L’asthme du nourrisson : définition, causes, symptômes et traitements

Publié par Barbara Benattasse  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

En collaboration avec Raphaël Sebag (Pédiatre chef de clinique à l'hôpital Armand Trousseau, Paris)

L’asthme du nourrisson est une affection respiratoire de plus en plus fréquente chez les tout-petits, notamment au cours des deux premières années. Est-ce grave ? Comment se traite-t-il ? L’éclairage de Raphaël Sebag, pédiatre chef de clinique à l’hôpital Armand Trousseau.

L’asthme du nourrisson disparaît le plus souvent après l’âge de 3 ans. Il est cependant à prendre au sérieux, dès les premiers symptômes, lorsqu’il est associé à la bronchiolite.

Définition : c’est quoi l’asthme du nourrisson ?

On parle d’asthme du nourrisson ou de « wheezing », avec ou sans atopie, lorsqu’il a déjà eu trois épisodes de dyspnée respiratoire sifflante dans les deux premières années de vie. Cette forme d’asthme concerne le plus souvent les bébés qui ont déjà fait des bronchiolites.La fréquence des crises est très variable d’un enfant à l’autre, et chez un même enfant.

Quels sont les symptômes d’un bébé qui a de l’asthme ?

Les crises d’asthme chez le nourrisson consistent en des crises ponctuelles. Les symptômes vont être des moments de gêne respiratoire accompagnés de sifflements. L’asthme du nourrisson peut aussi s’accompagner de toux sèche, de fatigue mais aussi de pâleur au niveau du visage.

Quelles sont les causes de l’asthme du nourrisson ? L’allergie et la pollution en font-elles partie ?

Si l’asthme du nourrisson résulte généralement d’une inflammation des bronches déclenchée par un rhume ou une autre infection respiratoire, il arrive que des causes allergiques existent de façon sous-jacente.

Ainsi une enquête allergologique est-elle parfois menée, pour les enfants de moins de 36 mois qui ont des symptômes respiratoires.

Les allergènes respiratoires et alimentaires font partie des facteurs déclenchants et/ou aggravants de l’asthme du nourrisson. Mais cette affection peut très bien exister en l’absence de terrain allergique, ou “atopique”.

En effet, selon la Haute Autorité de Santé, « la présence de signes d’atopie personnels (eczéma atopique, rhinite allergique, allergie alimentaire) et familiaux (asthme, rhinite allergique et eczéma atopique chez les parents et/ou dans la fratrie) renforce la présomption d’asthme. Cependant leur absence ne doit pas faire renoncer au diagnostic ».

Une fois les éventuelles causes allergiques découvertes, il sera recommandé de réduire autant que possible l’exposition aux allergènes identifiés.

De nos jours, l’asthme du nourrisson est un phénomène en augmentation. Si les causes sont variables, il est considéré par la communauté scientifique que la pollution de l’air peut aussi avoir un impact sur le développement de cette maladie respiratoire.

Quelle est la différence entre asthme du nourrisson et bronchiolite ?

Il est parfois très difficile de différencier une bronchiolite d’un asthme du nourrisson. Il s’agit dans les deux cas d’une inflammation des bronches, mais la bronchiolite est une infection virale qui provoque en général de la fièvre, tandis que l’asthme du nourrisson peut être déclenché par une infection mais n’en est pas une.

Quelle est la période la plus favorable aux crises d’asthme ?

Entre septembre et mars, avec un pic entre octobre et décembre, qui correspond au pic des bronchiolites. C’est en effet durant cette période hivernale que les contacts avec les microbes et les risques d’inflammation sont les plus fréquents. L’enfant est plus vulnérable, ses bronches sont fragilisées et l’asthme du nourrisson peut se déclencher avec un simple rhume.

Quels traitements existent contre l’asthme du nourrisson ? Comment le soigner ?

Il n’y a pas de remède miracle, mais l’asthme du nourrisson disparaît généralement tout seul avant les 3 ans de l’enfant, dans près de 80 % des cas. Au moment des crises, la Ventoline®, administrée à l’aide d’une « chambre d’inhalation » pour enfants (type Nébunette® et Babyhaler®), permet de soulager l’enfant en dilatant ses bronches. Si cela dure depuis plusieurs semaines, de la cortisone sera prescrite en inhalation pendant au moins deux mois et permettra d’espacer les crises.

Asthme chez le bébé : quand s’inquiéter ?

« On s’inquiète de l’asthme du nourrisson lorsqu’il n’est pas équilibré, et qu’il est traité avec les doses maximales de traitement. Dans ce cas précis, on devra passer à ce que l’on appelle les nébulisations, ce type de traitement nécessite un suivi avec un pneumopédiatre » indique Raphaël Sebag, pédiatre chef de clinique à l’hôpital Armand Trousseau.

Si vous remarquez que votre enfant ne s’alimente plus aussi facilement ou s’il donne des signes de détresse respiratoire, il faudra se rendre aux urgences pédiatriques. L’équipe de garde placera un masque sur le visage de l’enfant pour diffuser, sous forme d’aérosols, de la Ventoline plus fortement dosée pendant une dizaine de minutes.

Mon enfant fera-t-il de l’asthme plus tard ? Les crises d’asthme vont-elles s’arrêter ?

Non, votre enfant ne fera pas forcément d’asthme plus tard, car bon nombre de ces crises vont disparaître ou du moins s’améliorer, au bout de quelques années. Mais s’il a un terrain atopique (eczéma, rhinite…), il a plus de risque d’avoir un asthme persistant au-delà de 3 ans (20 à 25 % des enfants).

Comment prévenir et éviter les crises d’asthme de bébé ?

Il faut d’abord repérer les conditions favorables aux crises : la pollution, l’humidité et le froid hivernal sont des facteurs aggravants. Mais il ne faut pas négliger les précautions à prendre à la maison : avant tout supprimer le tabac, éviter les moquettes, aérer plusieurs fois par jour, régler la température de la chambre sur 19 °C et éviter la chaleur sèche. Enfin, quand l’affection est connue, ne pas hésiter à administrer de la Ventoline dès les premiers symptômes (sifflements ou quintes de toux).

Peut-on soigner l’asthme du nourrisson par les médecines douces et l’alimentation ?

L’homéopathie, utilisée en traitement de fond, ne remplace pas le traitement traditionnel. Elle peut en être un bon complément car elle prend en compte tous les aspects de l’enfant : son caractère, les circonstances qui provoquent les crises, etc. L’ostéopathie peut aussi être utilisée en complément, car elle peut travailler sur les mécanismes physiologiques de la respiration et soulager les tensions associées du corps.

Au moindre doute, si l’enfant ne respire pas bien malgré un traitement, il faudra se rendre aux urgences pédiatriques.

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il y a 3 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 3 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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