Problème à l'école : mon enfant se fait embêter à la récréation

Publié par Marion Thuillier  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Pendant la récréation, les enfants se défoulent et souvent les plus forts s'en prennent aux plus faibles. Le point sur les réactions à avoir et à éviter en tant qu'adulte et parent.

La cour de récré : un lieu de tensionsLa récréation est un moment de détente pendant lequel les enfants sont livrés à eux-mêmes. Éloignés du regard de l’adulte, ils perdent ainsi toute notion de retenue et se défoulent entre eux, ce qui amène bien souvent les plus forts à user de leur pouvoir sur les plus sensibles. Surtout qu’à cet âge, ils ne distinguent pas encore la différence entre jouer avec un autre enfant et le bousculer, le pousser, le taper. Attention donc à ne pas dramatiser la situation trop vite, car les tensions et les conflits qui se produisent dans la cour de récréation permettent aussi à l’enfant de grandir.Décrypter les signes de malaiseCauchemar, tristesse, mal au ventre, peur d’aller à l’école, changement de comportement à la maison… sont autant de signes qui indiquent que votre enfant souffre d’un mal-être. Cependant, celui-ci peut être dû à l’hostilité des autres enfants dans la cour de récréation comme à un tas d’autres problèmes. Seuls votre vigilance et le fait de parler avec votre enfant permettront de déterminer si cette hostilité est bien la cause de son malaise.Aider son enfant à s'affirmer à l'écoleTout en lui montrant votre soutien, veillez à ne pas enfermer votre enfant dans une position de victime. Soutenez-le au contraire dans son autonomie en le poussant à trouver lui-même, dans ses propres ressources, comment résoudre ce problème. Le mieux est de démêler avec lui ce qui a pu provoquer cette situation pour qu’il en comprenne les ressorts. Vous pouvez aussi lui montrer sous forme de jeu, en endossant le rôle de la victime et votre enfant celui de l’agresseur, comment réagir si la situation se reproduit, comment interpeller les adultes à proximité et se défendre par rapport aux attaques. En renforçant sa confiance en lui, votre enfant parviendra à ne plus prendre trop à cœur ces marques d’hostilité, ni à se laisser toucher par les moqueries et finira par se faire d’autres amis.Rompre l’isolementLes parents isolés qui n’osent pas mettre un pied dans l’école, ne parlent jamais aux autres parents d’élèves, ni à la maîtresse, génèrent des enfants plus facilement victimes. Ces derniers reproduisent en effet le comportement de leurs parents en restant dans leur coin à la récréation ou compensent par une surviolence. Ils se font ainsi repérer par les autres enfants, car se posent déjà en tant que différents, ce qui favorise le rôle de bouc émissaire. Il est donc primordial que les parents entrent en contact les uns avec les autres et n’hésitent pas à rencontrer la maîtresse, mais sans en faire trop, car des parents trop présents risquent aussi de voir leur enfant subir les moqueries et se faire traiter de bébé dans la cour de récréation.Faire intervenir la maîtresseLa maîtresse a l’habitude de ce genre de problème et elle a généralement une vision plus claire des risques. Elle pourra donc vous dire si elle a effectivement remarqué que votre enfant est régulièrement pris à parti par tel ou tel camarade de classe ou se mettre à l’observer et vous tenir au courant. Vous pourrez ainsi en parler plus aisément avec votre enfant en fonction des informations qu’elle vous fournira. Par ailleurs, votre signalement permettra aussi à la maîtresse d’intervenir auprès des enfants incriminés si la situation perdure. En revanche, ne tentez pas de régler l’histoire vous-même en allant voir leurs parents afin de ne pas risquer de reproduire avec eux ce qui se passe entre les enfants.Envisager un changement d’écoleSi la maîtresse ne réagit pas, n’hésitez pas à vous tourner vers la directrice de l’école. Et si votre enfant est en grande souffrance, voire même maltraité, et que son mal-être n’est pas pris en considération, alors il faut peut-être penser à le changer d’établissement. Cette option ne doit pas être envisagée de façon précipitée, mais en dernier recours et sans dramatiser, afin de ne pas entretenir chez l’enfant cette image négative de victime et de bouc émissaire.

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