Bronchiolite : pourquoi le clapping est désormais déconseillé pour les bébés ?

Publié par Margot Pugin  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Pour lutter contre la bronchiolite et accélérer la guérison des bébés, le bon traitement n'est pas forcément évident à trouver. Depuis peu, la kinésithérapie respiratoire, et surtout la pratique du clapping, n'est plus recommandée par les autorités de santé.

La bronchiolite, une infection respiratoire très contagieuse, touche chaque année 450 000 nourrissons, particulièrement d'octobre à février. Cette inflammation aiguë des bronchioles peut se détériorer en une détresse respiratoire et ne doit donc pas être prise à la légère. Si vous constatez que votre nouveau-né éprouve des difficultés à respirer, n'hésitez pas à contacter votre pédiatre ou à faire le 15.

Pour soulager les symptômes de la bronchiolite - difficulté à la déglutition, toux, gêne respiratoire, fièvre, respiration sifflante, fatigue... - la seule chose à faire en tant que parents est de laver correctement et régulièrement (environ 3 fois par jour) le nez de notre bébé et, bien sûr, de le surveiller. En cas de surinfection, notre pédiatre peut prescrire des antibiotiques. En novembre 2019 en revanche, la Haute autorité de santé a déclaré qu'elle déconseillait désormais les pratiques de kinésithérapie respiratoire pour soulager les bébés d'une bronchiolite.

Technique et gestes : qu'est-ce que la kiné respiratoire ?

La kinésithérapie se base sur des massages et une certaine mobilisation du corps afin de soulager le patient de pathologies. Chez le nourrisson, on y a le plus souvent recours pour soulager des affections respiratoires, pour corriger des malformations osseuses ou des malpositions d’un organe. La kiné respiratoire, plus spécifiquement, a pour but d'évacuer les sécrétions bronchiques qui obstruent la respiration grâce à des techniques précises : celles de la rhinopharyngée rétrograde ou de l'antépulsion sont les plus fréquentes.  

Kinésithérapie respiratoire et bronchiolite : pourquoi la méthode du clapping est interdite ?

Une des méthodes fréquentes de la kinésithérapie respiratoire sur les nouveau-nés est celle du clapping. Grâce à des percussions avec la paume des mains du ou de la kinésithérapeute sur la cage thoracique du nourrisson, les sécrétions bronchiques doivent être évacuées. Cette technique est proscrite en France depuis 1994, notamment car elle est jugée inefficace, mais aussi et surtout car elle a pu être à l'origine de subluxations costales ou d'irritations des nerfs intercostaux. 

En novembre 2019, la Haute autorité de santé (HAS) a renchéri en déconseillant toutes les techniques relevant de la kinésithérapie respiratoire dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois. Souvent peu agréable pour l'enfant et impressionnante pour les parents, cette pratique n'a pas prouvé son utilité selon l'institution publique. « On ne dit pas que les kinésithérapeutes n’ont pas un rôle majeur, mais simplement que dans le cas de la bronchiolite, il n’y a pas de service rendu à l’enfant, et qu’il est devenu urgent d’utiliser leurs compétences indiscutées pour prendre en charge des pathologies où leur intervention est beaucoup plus importante », précise la professeure Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service pédiatrique du CHU de Nantes.  

Quand faire de la kiné respiratoire sur un enfant et à partir de quel âge ?

La kinésithérapie respiratoire reste pour autant adaptée à certaines situations, même pour les très jeunes enfants. Dès la naissance, il est possible que le ou la pédiatre oriente les parents vers cette pratique, notamment si le bébé souffre d'une pathologie respiratoire chronique (des bronchites chroniques, une mucoviscidose...) ou d'une pathologie neurologique ou traumatologique.

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