Que faire si bébé fait des crises d’épilepsie ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Solenne Hernandez

Chez bébé, une crise d’épilepsie ne signifie pas forcément qu’il souffrira plus tard d’une forme chronique de la maladie. Dans environ 65 % des cas, cette crise n’est qu’un évènement épileptique isolé sans gravité qui ne se reproduira plus jamais. Ce n’est que lorsque les crises se multiplient qu’une véritable épilepsie est à craindre. Voici l’essentiel à savoir pour repérer les crises d’épilepsie de bébé.

La plupart du temps, chez le tout-petit, les crises ressemblent à un banal malaise. Son regard devient fixe pendant quelques secondes. Il « perd le contact » avec vous. Parfois, à l’éveil, ou même durant le sommeil, il mâchonne, a des gestes involontaires, automatiques… Outre ces absences « bizarres », les crises peuvent aussi se traduire par un spasme du visage qui dure quelques secondes, un rejet de la tête en arrière, des yeux révulsés, un fléchissement des bras, avant que l’enfant ne se mette à pleurer. Votre enfant peut aussi perdre connaissance, pendant moins de 15 minutes en général. Malgré ces épisodes inquiétants, il faut noter que 5 % des enfants de moins de 5 ans vont avoir « un événement épileptique », qui, dans les deux-tiers des cas, ne se reproduira pas et ne donnera pas lieu une « véritable maladie épileptique ». La cause n'est alors qu'un système nerveux central encore immature, instable.

Quelles sont les causes de l'épilepsie chez les nouveaux-nés ?

Les crises épileptiques sont dues à des troubles temporaires de l’activité électrique cérébrale. Cette altération de l’activité électrique peut avoir de nombreuses causes. Quand il ne s’agit que d’un évènement épileptique isolé, l’origine est rarement inquiétante. Un peu de fièvre ou certains médicaments peuvent suffire à le déclencher.

Par contre, lorsqu’il s’agit d’une épilepsie chronique, une lésion au cerveau est souvent à craindre. Elle peut être due à un choc à la tête, une tumeur, une infection… L’épilepsie est aussi parfois héréditaire (moins de 10 % des cas). Si la maman en souffre, il faut être particulièrement vigilant durant la grossesse. Les médicaments antiépileptiques et l’importance des crises peuvent parfois conduire à des malformations fœtales.

Il est primordial de dépister au plus tôt la maladie de bébé. Cela limite les risques de complications de l’épilepsie chez l’enfant comme les atteintes des zones cérébrales liées au langage ou aux mouvements. La difficulté étant bien sûr que les crises puissent se manifester très différemment d’un enfant à l’autre… Certaines crises sont ainsi quasiment invisibles : bébé a juste une absence passagère, son regard est fixe, absent. C’est souvent le cas pour l’épilepsie néonatale, touchant les bébés de moins d’un mois. D’autres crises, par contre, sont nettement plus repérables : convulsions, yeux qui tournent, pleurs, respiration coupée, perte de conscience… Restons toujours vigilant à ce sujet.

Comment reconnaître une crise d'épilepsie chez un nourrisson ?

L’épilepsie est l’expression d’un dysfonctionnement temporaire de l’activité électrique du cerveau qui se traduit par des crises épileptiques, dites aussi « comitiales ». Lorsqu’elles se répètent pendant un certain temps de la vie de l’enfant, elle devient une maladie chronique. Dans 5 à 10 % de ces cas, celle-ci est due à des prédispositions familiales, héréditaires. Dans 40% des cas, elle est la manifestation d’une anomalie cérébrale (lésion congénitale, souffrance à la naissance, traumatisme crânien du à un choc, tumeur, encéphalite …).

Il faut différencier les crises épileptiques convulsives, des autres variétés de crises cérébrales, parmi lesquelles les brusques et irrépressibles accès de sommeil - avec une chute potentielle (la narcolepsie) et les épisodes de somnambulisme. Ou encore : les crises dues à l’ingestion de médicaments ou produits chimiques neurotoxiques.

