La kiné pour les bébés : dans quelles situations y recourir ?

Publié par Eric Leroy-Terquem  |  Mis à jour le par Solenne Hernandez

La kinésithérapie respiratoire ou motrice peut aider bébé, sur recommandation de votre pédiatre. Dans quelles situations y recourir ? Est-ce efficace ? On fait le point.

Bébé a une affection respiratoire ou une malposition d'un organe ? La kinésithérapie pédiatrique peut être adaptée, sous certaines conditions. Si votre nourrisson a besoin de soins de kinésithérapie respiratoire, demandez conseil à votre médecin traitant, qui saura vous orienter convenablement. Si les soins nécessaires sont d’ordre neurologique ou orthopédique, il est préférable de se rapprocher du pôle pédiatrique le plus proche de chez vous, au sein d’un CHR ou d’un CHU. L’équipe pédiatrique vous renseignera sur la prise en charge adéquate et vous adressera à un ou une kinésithérapeute spécialisée.

Qu'est-ce que la kinésithérapie pédiatrique, respiratoire ou motrice ?

La kinésithérapie, traitement des affections musculaires et osseuses, est basée sur les massages et la mobilisation du corps. Chez le nourrisson, on y a surtout recours pour soulager des affections respiratoires, pour corriger des malformations osseuses ou des malpositions d’un organe. Ou encore, dans le cadre d’une rééducation pour prendre en charge des pathologies d’origine neurologique.

Des séances de kinésithérapie contre la bronchiolite ?

On recoure le plus souvent à la kinésithérapie respiratoire pour soigner un enfant atteint d'une bronchiolite mais attention : cette pratique n'est plus forcément recommandée.

La kinésithérapie respiratoire a été traditionnellement utilisée dans le traitement de la bronchiolite chez les nourrissons pour aider à dégager les voies respiratoires, à favoriser l'expectoration des sécrétions et à améliorer la respiration. Cependant, les recommandations médicales pour le traitement de la bronchiolite chez les nourrissons ont évolué au fil des années.

Selon les lignes directrices actuelles de nombreuses autorités médicales, dont la Société Française de Pédiatrie, la kinésithérapie respiratoire n'est plus systématiquement recommandée comme traitement de première intention pour la bronchiolite chez les nourrissons. Les recommandations actuelles mettent davantage l'accent sur les soins de soutien, tels que l'hydratation, le soulagement des symptômes, la surveillance médicale et l'administration éventuelle d'oxygène si nécessaire.

Cependant, il est important de noter que chaque cas de bronchiolite peut varier en gravité, et le traitement doit être adapté à la condition individuelle de l'enfant. Dans certains cas, un kinésithérapeute respiratoire peut être consulté si un médecin estime que cela peut être bénéfique pour un enfant atteint de bronchiolite. Le choix d'utiliser ou non la kinésithérapie respiratoire dépendra donc de l'évaluation clinique et des recommandations du médecin traitant.

Pourquoi emmener bébé chez le kinésithérapeute pédiatrique ?

La kinésithérapie pédiatrique motrice, quant à elle, accompagne en général des nourrissons atteints de malformations ou déformations. La kinésithérapie sert ainsi à corriger des déformations causées par de mauvaises positions prises par le fœtus pendant la grossesse. C’est le cas du metatarsus varus, une déformation du pied fréquente chez le nourrisson (l'avant-pied est enroulé vers l'intérieur), prise en charge dès la première semaine de vie. Le ou la kinésithérapeute étire les muscles et mobilise les os appropriés. Il ou elle peut aussi utiliser des courants électriques (électrothérapie) pour stimuler certains groupes musculaires, ce qui provoque le redressement du pied. Il faut compter un à six mois de traitement à raison de deux séances par semaine.

