Rhinite, asthme, toux, allergies aux pollens... Les  allergies respiratoires chez les bébés

Publié par Christine Avellan  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Un petit Français sur trois est allergique. Et les allergies respiratoires sont passées au premier rang des maladies chroniques chez les plus jeunes. En cause pour certains spécialistes, la pollution atmosphérique et domestique (à l’intérieur de nos maisons). Pour d’autres, c’est la recherche d’un environnement sans microbes qui rendrait le système immunitaire plus vulnérable. Dépister le plus tôt possible, l'allergie respiratoire se traite d'autant mieux. Explications.

 

Et si votre bébé était allergique ? L’allergie est le résultat d’une réaction disproportionnée du système immunitaire. Face à un allergène, l’organisme surréagit par une série de signes inflammatoires  : les yeux qui pleurent, le nez qui coule… Quelles que soient les causes de cette forte progression, il est important de diagnostiquer le plus tôt possible une allergie respiratoire.

Mais chez les moins de 5-6 ans, le dépistage n’est pas si aisé. Les tout-petits ont tendance à enchaîner les maladies ORL type rhinite, rhinopharyngite, qui se manifestent par le nez qui coule, une toux, des éternuements, des yeux larmoyants… Des symptômes proches de ceux des allergies respiratoires.

Fièvre, nez qui gratte, difficultés respiratoires... Comment reconnaître les symptômes ?

Cependant, certains signaux doivent vous alerter. Si votre enfant a des rhinites à certaines périodes de l’année (souvent de mars à septembre), cela peut être le rhume des foins. Mais il peut avoir aussi des rhinites récurrentes, quelle que soit la saison. Cela peut alors être lié à un allergène présent toute l’année, c’est le cas avec les acariens par exemple. De même, si votre enfant tousse de manière répétée la nuit et qu’il n’a pas de fièvre, c’est peut-être la manifestation d’un asthme d’origine allergique. « D’ailleurs, on ne pense pas suffisamment à un asthme, note le Dr Étienne Bidat. Car à cet âge, cette maladie se manifeste le plus souvent par une toux sèche persistante, et non par une crise importante. »
En présence de ces symptômes, il est important de tenir compte des antécédents familiaux, car le facteur héréditaire joue un rôle dans l’apparition des allergies. En effet, si l’un des parents est allergique, l’enfant a 30 % de risques de l’être, si les deux parents le sont, le risque grimpe à 60 %, et si les deux parents ont la même allergie, cela atteint les 75 %. « Mais même si le facteur héréditaire est important, un enfant dont les parents ne sont pas allergiques a tout de même 15 % de risques de l’être ! », ajoute le médecin. De plus, les enfants qui ont une allergie alimentaire, ou les bébés qui ont eu de l'eczéma développent plus souvent une allergie respiratoire. Enfin, il faut aussi savoir qu’une allergie respiratoire peut se révéler dès 12-18 mois.

D’où l’intérêt de ne pas attendre pour consulter un allergologue dès les premiers signaux d’alerte. Il pourra cibler le ou les allergènes responsables, notamment par des tests cutanés, les “prick-tests”. En pratique, le médecin dépose une goutte d’allergène sur la peau et pique à l’aide d’une micro-aiguille pour la faire pénétrer. La réaction apparaît en une quinzaine de minutes. Ces tests peuvent être pratiqués dès la naissance.

Rhume des foins, allergie aux pollens... limitez les expositions

Une fois les responsables identifiés, vous ne pourrez pas empêcher les manifestations allergiques, mais il est possible de les réduire. La solution : limiter les contacts de votre enfant avec le ou les allergènes. Ce qui peut se révéler assez fastidieux en cas d’allergie respiratoire. D’autant plus que «  chez les moins de 6 ans, les principaux déclencheurs sont les acariens et la poussière, explique le Dr Étienne Bidat. 
Les pollens aussi peuvent être allergisants, notamment ceux des graminées (les mauvaises herbes) et ceux des arbres de la famille des bétulacées (bouleau, noisetier…). » Autant dire qu’il faut adopter des gestes de prévention au quotidien.

