Les cahiers de vacances : pour ou contre ?

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le

Impossible d'y échapper : les fameux cahiers de vacances sont en vente dans toutes les librairies ! Pourtant, ces révisions ludiques ne font pas toujours l’unanimité. Enquête dans l'univers des devoirs d'été...

Placé juste à côté des romans de l’été, le cahier de vacances est depuis de nombreuses années, un achat incontournable pour les parents.

Leader sur ce marché florissant, Hachette éducation a déjà écoulé pas moins de 60 millions d’exemplaires en trente ans ! Un succès avant tout lié à la présentation, très ludique, des ouvrages.

Mais ne vous y trompez-pas ! Derrière les mots-croisés, points à relier et autres exercices amusants se cachent de « vrais révisions », conformes aux programmes scolaires.

Cahiers de vacances : pour qui ?

De manière générale, les bons élèves, comme les moyens, sont incités à réviser pour maintenir leur niveau et ainsi aborder de bon pied la rentrée. Un point de vue partagé par Christelle Achaintre, orthophoniste. « C’est une aberration de faire deux mois de blanc total au niveau des apprentissages ».

L’idéal étant bien sûr que l’initiative vienne de l’enfant lui-même. « Le travail est toujours une bonne chose avec ceux qui sont demandeurs », précise la pro.

Quant aux enfants en difficultés, Papa et Maman ont plutôt tendance à imposer des devoirs pour combler les lacunes. « Je suis contre car les vacances sont précieuses pour décrocher. C’est aussi l’occasion d’apprendre d’autres choses aussi utiles auprès de ses parents, grands-parents… », soutient Anne-Lise, institutrice en CE2 à Puteaux.

Plus qu’un autre, un enfant en échec scolaire a besoin d’aide et les cahiers de vacances peuvent lui être d’un précieux secours à condition qu’il les approche d’une manière confiante et sereine.

Attentives aux doutes des plus récalcitrants, Les éditions Hachette n’hésitent pas à mettre en avant, auprès des parents, le côté rassurant de leurs ouvrages, conçus pour « aborder la rentrée plus tranquillement. L’anxiété est moindre quand on a travaillé, que l’on soit bon ou mauvais élève. »

 

Cahiers de vacances : tous les enfants doivent-ils travailler ?

Non ! Les spécialistes sont unanimes ! 

« il vaut presque mieux leur interdire d’apprendre pour créer le désir de le faire à l’école », va encore plus loin Bruno Dal-Palu, psychologue.

Cahiers de vacances : les "pour"

« Je suis pour, mais je ne forcerai pas mes enfants s’ils n’en n’ont pas envie. Ma fille de 8 ans et demi, qui termine son CE2, adore en faire. Cela lui permet de rester dans le "bain" et d'approfondir les notions qu'elle n'a pas bien saisies pendant l'année. »
Euguenia

« Cela permet de réviser tranquillement de façon assez ludique. Les cahiers proposés aujourd’hui sont bien faits et mes filles sont ravies d’en faire une page presque chaque jour… »
Grima

« Les vacances sont longues, et si certains enfants gardent le niveau, les cahiers de vacances peuvent aider les élèves moins brillants. A nous, parents, de montrer l’aspect ludique ! »
Kelk

« Pour ma grande, qui a 5 ans, je lui ai acheté un cahier dès la petite section, non pas parce que je voulais absolument qu’elle “travaille”, mais parce que c’était une demande de sa part. Quand mes filles seront plus grandes, cela sera imposé pour qu’elles n’aient pas une coupure de deux mois, beaucoup trop longue à mon avis. D’autant que quand on regarde un cahier de vacances, si on en fait une heure tous les jours, en 3 semaines il est fini. Cela permet d’étaler sur toutes les vacances sans faire de forcing. »
Lolobebe

« Tous les ans, une fois que l’école est terminée, je vais au supermarché et je fais choisir à Marine (10 ans 1/2) et à Anthony (7 ans 1/2) le cahier de vacances qu’ils préfèrent. Ils savent tout de suite quel niveau choisir. Le seul truc, c’est qu’ils les dévorent en entier les deux premiers jours ! Alors, je retourne leur en acheter, d’un autre éditeur, s’ils me le demandent.
 kikibily

Cahiers de vacances : "les contre"

« L’enfant peut voir le travail comme une corvée pendant que d’autres s’amusent, en particulier ses frères et sœurs. »
Anne-Lise, institutrice en CE2 à Puteaux. « Je suis contre si c’est systématique, genre bachotage. Si l’enfant fait des devoirs tout l’été, il risque d’être gavé au point de perdre l’appétence d’apprendre ».
Bruno Dal Palu, psychologue. « Plutôt contre… J’ai testé un peu, mais, à vrai dire, le problème c’est que je suis convaincue des bienfaits des vacances « détente », aussi bien pour les parents que pour nos petits bouts… On souffle ! Et on peut très bien faire des « pseudo révisions », en imaginant des petits exercices simples au quotidien. On entretient l’écriture avec les cartes postales, les rendus de monnaie à la boulangerie, problèmes de maths édulcorés en famille, l’alphabet en chantant… »
Christine, maman de deux garçons de 8 et 6 ans « Le cahier de vacances peut être un support mais pas forcément le meilleur. Ce qui est proposé n’a pas forcément été fait dans l’année par l’enseignant. De plus, les exercices ou les leçons ne seront peut-être pas présentés de la même façon que pendant l’année. Un élève peu à l’aise risque de s’y perdre ».
Mélanie, institutrice en CE2 à Salon-de-Provence « Je suis contre. Les enfants  ne sont pas des robots ! Comme nous, ils ont besoin de vraies vacances ! Laissons-les jouer et profitons en pour jouer s’amuser cuisiner, discuter avec eux. Il existe mille et une idées pour permettre à l’enfant d’apprendre plein de choses pendant ses vacances en découvrant la nature, en comptant les papillons, en visitant une boulangerie, en rencontrant un éclusier, en fabriquant un moulin à vent... Nul besoin de ces cahiers, on a un cerveau, utilisons-le ! De plus, toutes les familles ne peuvent pas s’en payer ».
Sandy, maman

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