Le ou la kinésithérapeute peut aussi intervenir dans la prise en charge du pied bot varus équin congénital idiopathique. Cette pathologie, plus grave que le metatarsus varus, est une malformation des os du pied acquise lors du développement embryonnaire (hyperflexion irréductible du pied, couplée à un enroulement de l'avant-pied vers l'intérieur). Le traitement, plus lourd et plus long, est supervisé par une chirurgienne ou un chirurgien. Il comprendra la pose de plâtres, d’attelles, des opérations chirurgicales si nécessaire et des soins kinésithérapiques. Ceux-ci commencent très tôt et comprennent des manœuvres d’étirement des muscles et des tendons, parfois complétées par de l’électrothérapie afin de redresser le pied.

La kinésithérapie intervient également dans une série de pathologies dites « neurologiques » où la commande musculaire est perturbée : hémiplégie, infirmité motrice cérébrale ou toute autre pathologie similaire. La finalité de ces séances de « rééducation neuromotrice » par la kinésithérapie n’est pas l’apprentissage mais l’induction de certains mouvements de base chez l'enfant. Le but est qu’il acquiert les schémas de fonctionnement les plus proches de la normale. On commence par exemple par passer du plat dos au plat ventre, puis de la station à quatre pattes à la station assise, et ainsi de suite. La ou le kinésithérapeute oriente les exercices et les mouvements de manière à essayer de rapprocher l'enfant au plus près d'un développement jugé normal. Dans le cas d'un retard de développement psychomoteur, la kinésithérapie est généralement entreprise entre 6 mois et 1 an

Au cours d’une séance de kinésithérapie pédiatrique, votre bébé va être mobilisé, ses muscles seront massés, étirés et il pourra être entraîné à réaliser une série d’exercices en fonction de l’objectif à atteindre. Les séances durent normalement une trentaine de minutes, mais la ou le kinésithérapeute s’adapte aux réactions de l'enfant et peut réduire la durée des séances si bébé n’est pas réceptif.

Bronchiolite ou bronchite, bébé encombré, présence de glaires... Quand et comment faire de la kiné respiratoire pour les nourrissons ? À partir de quel âge ?

Il est possible de recourir à la kinésithérapie dès la naissance de l'enfant, mais les massages, eux, ne sont recommandés qu'à partir de 3 mois. De la kinésithérapie respiratoire peut également être prescrite à votre nouveau-né s'il est né prématuré. Sur prescription médicale, les soins vous seront remboursés à 100% par la Sécurité sociale et votre mutuelle. 

Chez le nourrisson, la maladie la plus fréquemment traitée par la kinésithérapie respiratoire est la bronchiolite. Mais attention, elle n'est plus recommandée par la Haute autorité de santé (HAS), depuis novembre 2019, pour les enfants de moins de douze mois. Selon la HAS, rien ne prouve que les manipulations impressionnantes et parfois pénibles pour bébé soient efficaces contre une bronchiolite. Les expertes et experts de l'institution recommandent de privilégier une prise de paracétamol afin de réduire la fièvre, un lavage régulier du nez de l'enfant au sérum physiologique et d'essayer de fractionner son alimentation

Si votre pédiatre vous recommande néanmoins de la kinésithérapie respiratoire contre une bronchiolite, cela nécessitera en moyenne cinq à six séances au cours desquelles le ou la kinésithérapeute drainera les voies respiratoires du bébé : en imprimant une pression avec ses mains sur la cage thoracique du bébé, il l’aide à chasser l’air de ses poumons et à expirer afin de faire remonter les sécrétions. Les séances de kinésithérapie respiratoire peuvent être impressionnantes pour les parents et il est fréquent que le nourrisson pleure au cours des manipulations.

En revanche, la kinésithérapie respiratoire pour les enfants est toujours conseillée pour d'autres pathologies, particulièrement en cas de pathologie respiratoire chronique (par exemple des bronchites chroniques ou une mucoviscidose), neurologique ou même traumatologique. 

Pourquoi certaines techniques, comme le clapping, sont interdites sur les enfants ?

Depuis une dizaine d'années, des techniques anglo-saxonnes dont le clapping ou le drainage postural ne sont pas formellement interdites mais sont contre-indiquées sur les enfants, notamment atteints d'une bronchiolite aiguë. Ces techniques sont responsables selon la HAS « d'effets indésirables significatifs » (subluxations costales, irritations des nerfs intercostaux...). 

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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