Bébé a une pneumonie : comment réagir ?

Publié par Ysabelle Silly  |  Mis à jour le par Marion Bellal

La pneumonie, ou pneumopathie, du jeune enfant fait souvent peur aux parents. Rassurez-vous : de nos jours, cette maladie est très majoritairement bénigne. Elle doit néanmoins être diagnostiquée au plus tôt et traitée avec soin. Pour la santé de bébé, il est donc important de bien vous informer sur le sujet.

La pneumonie n'est plus aussi dangereuse qu'elle pouvait l'être pour nos grands-parents et se soigne désormais beaucoup mieux ! Ils est néanmoins très important de traiter la pathologie dès l'apparition des symptômes et de bien surveiller leurs évolutions. Dans le monde, la pneumonie est l'une des infections qui entraîne le plus de décès. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie respiratoire fut responsable en 2018 de 15 % des décès infantiles.

Infection pulmonaire : qu'est-ce qui provoque une pneumonie bactérienne ou virale ? Est-ce grave pour un enfant ?

On emploie parfois à tort le terme pneumopathie comme synonyme de pneumonie. La pneumopathie est en réalité le terme le plus large pour désigner une infection des poumons, là où la pneumonie est une infection pulmonaire causée par un microbe, soit un virus, soit une bactérie. Plus rarement, la pneumonie peut être causée par un champignon ou un parasite.

En France, les enfants sont surtout touchés par les pneumonies bactériennes, provoquées principalement par le pneumocoque. Elles se déclenchent souvent après un simple rhume. Les pneumonies virales sont surtout dues au virus syncytial ou au virus de la grippe, le virus influenza. À noter que cette dernière fait partie des pneumonies les plus dangereuses. En effet, elle peut entraîner une surinfection bactérienne dans le système respiratoire, parfois mortelle. Les complications de la pneumonie concernent surtout les bébés déjà fragilisés, souffrant d’un problème cardiaque, par exemple.

Qu’est-ce que la pneumopathie varicelleuse ?

Il existe une forme de pneumopathie liée à la varicelle mai qui n'est développée que par les adultes : la pneumopathie varicelleuse. Cette maladie touche notamment la femme enceinte avec des symptômes comme la fièvre, des douleurs articulaires et musculaires, des malaises, des maux de tête... L'infection du fœtus peut se faire à travers le placenta avant l'apparition des vésicules chez la mère. Cela risque de déclencher un avortement spontané (surtout au cours du premier trimestre), des malformations (membres, yeux...) ou encore des atteintes cérébrales. Si la femme enceinte déclare une pneumopathie en fin de grossesse, il existe pour le fœtus un risque de varicelle congénitale, potentiellement liée à une atteinte des organes, des séquelles neurologiques, voire un décès.

Qu’est-ce que la pneumopathie interstitielle ?

Une centaine d’enfants souffrent de pneumopathie interstitielle en France. Les symptômes sont :

  • une détresse respiratoire
  • des troubles digestifs et hormonaux
  • des douleurs articulaires
  • des problèmes moteurs

L'origine de la pneumopathie interstitielle est souvent génétique, parfois environnementale. Elle est difficile à diagnostiquer puisqu'elle peut soit ne toucher que les poumons, soit concerner plusieurs organes en même temps.

En cas de pneumopathie interstitielle, c'est la fine couche liquide recouvrant les alvéoles des poumons qui est atteinte. En temps normal, cette dernière agit comme un bouclier en protégeant les poumons contre les bactéries et les virus. En cas de pneumopathie donc, les protéines qui composent cette barrière sont déficientes et les poumons sont fragilisés.

Quant au tissu très mince qui entoure et soutient les alvéoles, l'interstitium, il s'épaissit et complique le passage de l'oxygène des alvéoles au sang. C'est pour cette raison que les enfants atteints d'une pneumopathie présentent des troubles respiratoires. Il n'existe pas de traitement pour soigner les poumons mais des apports d'oxygène et des médicaments anti-inflammatoires, comme des corticoïdes, peuvent soulager les jeunes patients.

Si votre enfant est atteint ou a été atteint d'une pneumopathie, interstitielle ou non, soyez particulièrement vigilants aux infections classiques. Bronchites ou rhumes risquent en effet d’abîmer leurs poumons déjà fragilisés. Les pneumopathies interstitielles sont plus ou moins graves selon les patients, car la protéine qui est déficiente dans la fine membrane peut aussi l'être parfois dans d'autres organes.

Pneumonie : est-ce que c'est contagieux ?

