L’école à la maison pour les enfants

Publié par Véronique Cordier  |  Mis à jour le par

Faire l'école à la maison, pourquoi ? Et pourquoi pas ! Quels sont les avantages et les inconvénients pour les enfants ? A partir de quel âge la scolarisation à domicile est-elle idéale ? Quels programmes suivre ? On vous dit tout sur ce mode de scolarisation.

Ecole à la maison : les avantages pour les enfants

On peut choisir de ne pas mettre son enfant à l’école dès le début, tout comme on peut décider de l’en retirer plus tard, que ce soit pour des raisons idéologiques, un long voyage, ou si l’on se rend compte qu’il ne s’adapte pas. Dans les familles déscolarisant, la plupart des aînés sont passés par la case école, ce qui n’est pas forcément le cas des cadets qui souvent ont suivi le chemin tout tracé du plus grand.

Pourquoi choisir de ne pas mettre son enfant à l’école ?

Choisir d’instruire son enfant en dehors du cadre de l’école relève d’un choix pédagogique très personnel. Les raisons de la non-scolarisation sont diverses. Voyages, vie itinérante, expatriation pour certains, inadaptation des enseignements et des méthodes selon les autres ou simplement une volonté d’aménager les programmes, de changer les rythmes, de ne pas plonger les petits dans une collectivité parfois rude. L’avantage de cette solution est qu’elle est applicable rapidement, facile à mettre en place sur un plan administratif et surtout réversible. Si cette solution ne convient finalement pas, le retour à l’école est toujours possible. Enfin, les parents peuvent choisir d’instruire leurs enfants eux-mêmes, d’avoir recours à une tierce personne, ou de s’appuyer sur des cours par correspondance. En contrepartie, il faut bien mesurer le temps voire les finances nécessaires.

A partir de quel âge peut-on le faire ?

A tout âge ! On peut choisir de ne pas mettre son enfant à l’école dès le début, tout comme on peut décider de l’en retirer plus tard, que ce soit pour des raisons idéologiques, un long voyage, ou si l’on se rend compte qu’il ne s’adapte pas. Dans les familles déscolarisant, la plupart des aînés sont passés par la case école, ce qui n’est pas forcément le cas des cadets qui souvent ont suivi le chemin tout tracé du plus grand.

Est-ce qu’on a le droit de ne pas envoyer son enfant à l’école ?

Oui, les parents ont le droit de faire ce choix à condition d’en faire une déclaration annuelle en mairie et à l’inspection académique. Des contrôles annuels pédagogiques sont prévus par la loi. Parallèlement, dès la première année, puis tous les deux ans, les enfants non-scolarisés mais en âge de l’être, font l’objet d’une visite sociale de la part de la mairie compétente (assistante sociale ou la personne chargée des affaires scolaires dans les plus petites communes). Cette visite a pour objectif de vérifier les bonnes conditions d’enseignement ainsi que les conditions de vie de la famille. Il faut, en outre, savoir que légalement une famille déscolarisant a le droit, tout comme les autres, aux prestations familiales dues par la Caisse d’Allocations Familiales. Mais ce n’est pas le cas pour l’Allocation de Rentrée Scolaire qui est attribuée selon l'article L. 543-1 du Code de la Sécurité sociale à « chaque enfant inscrit en exécution de l'obligation scolaire dans un établissement ou organisme d'enseignement public ou privé. »

Quels programmes suivre ?

Le décret du 23 mars 1999 définit les connaissances requises d’un enfant non-scolarisé. Aucune obligation n’est faite aux familles de suivre le programme à la lettre et classe par classe. Il est cependant exigé qu’un niveau comparable à un enfant scolarisé soit visé pour la fin de la période d’instruction obligatoire. De plus l’inspecteur d’Académie doit vérifier chaque année, non l’assimilation du programme en vigueur dans les établissements publics ou privés sous contrat, mais la progression de l’élève et l’évolution de ses acquisitions. C’est pourquoi les familles qui font l’école à la maison utilisent des méthodes diverses et variées. Les unes vont utiliser des manuels scolaires ou des cours par correspondance, les autres appliquer des pédagogies particulières comme Montessori ou Freinet. Beaucoup laissent libre cours aux intérêts de l’enfant, répondant ainsi à sa curiosité naturelle et se contentent de lui enseigner les matières de base (mathématiques et français).

Comment socialiser son enfant ?

Etre socialisé n’est pas uniquement défini par le fait d’aller à l'école ! Il existe en effet de multiples façons de côtoyer d’autres enfants, comme des adultes d’ailleurs. Les familles non-scolarisant font, pour la plupart, partie d’associations, ce qui est une bonne source de contacts. Il est de plus tout à fait possible pour ces enfants de participer à des activités extra-scolaires, de rencontrer des enfants scolarisés après l’école et même de fréquenter le centre de loisirs de leur commune. Les enfants non-scolarisés ont l’avantage de pouvoir être en contact avec des personnes de tout âge dans la journée. En réalité, il appartient aux parents de veiller à leur sociabilité. L’objectif, comme pour tous les enfants, étant de trouver leur place dans le monde des adultes auquel ils appartiendront un jour.

Et quand on décide de rescolariser son enfant ?

Aucun problème ! L’enfant doit être réintégré si la famille en exprime le souhait. Mais ce n’est pas toujours si simple. En effet, même si aucun examen n’est requis pour intégrer le système scolaire public en primaire, le chef d’établissement peut procéder à des tests dans les matières principales afin d’évaluer le niveau de l’enfant et de le placer dans la classe qui lui correspond. Sachez quand même que pour le secondaire, l’enfant doit passer un examen d’admission. Aux dires des enfants qui ont eu ce cheminement, ce n’est pas le niveau scolaire qui pose le plus de problème mais l’intégration dans un système qu’ils n’ont jamais connu et qui au mieux les surprend, au pire les dépasse complètement. C’est sans doute la dimension la plus importante à prendre en compte lors de la déscolarisation. Ces enfants devront, à un moment ou un autre, se confronter à ce qu’ils ont évité auparavant, soit pour leurs études secondaires, soit dans le monde du travail.

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