Santé : pourquoi faudrait-il vacciner bébé contre la gastro ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

En collaboration avec Robert Cohen (pédiatre infectiologue à l'Hôpital Intercommunal de Créteil)

Rotarix et RotaTeq, les deux principaux vaccins pour prévenir la gastro-entérite, ont été responsables de la mort de deux bébés en 2012 et 2014. Ces vaccins, recommandés par le Haut conseil de la santé publique, sont-ils dangereux ? Les explications du Dr Robert Cohen, pédiatre infectiologue.

Le rotavirus, responsable de la gastro-entérite, infecte presque 100 % des enfants en France avant l’âge de deux ans. Il est aujourd’hui possible de lutter contre celui-ci grâce à un vaccin.

Pourquoi faire les vaccins Rotarix et RotaTeq ?

Deux vaccins, la Rotarix et le RotaTeq, sont recommandés par le Haut conseil de la santé publique afin de lutter contre ce virus qui peut être très dangereux pour nos nourrissons avec pour principaux symptômes des vomissements, des diarrhées et de la fièvre. Environ 1 enfant sur 50 doit même être alors hospitalisé pour déshydratation importante. Mais des cas d’invagination intestinale dramatiques ont entaché la réputation de ces vaccins.

Vaccination contre le rotavirus : quels sont les risques et effets secondaires ?

Parents : Ces deux nouveau-nés, récemment vaccinés contre la gastro-entérite, sont décédés suite à une invagination intestinale. De quoi s’agit-il exactement ?

Robert Cohen : L’invagination intestinale est une maladie très rare. Elle survient spontanément, c’est-à-dire hors vaccination, chez environ 50 nourrissons par an sur 100 000 naissances. Cette maladie se manifeste par des douleurs abdominales, des vomissements, la présence de sang dans les selles, des ballonnements abdominaux et/ou une fièvre élevée. Elle se guérit très vite et ne cause aucune séquelle si elle est diagnostiquée précocement, au bout de 24 à 48h après l’apparition de premiers symptômes. Mais si le diagnostic tarde, l’issue est parfois fatale.

Parents : Quel est le lien entre les vaccins contre la gastro-entérite à rotavirus des nourrissons et l’invagination intestinale ?

R.C. : On s’est aperçu après la mise sur le marché de ces vaccins contre la gastro-entérite qu’ils augmentaient le risque d’invagination intestinale aiguë. Une des pistes pour expliquer ce mécanisme est que la stimulation du système immunitaire provoquée par le produit du vaccin, qui est oral rappelons-le, entraîne une augmentation de volume des glandes de l’intestin. Ce qui peut gêner son fonctionnement et provoquer des complications, dont l’invagination intestinale. Cet effet indésirable potentiellement très grave est connu depuis plusieurs années, mais il est heureusement très rare (moins de 1 cas sur 10 000 vaccinés).

Rotarix ou Rotateq : pour ou contre ?

Parents : Dans ce contexte, pensez-vous qu’il faille interdire ces vaccins ?

R.C. : Je pense qu’il faut être prudent et ne pas tomber dans la surenchère médiatique, ni angoisser les parents inutilement. Pour l’heure, le rapport bénéfice / risque des vaccins contre les infections à rotavirus a été évalué et il est favorable. En novembre 2013, le HCSP a d’ailleurs recommandé ces vaccins alors que les risques étaient déjà connus. Il faut tout de même signaler que les gastro-entérites à rotavirus peuvent être très sévères. Elles sont responsables en France d’environ 14 000 hospitalisations annuelles d’enfants âgés de moins de 3 ans, d’un nombre de décès estimé entre 7 à 17 par an. Et elles génèrent 200 à 250 000 consultations par an…

Quand faire ces vaccins ?

Le vaccin Rotarix® se prend en deux doses par voie orale : l’une à l’âge de 2 mois et l’autre à l’âge de 3 mois, il peut se prendre jusqu’à 6 mois de vie. Le vaccin Rotateq, quant à lui, se prend en trois doses par voie orale à 2, 3 et 4 mois de vie. Il peut se prendre jusqu’à 8 mois de vie.

Il est recommandé de réaliser le schéma vaccinal complet avec le même vaccin (l’un ou l’autre).

Parents : Le problème ne se situe-t-il pas au niveau de l’information sur le risque d’invagination intestinale aiguë qui ne serait pas suffisante ?

R.C. : Ces affaires dramatiques remettent en effet cause notre système de soins. Ces nouveau-nés sont décédés car ils n’ont pas été diagnostiqués suffisamment tôt. Comment est-ce possible ? Pourquoi n’ont-ils pas été pris en charge dès l’apparition des premiers signes de la maladie ? Il est certain que les parents ne sont pas suffisamment informés de ces dangers. Il est impératif que l’information sur le risque d’invagination intestinale aiguë soit systématiquement délivrée par les médecins aux parents des enfants vaccinés.

Vaccination : c’est quoi les 11 vaccins obligatoires pour bébé ?

Si quelques vaccins sont simplement recommandés par le Haut conseil de la santé publique en France, comme celui contre le rotavirus, d’autres sont obligatoires pour que notre enfant vive en communauté et aille à la crèche et à l’école. Il s’agit de ceux contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole- les oreillons- la rubéole (vaccin combiné ROR), l’haemophilus Influenza de type B, l’hépatite B, le pneumocoque, et la méningocoque de type C.

Photo de profil de Ryma91033 Mn
36 points
Oui
il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
Lire plus
Lire 6 arguments Oui
Photo de profil de Cyliz Crimox
11 points
Non
il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
Lire plus
Lire 9 arguments Non

Sujets associés