Au sein des pneumopathies, les formes virales des pneumonies sont particulièrement contagieuses. Entraînant des éternuement et de la toux, elles favorisent la propagation du virus via les gouttes de salive et les mucosités. Ce ne sont pas les pneumonies elles-mêmes qui sont contagieuses mais les virus, ou bactéries, qui les ont causées. Quant au parasite parfois rencontré, il s’agit surtout du champignon microscopique Pneumocystis jirovec. Quel que soit l’agent pathogène, il entraîne des problèmes au niveau des alvéoles pulmonaires. Celles-ci se gorgent anormalement de liquide et ne peuvent plus assurer convenablement les échanges gazeux de la respiration. Conséquence logique : bébé a du mal à respirer !

Afin d'éviter la propagation des virus et bactéries, il est recommandé de bien se laver les mains, de limiter les embrassades, ou encore, par exemple, de ne pas utiliser les mêmes couverts et verres sans les avoir lavés entre deux. De plus, il est conseillé de faire vacciner votre enfant contre les pneumocoques, généralement avant l'âge d'un an, et les maladies infantiles à risque (grippe, rougeole, coqueluche, varicelle...). 

Quels sont les symptômes d'une pneumonie ? Comment la reconnaître chez le nourrisson ou l'enfant ?

Prenez rendez-vous chez votre pédiatre ou médecin traitant dès que vous constatez des symptômes. En plus d'une difficulté à respirer (respiration rapide et/ou sifflante), d'autres symptômes peuvent vous permettre de reconnaître une pneumonie :

  • une fièvre plus ou moins intense
  • des sueurs et des frissonnements
  • des douleurs au-niveau de la poitrine
  • une pâleur
  • des céphalées
  • des maux de ventre
  • une perte d'appétit
  • une toux sèche
  • des pleurs plus fréquents
  • une baisse d'énergie

Les formes virales peuvent provoquer des symptômes supplémentaires variés, selon le virus en cause. Bébé peut ainsi avoir par exemple :

  • de la diarrhée 
  • des petits boutons
  • des adénopathies (ganglions devenant palpables)

Toux, fièvre, observation des poumons... : pose d'un diagnostic de pneumonie

Le diagnostic de la pneumonie du jeune enfant commence par un examen clinique. Votre médecin prendra en compte tous les symptômes et écoutera avec une attention particulière la respiration de bébé. Les formes bactériennes sont caractérisées par ce qu’on nomme des « râles crépitants », un son très particulier produit lors de la respiration.

Il est aussi fréquent de faire passer une radiographie thoracique à bébé. En cas d’infection virale ou parasitaire, les deux poumons de l’enfant présenteront des opacités sur la radio, alors que ce ne sera le cas que pour un seul lobe opaque dans le cadre d'une forme bactérienne. Une analyse sanguine et des examens biologiques donneront alors des précisions sur la nature du virus, de la bactérie ou du parasite en cause.

Quel traitement pour soigner une pneumonie ?

Le traitement de la pneumonie de bébé dépend de sa cause mais nécessite dans tous les cas beaucoup de repos. Les antibiotiques sont généralement réservés aux formes bactériennes ou parasitaires. Des antiviraux spécifiques au virus responsable peuvent être utilisés pour les formes virales. Dans tous les cas, il est aussi important de lutter contre la fièvre de bébé à l’aide de paracétamol par exemple qui vous sera prescrit par votre médecin traitant ou votre pédiatre. Un peu de kinésithérapie respiratoire peut également aider l’enfant à mieux respirer durant sa maladie. La pneumonie disparaît normalement en 10-12 jours en moyenne. Il faut par ailleurs toujours s'assurer que bébé reste bien hydraté.

Une radiographie thoracique de contrôle est normalement effectuée pour s’assurer que bébé est bien guéri. A noter que les bébés à risques (immunodéprimés ou qui présentent un problème cardiaque) et les nourrissons de moins de 3 mois sont souvent hospitalisés le temps du traitement. L’équipe médicale peut ainsi tenir leur évolution à l’œil et agir en urgence si besoin.

Si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à retourner chez votre soignant ou votre soignante si la fièvre perdure sur plusieurs jours, si les difficultés respiratoires empirent, ou si apparaissent d'autres signes d'infection (nuque raide, articulations rouges et gonflées, vomissements...). Surveillons aussi les potentielles évolutions de la pneumonie, notamment le risque de dilatation des bronches.

Comment éviter d'attraper une pneumonie ?

Bien que les traitements soient de nos jours très efficaces, mieux vaut tout de même prémunir bébé au maximum contre cette maladie ! Le vaccin antipneumococcique est alors nécessaire. Il peut être effectué avant l'âge d'un an. Et n'oublions pas les règles d’hygiène simples, comme se laver les mains ou éternuer dans le creux de son bras, pour réduire les risques de transmission.

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