Pollution : comment protéger les enfants ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Plusieurs fois par an, le seuil d’alerte à la pollution est dépassé dans certaines régions de France. Il devient alors urgent de protéger les enfants, particulièrement vulnérables aux polluants atmosphériques. On fait le point.

Pollution : comment protéger les enfants ?

Chaque jour, un adulte inhale 10 000 à 20 000 litres d’air en fonction de sa morphologie, ses activités… Outre les gaz dioxygène (O2) et diazote (N2), qui représentent en moyenne 99 % de sa composition, cet air peut également contenir des polluants d’origine naturelle ou produits par les activités humaines (anthropiques). En ce qui concerne ces derniers, plusieurs sources contribuent à cette pollution : la production d’énergie, l'industrie, l'agriculture et les transports routiers.

Les particules fines, qu’est-ce que c’est ?

L’air contient de nombreuses « poussières » ou particules en suspension. De leur taille dépend leur dangerosité : plus les particules sont petites, moins elles sont arrêtées par la barrière du nez. Elles risquent alors de pénétrer plus ou moins profondément dans l’organisme où elles peuvent provoquer des dommages. Ces microparticules, responsables d’une grande partie de la pollution atmosphérique, sont connues du grand public sous le nom de « particules fines » ou « PM2.5 », inférieures ou égales à 2,5 μm. Plusieurs fois par an, le seuil d’alerte à la pollution aux particules fines est franchi en France. Il correspond à un niveau de concentration de polluants dans l'atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé de l'ensemble de la population, justifiant l'intervention de mesures d'urgence.

Pollution : les enfants en première ligne

La pollution atmosphérique a des conséquences sur la santé de la population, notamment en zone urbaine. Sur le long terme, les particules fines (PM2.5) sont associées à un accroissement des symptômes respiratoires (toux, hypersécrétion nasale, expectoration chronique, essoufflement), des maladies respiratoires obstructives chroniques et à une réduction de la capacité respiratoire chez l’enfant. Les effets de la pollution atmosphérique ne se limitent pas aux pathologies respiratoires. L’exposition aux polluants augmente également les pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine ou troubles du rythme cardiaque) et le cancer du poumon chez l’adulte. Selon l’organisme AirParif qui mesure la pollution en Ile-de-France, les effets de la pollution particulaire seraient du même ordre que ceux dus au tabagisme passif.
La pollution atmosphérique concerne tout le monde mais les enfants y sont plus sensibles et en souffrent donc davantage lors des pics de pollution. Dès la grossesse, l’exposition à la pollution a un impact sur le développement du fœtus. Plusieurs travaux ont montré un retard de développement des fonctions pulmonaires des bébés pouvant augmenter des naissances prématurées, des faibles poids de naissance, voire une augmentation des cas de mort subite du nourrisson. L’exposition à la pollution avant et après la naissance a aussi des effets sur la fonction cognitive de l'enfant : déficit de l'attention, troubles du comportement…

Quelles précautions à prendre ?

On l’aura compris, les enfants, dont les poumons sont toujours en formation, et les femmes enceintes, qui transmettent une partie des polluants respirés à leur enfant, sont plus vulnérables face à la pollution atmosphérique. Il est donc urgent de les protéger. Au quotidien, quelques gestes simples peuvent vous permettre de limiter les risques.
Ne laissez pas vos enfants jouer à proximité des axes routiers. Dans la mesure du possible, emmenez-les plutôt dans les parcs ou les endroits éloignés de la circulation. Dans les rues à trafic dense, évitez de laisser les bébés dans leur poussette à proximité des pots d’échappement. Lors des pics de pollution, limitez les efforts physiques soutenus en plein air (activités sportives d’endurance, par exemple). Pendant les pics élevés (procédure d’alerte), limitez les sorties de vos bambins pendant les heures les plus chaudes de la journée. A savoir : la voiture est le mode de transport dans lequel on est le plus exposé à la pollution atmosphérique, surtout aux heures de pointe. Si vous devez conduire vos enfants quelque part, préférez les transports en commun. La marche à pied est le mode de déplacement qui expose le moins à la pollution atmosphérique, suivi du vélo et des transports en commun. En cas de symptômes ou d’inquiétude, prenez conseil auprès de votre pédiatre ou de votre pharmacien. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le et le « Bulletin quotidien de la qualité de l’air» de la région dans laquelle vous vous trouvez. Le rappelle également les recommandations sanitaires sur son site.

La pollution intérieure
On parle souvent de la pollution atmosphérique extérieure, mais beaucoup moins de la pollution intérieure. Pourtant, celle-ci existe bel et bien et elle est redoutable. Pour la réduire, quelques réflexes au quotidien : Ne pas fumer dans la maison ; Aérer son habitation matin et soir, au moins pendant cinq minutes ; Interdire l’accès des chambres aux animaux de compagnie, qui peuvent y transporter des allergènes ; Limiter le nombre de peluches dans les chambres et les laver deux fois par mois à 40 °C ; Laver au moins une fois par an les rideaux, couettes, couvertures et oreillers ; Recouvrir son matelas d’une housse anti-acarien…

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