Comment soulager bébé d’une infection urinaire ?

Comment identifier une infection urinaire chez un tout-petit ? Comment se soigne-t-elle ? Souvent bénigne, l’infection urinaire doit être reconnue et traitée, afin d’éviter qu’elle ne dégénère en pyélonéphrite.

Votre bébé boude ses plats préférés et il a des poussées de fièvre isolées (c’est-à-dire qu’elles ne s’accompagnent d’aucun autre symptôme et qu’elles peuvent durer plusieurs jours, avec des pics à 39 °C, momentanément calmés par du paracétamol) ? Il s’agit peut-être d’une infection urinaire. Mais pas facile de confirmer ce diagnostic chez un nourrisson, qui ne sait pas dire à quel point il a mal dans le bas du ventre quand il fait pipi !

Chez le nouveau-né, les symptômes sont rarement évocateurs… Mais si votre bébé ne va pas bien, perd l’appétit, vomit, si son poids stagne, s’il pleure souvent ou somnole en permanence, le tout accompagné de fièvre, il faut consulter votre pédiatre sans tarder.

Chez l’enfant plus grand, qui commence à s’exprimer, c’est plus facile : si vous constatez qu’il rencontre des difficultés à uriner (nécessité de pousser), s’il indique que « ça brûle » ou « ça pique » au niveau du bas de son ventre, et va sans cesse aux toilettes mais pour faire pipi trois gouttes, s’il n’arrive pas à se retenir et que des accidents surviennent alors que la propreté était parfaitement acquise, une infection urinaire est à soupçonner.

Le diagnostic d’une infection urinaire est réalisé grâce à l’ECBU : cet examen médical consiste en une analyse d’urines. C’est l’ECBU qui va confirmer, ou non, la présence de germes responsables d’une infection urinaire, ou cystite.

L’Examen Cyto-Bactériologique des Urines (ECBU) consiste à rechercher dans les urines des cellules (les globules blancs qui témoignent de l’inflammation des voies urinaires) et des bactéries responsables de l’infection urinaire.

Toute la difficulté de cet examen réside dans sa mise en pratique - délicate ! - pour un bébé ou un jeune enfant. Puisque l’urine est un excellent milieu de culture pour les microbes, ceux provenant de la peau ou de l’air ambiant se mêlent facilement au recueil d’urines, s’y développent et font parfois croire à tort à une infection urinaire. D’où l’intérêt d’effectuer le prélèvement le plus proprement possible. Pas facile avec un.e petit.e, qui a mal et qui est agité.e.

Si votre enfant est bien habitué à faire pipi dans son pot ou sur les toilettes, vous pouvez toujours demander un flacon stérile dans un laboratoire d’analyses médicales, et « viser juste » pour le positionner sous le jet d’urine de votre enfant. Plus facile avec un petit garçon qu’avec une petite fille !

Si cela s’avère trop compliqué, vous pouvez vous rendre directement au labo avec votre enfant afin qu’on lui place une poche stérile, qui va recueillir ses urines. Celles-ci seront ensuite analysées au laboratoire.

Rassurez-vous : garçon ou fille, l’infirmière a l’habitude et procède avec des gestes sûrs. Elle prendra bien soin de désinfecter la peau qui entoure l’orifice pour éliminer tous les microbes : l’enfant pourra ainsi faire pipi sans y être « forcé » et vous n’aurez plus qu’à rapporter la poche pour les analyses. Vous aurez le plus souvent les résultats de l’ECBU dans la journée.

Chez l’enfant de 2 ou 3 ans, garçon ou fille, la première infection urinaire sera habituellement traitée par antibiothérapie (c’est-à-dire avec un traitement antibiotique) pendant une huitaine de jours. C’est, en revanche, plus compliqué pour le nourrisson, parce que l’infection urinaire touche le bassinet (organe en forme d’entonnoir s’ouvrant dans le rein : c’est lui qui « collecte » l’urine). Pour traiter l’infection urinaire, des antibiotiques aussi seront prescrits, ainsi que de nouveaux ECBU, qui contrôleront que l’infection est bien terminée.

Chez le bébé ou le jeune enfant, l’infection peut parfois passer inaperçue : l’enfant ne s’est pas plaint de douleurs, la fièvre, modérée, est passée inaperçue… Mais l’infection et les bactéries sont bien présentes, et peuvent monter vers les reins. Cette complication s’appelle la pyélonéphrite. Dans ce cas, la fièvre devient forte, l’enfant ressent de vives douleurs dans le dos et a des frissons. Il est très affaibli. La pyélonéphrite est une urgence, qui rend l’hospitalisation nécessaire pour l’administration d’un traitement antibiotique sous surveillance médicale.

Les femmes souffrent plus fréquemment d’infections urinaires, que les hommes. C’est un peu la même chose chez les petites filles, puisque les petites lèvres peuvent parfois se coller entre elles et empêcher l’urine de s’écouler librement. Les petites filles ont aussi plus souvent tendance à se retenir de faire pipi, ce qui favorise les cystites.

Les infections urinaires peuvent aussi apparaître en cas d’immaturité de la vessie, et sont favorisées par la constipation. Entre 0 et 3 ans, de nombreux garçons sont également concernés par les infections urinaires et ont besoin, de la même façon, d’un traitement antibiotique.

La priorité, en prévention des infections urinaires, est de faire souvent boire notre enfant afin qu’il urine. Mais il est également nécessaire de lui apprendre à s’essuyer de l’avant vers l’arrière pour ne pas que les selles - et toutes les bactéries qu’elles contiennent - viennent s’immiscer dans l’appareil urinaire, et à bien se laver le sexe et les fesses à l’heure du bain.

Aux premiers signes d’une infection urinaire chez notre bébé ou notre enfant (fièvre, difficultés à la miction, douleurs), n’hésitons pas à prendre rendez-vous auprès de notre médecin généraliste ou de notre pédiatre.