Mon enfant ne veut plus aller à l'école : comment faire ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

À l'approche de la rentrée scolaire ou en plein milieu de l'année, votre enfant a déclaré qu'il ne voulait plus aller à l'école. Comment réagir, lui parler ? Nos conseils.

À n'importe quel âge, de très nombreuses causes peuvent expliquer le refus temporaire de votre enfant de se rendre à l'école. Il ou elle peut être subitement angoissé.e à l'idée de se séparer de ses parents, ne pas apprécier son ou sa professeur.e, manquer de confiance en soi... À nous, parents, d'être à l'écoute et de faire preuve de patience, afin de l'encourager à y aller, sans risquer de passer à côté d'un mal-être plus profond, notamment un harcèlement scolaire et/ou une phobie scolaire.

Votre enfant a-t-il du mal à vivre la séparation du cocon familial ?

Il se sent perdu. Il a l'impression que si vous le mettez à l'école, c'est pour vous débarrasser de lui. Il le vit mal, spécialement si vous restez avec son petit frère ou sa petite soeur à la maison. D'autre part, il ressent votre culpabilité à le laisser à l'école toute la journée, et cela le conforte dans son sentiment d'abandon. Ce sentiment peut être exacerbé si vous venez de déménager, par exemple. Peut-être craint-il également que quelque chose de grave n'arrive à ses parents pendant son absence ? Que cette peur soit justifiée (maladie ou accident récent...) ou pas, il faut vite rassurer votre tout-petit !

Donnez-lui des repères. Évitez de le déposer trop vite le matin. Faites le tour de sa classe avec lui, laissez-lui le temps de vous montrer ses dessins et de s'installer. Parlez-lui de sa journée : quand il ira en récré, où il mangera, qui viendra le chercher le soir et ce qu'on fera alors ensemble. Si possible, pendant quelque temps, fragmentez ou écourtez ses journées, en demandant à quelqu'un de venir le récupérer en fin de matinée, pour qu'il ne reste pas à l'école durant le repas et la sieste. Il est primordial que votre enfant mette des mots sur ses émotions et sur ses peurs, afin de mieux les gérer !

Votre enfant est-il déçu par l'école ?

Des contraintes difficiles à supporter. Il s'était fait une joie d'entrer dans la cour des grands, il avait beaucoup misé sur ce lieu merveilleux où il pensait faire des choses extraordinaires... Peut-être se voyait-il déjà entouré de mille copains ? Et là, il déchante : les journées sont longues, il doit se tenir sage, respecter les règles et participer aux activités d'éveil lorsqu'il voudrait jouer aux voitures... Il a beaucoup de mal à supporter les contraintes de la vie en classe. Et, en plus, il faut y aller presque tous les jours !

Valorisez l'école... sans en faire trop. Bien sûr, c'est à vous de redorer le blason de l'école en lui faisant miroiter tous ses bons côtés, et en lui montrant comme c'est épatant d'apprendre. Mais rien ne vous interdit de compatir un peu à son désarroi : « C'est vrai que des fois, on trouve ça long, on en a marre et on s'ennuie. Moi aussi, quand j'étais petite, ça m'arrivait. Mais ça passe, et tu verras, bientôt, tu seras très content de retrouver tes copains tous les matins. » Repérez un ou deux camarades de classe et proposez à leurs parents une virée au parc en fin de journée, par exemple, histoire de renforcer leurs liens. Et surtout, évitez de critiquer l'école ou la maîtresse ou le maître !

Mon bébé est harcelé à l’école. Attention, j’ai envie de mordre !

Votre enfant ne se sent pas à la hauteur pour l'école ?

Il s'est passé quelque chose. Il s'est trompé, la maîtresse ou le maître lui a fait une remarque (même bénigne), un copain l'a fait tomber ou s'est moqué de lui, il a cassé un verre à table ou fait pipi dans son pantalon... Pendant ces premières semaines d'école, à un âge où l'estime de soi est en pleine construction, le moindre incident prend des proportions dramatiques. Submergé par un sentiment de honte, il est sûr et certain que l'école, ce n'est pas pour lui, qu'il n'arrivera jamais à y trouver sa place.

Faites-le parler et relativisez. Ce soudain dégoût de l'école, alors qu'hier, tout allait bien, doit vous interpeller. Il vous faudra insister en douceur pour qu'il accepte de vous raconter ce qui le perturbe. Une fois qu'il s'est confié, ne vous mettez pas à rire en disant « Mais ce n'est rien ! ». Pour lui, qui l'a vécu, c'est quelque chose de grave. Essayez donc plutôt de le rassurer : « C'est normal au début, on ne peut pas tout faire bien, on est là pour apprendre... » Cherchez avec lui le moyen d'éviter que l'incident ne se reproduise. Et redites-lui surtout toute votre fierté de le voir grandir !

Peu importe la raison de son refus de se rendre à l'école, si la situation perdure, faites équipe avec le milieu scolaire et n'hésitez pas à consulter un.e professionnel.le de santé, d'autant plus si des symptômes physiques se manifestent (maux de ventre, nausées, anxiété, pleurs...).

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