Lecture : à partir de quel âge un enfant peut-il apprendre à lire ?

En France, l'apprentissage de la lecture est enseigné à partir de 5 ou 6 ans. C'est en effet au CP que notre enfant va découvrir, avec ses camarades, comment décoder tous ces symboles, pour pouvoir bientôt lire tout seul toutes ses histoires préférées ! Plusieurs étapes sont incontournables avant de savoir lire : l'enfant doit pouvoir associer le mot avec l'objet ou le concept qu'il représente dans la réalité, connaître l'alphabet, saisir quelques premières notions de grammaire afin de comprendre ce qu'est une phrase... Tout un programme qui peut être acquis par notre bout-de-chou avant ou après son entrée à l'école primaire, ce qui n'a pas à nous inquiéter !

Les psychologues et spécialistes de la petite enfance attestent qu'il n'existe pas d'âge idéal pour apprendre à lire, mais que cela dépend de la maturité de chaque enfant. La tranche d'âge à favoriser est entre 3 ans, afin que les capacités de langage soient suffisantes, et 6 ans. Mais pas de pression si notre enfant rencontre des difficultés au-delà de 6 ans : chacun évolue à son propre rythme !

Plus la mise en contact avec la lecture se fait tôt, plus il est important de miser sur le jeu et le rire pour cet apprentissage. Le but est d'éveiller son intérêt, et non de susciter un sentiment d'échec, de ne pas être à la hauteur et, à terme, de dégoût de la lecture. À nous, donc, de lui faire découvrir le plaisir de lire, par le plaisir… de rire !

Mots croisés, exercices ludiques, comptines, lettres autocollantes à placer dans des cahiers d’exercices… Les éditeurs ne manquent pas d’imagination et d’astuces ! Pour preuve, voici notre sélection de « méthodes de lecture » visuelles, graphiques et stimulantes.

Ma méthode de lecture Spécial maternelle, publiée chez Larousse par Marylène Botton-Duval, permettra d'accompagner notre enfant vers cette découverte dès 4 ans. L'ouvrage propose une méthode imaginée par deux directrices d’école et qui s’adresse à tous les enfants de maternelle, de la petite à la grande section. D'autres versions, notamment pour les mathématiques, complètent cette collection où l’image a toute sa place.

Lire les sons qui claquent, Lire les sons qui chantent, Lire les sons qui soufflent et Lire les sons qui résonnent sont quatre livres publiés par Caroline Desnoettes et Isabelle d’Huy de Penanster, aux Éditions Hatier, dans le but d'éveiller notre enfant, dès 5 ans, au plaisir de la lecture en manipulant le bruit de chaque lettre. 

Gafi le fantôme- méthode de lecture, par Alain Bentolila, publié aux Éditions Nathan, s'adresse aux enfants dès 6 ans. C’est en entraînant notre apprenti-lecteur dans des aventures désopilantes que Gafi va lui apprendre à lire.

Le deuxième trimestre de maternelle est déjà bien avancé et, pourtant, notre enfant peine encore sur les mots ? Donnons-lui un petit coup de pouce en feuilletant avec lui des cahiers de lecture et de sons. Encourageons aussi notre petit à lire à voix haute : la qualité de concentration et de mémoire en sera meilleure. Et ce n'est pas parce que notre enfant commence à savoir lire qu'il ne faut plus lire avec lui. Écouter des récits continue à structurer son imaginaire et enrichir sa langue.

Enfin, donnons l'exemple : notre enfant réagit énormément par mimétisme. Il y a donc de bonnes chances qu'il exprime plus de motivation à apprendre à lire s'il nous voit prendre du plaisir à bouquiner ! Romans policiers, albums illustrés, presse magazine... Ménageons-nous un moment de lecture chaque semaine. 

Avant de s'inquiéter concernant ses difficultés, et de lui (nous ?) mettre la pression, rappelons-nous que les enfants ont jusqu’à la fin du CE1 pour acquérir les apprentissages fondamentaux et que ce n’est pas parce qu’il ne lit pas encore couramment que son avenir scolaire est en danger. Il a tout simplement besoin d’un peu plus de temps que « la moyenne » de la classe. Mais, l’an prochain, pour les mathématiques, ce sera peut-être lui qui caracolera en tête !

L'idéal pour susciter le goût de la lecture chez notre bout-de-chou est de l'inscrire à la bibliothèque de notre commune. Promenons-nous avec lui entre les rayonnages, laissons-le feuilleter les livres au gré de ses envies... Mais guidons-le tout de même dans sa visite en lui apprenant à repérer les différents types de livres (romans, albums, documentaires, bandes-dessinées…).

Dans sa chambre ou dans le salon, installons-lui un coin lecture bien à lui, où il rangera ses premiers livres, ses premières revues… Et découvrira le plaisir de les retrouver, de les déranger et de les feuilleter. On ne le répétera jamais assez : la lecture doit avant tout être un plaisir. Ainsi le conseillait Rolande Causse, autrice de Qui lit petit, lit toute sa vie : « Multipliez les rituels ! Histoire lue dans un moment de liberté, avant le repas, pendant ou après le bain, ou profitez d’un hasard d’un temps libre… Mais laissez l’enfant choisir son livre, ainsi se développe le goût des livres. »

Notre petit souffle, soupire et déclare, d’un ton désespéré, « qu’il n’y arrivera jamais » ? Surtout, on ne le laisse pas céder au découragement. Rappelons-lui, avec humour, que tous les trains ne roulent pas à la même vitesse, mais que tous finissent par arriver en gare !

Pour l'aider, on peut feuilleter ensemble les pages d’une méthode de lecture, accompagnée d’exercices. Le choix d’une méthode de lecture dite « classique » porte parfois ses fruits. La bonne vieille méthode de Mathurin Boscher, développée dans La journée des tout-petits (chez Belin), qui date de 1907, n’a jamais eu autant de succès en dépit de son graphisme désuet ! Plébiscité pour son sens de la pédagogie, il s’en vend entre 80 000 et 100 000 exemplaires par an !

La méthode de Clémentine Delile, Cahier de lecture pour apprendre à lire pas à pas (chez Hatier), a, elle aussi, sa part de succès, car elle s’appuie sur une méthode syllabique traditionnelle qui fonctionne par association de lettres, puis de sons, pour composer des mots et des phrases.