce que les projets que l’on propose sont acceptés ?

Pas toujours ! Il faut parfois faire montre de pugnacité. Vos initiatives, toutes bienvenues qu’elles soient, sont souvent âprement discutées et parfois refusées. Mais que cela ne vous empêche pas d’être force de proposition. Carine a déjà été amèrement déçue : « Avec une enseignante de grande section, nous avions lancé le bain d’anglais pour ses élèves : deux heures par semaine un intervenant extérieur venait enseigner l’anglais de façon ludique. Cette initiative à été stoppée net par l’Education national au motif de l’égalité des chances : il aurait fallu que toutes les grandes sections de toutes les écoles maternelles puissent en bénéficier. On était dégoûtées ».

Mais d'autres projets aboutissent, il ne faut pas se décourager : « La cantine de mes enfants était vraiment de mauvaise qualité. Et les repas étaient servis dans des barquettes en plastique ! Une fois réchauffé, on sait que le plastique libère des perturbateurs endocriniens. Pas top ! On a décidé d'agir. Avec l'association de parents d'élèves, on a monté des actions pour sensibiliser les pouvoirs publics à la question. Animations autour de la qualité des repas, panneaux d'information, réunions à la mairie et avec la directrice de l'école. Une grosse mobilisation de tous les parents d'élèves. Et on a réussi à faire bouger les choses ! Le prestataire a été changé, et le plastique banni des repas. Il faut persévérer ! », témoigne Diane, maman de Pierre, CP. 

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