Syndactylie : bébé a les doigts collés

Publié par Eric Leroy-Terquem  |  Mis à jour le par Hélène Bour

Votre bébé a les doigts collés ? Il s'agit d'une syndactylie, malformation congénitale fréquente. Comment apparaît-elle ? Comment la faire enlever chez votre enfant ? Où peut-elle apparaître ? On vous explique tout.

Qu’est-ce que la syndactylie ?

La syndactylie est une malformation congénitale fréquente : l’enfant naît avec deux doigts (ou deux orteils) collés l’un à l’autre. Les doigts peuvent être collés simplement à la base ou alors collés jusqu’au bout, sur toute leur longueur. Les deux doigts peuvent même avoir un ongle commun. Cette pathologie concerne un enfant sur 2 000. Dans la grande majorité des cas, elle est bénigne et peut être corrigée par une simple opération chirurgicale, si besoin est. Généralement, les doigts concernés sont le majeur et l’annulaire. Plus rarement, il peut s’agir de l’annulaire et de l’auriculaire, ou encore de l’index et du majeur.

Une forme fréquente : orteils collés et pieds palmés

Les syndactylies des orteils sont encore plus fréquentes que celles des doigts. On estime qu’une personne sur 800 en a une. Pour le pied, la syndactylie concerne quasiment toujours le deuxième et le troisième orteil, et bien plus rarement le gros orteil. La plupart du temps, les orteils ne sont collés qu’à la base, donnant un aspect légèrement palmé au pied. Cette forme de syndactylie est souvent familiale.

Quelle est la cause de la syndactylie ?

Les doigts de l’embryon se forment entre la 4e et la 6e semaine de grossesse. A ce moment-là, sa main ne ressemble encore qu’à une petite palette. Normalement, certaines cellules disparaissent spontanément afin de laisser un espace entre les doigts. Mais dans certains cas, ce phénomène ne se produit pas, ce qui entraînera part la suite une syndactylie. L’origine de ce dérèglement ne peut pas être identifiée avec certitude. Il s’agit dans certains cas d’une transmission héréditaire mais le plus souvent, la cause est extérieure : une maladie virale, une prise de médicament ou une exposition à une radiographie.

Syndactylie : un traitement chirurgical parfois nécessaire

Si une syndactylie de la main n’est pas prise en charge, l’enfant devra faire face à un handicap fonctionnel : il aura moins d’aisance dans ses mouvements que si ses doigts étaient complètement indépendants. En outre, la gêne esthétique n’est pas non plus à négliger : le sentiment provoqué par la vision d’une syndactylie peut varier de la compassion au rejet et sera source de souffrance pour l’enfant. Une simple intervention chirurgicale permet d’éviter ces problèmes. Une syndactylie des orteils, quant à elle, n’entraîne pas de handicap fonctionnel et ne nécessite pas d’intervention chirurgicale au cours des premières années de la vie. Si plus tard, une fois adolescent ou adulte, la personne concernée juge cette particularité inesthétique, elle pourra alors avoir recours à la chirurgie.

Syndactylie : comment se déroule la chirurgie ?

L’opération chirurgicale d’une syndactylie simple consiste à couper la peau pour séparer les deux doigts fusionnés et à les recoudre individuellement. Si la fusion est restreinte à la base des doigts, une incision bien calculée permettra de les recoudre convenablement. Si la fusion dépasse la première phalange, il faudra alors avoir recours à une greffe de peau qu’on ira chercher dans le pli de l’aine de l’enfant, dans le pli du poignet ou dans le pli du coude.

Après l’opération, l’enfant conservera un pansement une ou deux semaines, puis il se mettra naturellement à bouger et à utiliser ses doigts. Normalement, une seule opération, effectuée sous anesthésie générale et aux alentours de l’âge d’un an, suffit à en venir à bout. L'enfant ne conserve pas de séquelles. Parfois, une ou plusieurs opérations supplémentaires peuvent s’avérer nécessaires au cours de la croissance de l’enfant, par exemple si la commissure des doigts s’éloigne de la paume.

Un cas à part : les syndactylies amniotiques

Chez un enfant présentant une syndactylie amniotique, les doigts sont fusionnés à leur extrémité mais ne le sont pas à la base. L’origine de cette pathologie est différente de celle de la syndactylie décrite précédemment : on suppose que des « brides amniotiques » présentes dans l’utérus entourent les doigts du bébé comme des ficelles et les font fusionner. Jusqu’à présent, on ne sait pas quel est l’élément présent dans l’utérus qui pourrait jouer ce rôle. Cette malformation doit être opérée le plus tôt possible après la naissance afin de séparer l’extrémité des doigts. Suivra un peu plus tard une deuxième opération afin de corriger les commissures des doigts.

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