De plus, ne confondons pas les diverses manifestations physiques d'un malaise passager avec des crises épileptiques. Par exemple, les tremblements du menton (les trémulations), ou des extrémités, aggravés par les pleurs et les colères (dont les spasmes du sanglot), les symptômes consécutifs au reflux gastro-œsophagien (respiration coupée) ou encore un malaise vagal lié à des troubles du rythme cardiaque (pâleur, sueurs, perte de connaissance, hypotonie) sont à considérer et à signaler à notre pédiatre mais ne sont pas des crises épileptiques.

Quels sont les symptômes et les signes de l'épilepsie chez le bébé ?

Parmi les signes qui doivent d'emblée alerter, notons les fortes fièvres accompagnées de convulsions. Même si la très grande majorité d’entre elles ne récidivent pas, ne laissent aucune séquelle et sont dues à la fièvre, quelques-unes peuvent être le signe d’une maladie épileptique débutante. Par ailleurs, soyons vigilants aux brusques chutes et absences, aux yeux qui tournent, aux mouvements en saccades, convulsifs, aux automatismes, aux bruits "étranges" émis pendant la nuit et qui ne correspondent manifestement pas à des cauchemars. Dans tous les cas : consultez votre médecin. Il vous demandera certainement des précisions sur le début des crises, la façon dont elles se déroulent et les comportements de l’enfant.

Comment diagnostique-t-on l’épilepsie chez bébé ?

Dans le cerveau d’un petit enfant, en pleine production, la « surchauffe » est vite atteinte. D’où sa fragilité neurologique, transitoire. Les risques de crises sont plus accrus. Si elles se répètent, s’aggravent, elles peuvent affecter les facultés cognitives, le langage, la motricité, les perceptions sensitives et donc léser des zones fonctionnelles qui ne sont pas encore stabilisées. D’où l’enjeu d’un diagnostic et d’un traitement adapté précoces, afin d'éviter les complications.

Le médecin va tout d’abord vous interroger sur les symptômes constatés durant la crise d’épilepsie de bébé et sur d’éventuels antécédents familiaux. Dans un second temps, il demande généralement une électro-encéphalographie (EEG). De petites électrodes sont positionnées sur le crâne de l’enfant afin d’évaluer son activité électrique cérébrale. Repérer un dysfonctionnement peut prendre du temps. Bébé peut ainsi être gardé plusieurs heures en observation à l’hôpital, où le personnel médical effectuera plusieurs EEG. Des caméras sont parfois aussi placées dans la pièce, afin de repérer les symptômes comme les convulsions ou spasmes par exemple.

Afin de confirmer le diagnostic, il est courant de pratiquer ensuite une IRM. Cette technique d’imagerie médicale, parfaitement indolore, permet d’obtenir une image du cerveau de bébé. De cette façon, le médecin repère souvent la lésion ou tumeur cérébrale qui occasionne l’épilepsie.

Quel traitement contre les crises d'épilepsie chez un enfant ?

Il existe plusieurs façons d’enrayer l’épilepsie de bébé. Le traitement dépend essentiellement de la cause de la maladie. Si elle est due à une tumeur par exemple, une ablation chirurgicale de la tumeur peut suffire à faire cesser les crises. La plupart du temps, il s’agira toutefois d’un traitement médicamenteux à base d’antiépileptiques. Ce traitement peut durer de nombreuses années mais s’avère très efficace : les 3/4 des enfants environ verront leurs crises disparaître totalement. Lorsque le traitement médicamenteux ne donne aucun résultat, une stimulation électrique du nerf vague peut être envisagée. Un petit générateur et des électrodes sont installés respectivement dans la poitrine et le cou de l’enfant, sous anesthésie générale le plus souvent. Le nerf vague est ainsi stimulé électriquement régulièrement, ce qui calme grandement les crises.

Epilepsie chez bébé : les adresses pour en savoir plus

Fondation Française pour la Recherche sur l'Épilepsie

9, avenue Percier 75008 Paris Tél : 01 47 83 65 36

 

 

Bureau Français de l'Epilepsie (BFE), Epilepsie France

133 rue Falguière Bat D 75015 Paris

 

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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