Pour les acariens, nettoyez régulièrement la maison et optez pour un aspirateur équipé d’un filtre de sortie H.E.P.A, 
qui rejette moins de débris d’acariens et de particules dans l’air ambiant (Dyson, Rowenta, Electrolux, Miele…). Aérez chaque jour la maison, surtout la chambre de votre enfant, au moins 30 minutes. Ne chauffez pas trop, maximum 19 °C. 
Limitez les sources d’humidité dans sa chambre. Privilégiez les sommiers à lattes, les oreillers et matelas synthétiques et utilisez des housses antiacariens. Et bien sûr, ne fumez pas à l’intérieur de la maison, le tabagisme passif sensibilise les bronches des plus jeunes et aggrave les manifestations allergiques.

Si votre enfant est allergique aux poils de chat ou de chien, il faudra, en fonction du degré de l’allergie, trouver une autre famille d’accueil pour l’animal, ou simplement interdire à l’animal d’aller dans sa chambre. « En revanche, il n’est pas prouvé que retirer l’animal du domicile permettrait de prévenir l’apparition d’une allergie respiratoire chez un enfant », précise le Dr Étienne Bidat. Côté pollens, évitez les promenades lors des pics de pollinisation et quand il y a beaucoup de vent. Consultez 
la météo des pollens sur le site www.pollens.fr. Le soir, rincez les cheveux de votre enfant pour éviter de déposer sur son oreiller les pollens accumulés durant la journée.

“Si votre enfant est allergique aux poils de chat ou de chien, il faudra, en fonction du degré de l’allergie, trouver une autre famille d’accueil pour l’animal, ou simplement interdire à l’animal d’aller dans sa chambre.”

Traitement : comment traiter et soigner les allergies respiratoires et rhinites chez le bébé et l'enfant ?

Si les mesures de prévention produisent peu d'effet dans la lutte contre l'allergie respiratoire de votre enfants, vous pouvez envisager la prise d'un traitement médicamenteux. Ce dernier, prescrit par votre médecin, consiste généralement en la prise d'antihistaminiques. La ventoline peut également être prescrite dans le cas de crises d'asthme.

Mon enfant sera-t-il toujours allergique ?

Mais ce n’est pas parce que votre tout-petit est allergique dès ses premières années qu’il le sera toute sa vie. Les symptômes peuvent diminuer spontanément, c’est le cas notamment pour l’asthme. Ou la maladie respiratoire 
peut nettement s’améliorer grâce à une désensibilisation, possible à partir de 5-6 ans si l’enfant est sensible à un allergène principal (acariens, pollens…). Il s’agit d’habituer progressivement l’organisme à être en contact avec l’allergène sans que cela ne déclenche de réaction. Indolore, cette technique consiste à déposer des gouttes sous la 
langue durant quelques minutes. Mais il faut de la patience, le traitement peut durer plusieurs années. Dans tous les 
cas, il est important de dépister les allergies respiratoires le plus tôt possible pour proposer des traitements adaptés.

Pour vous simplifier la vie

Le Projet d’accueil individualisé (PAI). Il est indispensable dès que votre enfant allergique est gardé en collectivité (crèche, école…). Élaboré à la demande des parents avec le médecin traitant, il permet aux personnes qui s’en occupent de mieux connaître la maladie, le traitement et les soins d’urgence, en cas de crise d’asthme par exemple.
L’éducation thérapeutique. Des écoles de l’asthme sont organisées en réseau avec un établissement hospitalier. Elles permettent aux parents et aux enfants d’apprendre à bien vivre leur maladie : reconnaître les symptômes, savoir quel allergène tenir à distance, réagir en cas d’urgence… Trouvez une école près de chez vous auprès de l’association Asthme et allergies sur www.asthme-allergies.org).
L’intervention d’un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI). Un professionnel vient à domicile pour vous aider à cibler les zones à risques et éliminer les principaux allergènes. Cette visite peut être remboursée si elle a été prescrite.

En vidéo : Les allergies respiratoires en 8 questions

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