Redoubler une classe

Publié par Julie Toury  |  Mis à jour le

Envisager un redoublement

Une décision qui engage votre enfant sur une année entière ne se prend pas à la légère ! Avant de songer au redoublement, de longues discussions avec la maîtresse et le jeune intéressé s’imposent. Bien comprendre ses difficultés vous aidera à faire le meilleur choix.

Ses mauvaises notes sont-elles liées à un problème passager ou à de réelles lacunes ?

Quand un enfant a pris un léger retard au cours de l’année scolaire, inutile de s’affoler. Un peu de motivation et de volonté – accompagnées, s’il le faut, de quelques cours particuliers - peuvent l’aider à retrouver un niveau correct avant la fin de l’année.

Mais lorsque les notions de bases n’ont pas été intégrées, le redoublement est à envisager. Forcer son passage dans la classe supérieure sans ces acquis risque, en effet, de peser sur la suite de sa scolarité. Lui faire rattraper son retard pendant l’été ? Pas si simple… Car comme l’affirme Richard Redondo, psychologue scolaire, "les cahiers de vacances ne suffisent pas à combler de profondes lacunes."

D’où proviennent ces difficultés ?

Les mauvais résultats de votre enfant ont peut-être une origine que vous n’avez pas encore soupçonnée. Souffrirait-il d’un problème du type dyslexie, surdité, etc. ? Est-il suffisamment mâture ? A-t-il eu une petite baisse de moral au cours de l’année ? Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter le spécialiste (orthophoniste, psychologue…) qui l’aidera à progresser et vous conseillera sur son orientation.

Le redoublement est-il l’ultime solution ?

Toutes les possibilités (changement d’école, cours de soutien…) doivent être envisagées avec l’institutrice avant d’opter pour un redoublement. L’enfant, bien entendu, doit être impliqué dans ces discussions. L’essentiel est qu’il comprenne le bien-fondé de la décision, quelle qu’elle soit, pour l’accepter le mieux possible.

Peut-on contester un redoublement ?

Au primaire, le dernier mot est laissé aux parents. Si l’équipe pédagogique reste campée sur sa position de maintenir l’élève dans le cycle, la famille peut alors faire appel à l’inspection académique, qui tranchera. Des cas, très rares.

Dans le secondaire, le choix final revient à la famille en 5e, au collège, puis en 1ère, au lycée. Les autres années, la décision est prise par le chef d’établissement sur avis du conseil de classe. Bien entendu, en cas de désaccord, les parents peuvent faire appel. Le dossier de l’élève est alors examiné par une commission qui décidera de maintenir, ou non, le redoublement.

Mon enfant redouble

Le rassurer

"Avant toute chose, il est important d’expliquer à l’enfant qui redouble, que sa scolarité n’est pas fichue ! A l’école, on apprend à réussir mais aussi à se tromper. Ce n’est pas bien, mais c’est toléré. A l’inverse, il ne faut pas banaliser le redoublement. Certains parents estiment que les mauvaises notes de leur progéniture ne sont pas si graves puisque, de toute façon, le système scolaire lui permet de refaire une année. A tort ! Cela signifie alors que l’échec lui est autorisé."

Ne pas "l’abandonner"

"L’enfant doit se sentir soutenu par ses parents et l’enseignant tout au long de l’année redoublée. Attention toutefois à ne pas l’étouffer. Il faut réussir à surveiller sa scolarité de près tout en lui laissant l’impression d’être autonome. S’il éprouve encore des difficultés, mieux attendre au moins le deuxième trimestre avant de lui faire prendre des cours du soir ! Histoire de ne pas lui mettre trop rapidement la pression…"

Lui redonner confiance

"Un enfant peut se sentir humilié quand il apprend son redoublement. Mais dès lors qu’il intègre sa nouvelle classe, il reprend confiance en lui. C’est lui le plus « vieux » et le plus expérimenté ! L’enseignant ne doit pas insister sur ses faiblesses mais, au contraire, le mettre en avant par rapport aux autres élèves, en l’envoyant souvent au tableau, par exemple."

Quant à vous, parents, vous aussi pouvez l’aider. Si vous sentez que votre bambin porte un intérêt particulier à une activité (théâtre, piano, tennis…) et qu’en plus il est doué, n’hésitez pas à l’inscrire dans un club. Etre fort dans un domaine, même si ce n’est pas en maths ou en français, c’est valorisant !

Avant un redoublement, un rendez-vous avec le psychologue scolaire peut être proposé à l’enfant. C’est une démarche fréquente, mais non obligatoire. Au cours de cet entretien, le spécialiste va tenter de cerner la manière dont le jeune écolier apprend et raisonne, à travers une série de tests. Cette consultation va surtout permettre à l’élève de s’ouvrir et se confier sur ses copains, sa famille… Une fois la confiance établie avec le psy, tous deux établissent un "projet" de réussite pour l’année à venir.

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