L’autisme chez l’enfant : comment le prendre en charge ?

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Est-ce que mon enfant ne souffre pas d’un trouble du spectre autistique ? Certains parents ont des doutes au fur et à mesure que leur enfant grandit. Il ne répond pas à son prénom, son regard n’est pas accrocheur, il ne joue pas beaucoup… Certains signes peuvent être des éléments à prendre en compte si on suspecte un trouble autistique chez l’enfant. 

Contrairement à ce que beaucoup pensent, les troubles du spectre autistiques (TSA) ne sont pas rares. Les troubles envahissants du développement, dont l’autisme, touchent 10 % des naissances en France. Pourtant, la grande majorité des familles se retrouvent désemparées face au manque de prise en charge.

Quels sont les premiers signes ou symptômes de l’autisme ?

Des formes d’autisme différentes chez l’enfant ou l’adulte, des plus légères aux plus sévères

L’autisme — ou troubles du spectre autistique — peut s’exprimer de différentes manières, ce qui fait aussi toute sa complexité. Certaines formes, notamment celle dite de l'autisme d’Asperger, permettent de vivre en société, tandis que d’autres personnes atteintes d’un autisme sévère ne pourront pas même s’exprimer par le langage. S’il est impossible de poser un diagnostic d’autisme durant les premiers mois de vie d’un enfant, il est nécessaire de rester attentif à certains signes, car la précocité de la pose de diagnostic est déterminante. Il est recommandé de débuter la prise en charge médicale et paramédicale le plus tôt possible, de préférence entre à partir de 18 mois.

Voici une partie des signes d’alertes d’un possible TSA :

  • difficultés à établir des relations sociales ;
  • difficultés à communiquer ;
  • retard de langage, voir pas de langage du tout ;
  • troubles du comportement…
  • caractère restreint des activités (allumer un interrupteur, aligner des voitures, animaux…)
  • enfant qui n’aime pas être pris dans les bras, a des colères inconsolables, refuse de porter certains habits, refuse de goûter des aliments nouveaux.
  • un enfant qui ne pointe pas du doigt après 18 mois
  • absence de babillage, enfant qui ne regarde pas dans les yeux, ne réagit pas à son prénom

Pris de manière isolée, aucun des symptômes ne signifie qu’un enfant souffre d’un trouble du spectre autistique. C’est leur répétition et leur association qui peut conduire à un diagnostic. D’autres signes peuvent également venir se greffer : anxiété, hyperactivité, déficit intellectuel, maladies génétiques, épilepsie

Les causes de l’autisme : comment savoir si mon bébé est concerné ?

Il n’existe pas une cause unique de l’autisme. À l’origine de ce handicap, se trouve une interaction de différents facteurs (génétiques, environnementaux, organiques, viraux…), telle une « mauvaise » rencontre qui modifierait la fonction de certains gènes. C’est un "trouble neurodéveloppemental", qui survient dès la grossesse, mais dont la mère n’est en rien responsable. Contrairement à ce qui a pu être dit par le passé, il est désormais prouvé que l’autisme ne relève pas de troubles affectifs entre la mère et son enfant. Il est important de souligner que les parents n’ont pas de culpabilité à ressentir par rapport au handicap de leur enfant.

Bilan de la stratégie nationale : un « Plan autisme » enfin à la hauteur des attentes ?

En mars 2021, le gouvernement a présenté un point d’étape du « plan autisme 2018-2022 ». Ces mesures concrètes étaient attendues par de nombreux parents.

Ainsi, pour aider au repérage et raccourcir les délais de prise en charge, des plaquettes d’information avec les « symptômes-types » et les écarts habituels de développement, ont été massivement diffusés à tous les professionnels de la petite enfance (directeur de crèche, assistants maternels, pédiatre, médecins généralistes, PMI…) pour repérer les enfants avant l’âge de 5 ans (âge moyen du diagnostic actuel, alors que les premiers signes apparaissent dès 18 mois).

Sur la prise en charge, pour éviter les méthodes non-adaptées ou dont l'efficacité n'a pas été scientifiquement démontrée (notamment la psychanalyse), des mesures ont été prises. Afin de structurer la recherche, des « Centres d’excellence pour l’autisme et les troubles du neurodéveloppement » ont été créés, fédérant un réseau de recherche collaboratif sur tout le territoire. Est prévu aussi une augmentation de la couverture financière au-delà de 18 mois, et le financement pour les familles des prises en charge de l’expertise de psychologues.

Enfin, sur le retard de scolarisation, le gouvernement prévoit l’ouverture de nouvelles classes spécifiques dédiées aux enfants autistes, avec un accent mis sur les classes de maternelle.

Qui diagnostique les troubles du spectre autistique (TSA) ?

Pour un premier rendez-vous, les parents qui ont un doute ou une crainte peuvent se rendre chez leur médecin traitant. Celui-ci les orientera vers un orthophoniste afin de réaliser un bilan. Le vrai "diagnostic" sera posé par différents professionnels : psychologues, neuropédiatres… au sein d’une équipe pluridisciplinaire dans un CRA (Centre de Ressources Autisme). Des tests de dépistages précoces, comme le M-CHAT existent sur Internet. Ils donnent une première indication aux parents.

Autisme infantile : l’importance d’une pose de diagnostic précoce

Si l’enfant est pris en charge tôt, entre 0 et 5 ans, il est encore possible d’agir. En effet, une intervention et une prise en charge précoce, avec des exercices adaptés, peuvent modifier l’architecture cérébrale du cerveau et rétablir les connexions entre les synapses. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de repérer les enfants autistes très tôt. Les spécialistes des thérapies sur les troubles TDAH mettent l’accent dessus : "plus vite on intervient, plus vite on peut rattraper une partie des troubles". De quoi donner espoir aux parents, même si l’autisme n’est pas un handicap dont on "guérit".

Les jeunes enfants autistes peuvent être accueillis :

  • en hôpital de jour ;
  • dans un Centre médico-psycho pédagogique (CMPP) ;
  • dans un institut médico-éducatif (IME) ;
  • dans un Institut médico-pédagogique (IMP).

Mais ces données sont principalement théoriques, car il n’existe en réalité que très peu de lieux d’accueil pour les tout-petits. Manque de places dans les établissements spécialisés, manque d’études et de statistiques pour évaluer les besoins, manque d’argent… Selon l’association Autisme France, « ils seraient des milliers d’enfants à ne pas pouvoir bénéficier d’une prise en charge adaptée » et seulement 30 % à intégrer une école.

Les nombreuses associations de parents dénoncent le retard de la France dans la prise en charge des enfants autistes et se battent pour faire évoluer les choses. Elles réclament notamment un diagnostic précoce, une prise en charge pluridisciplinaire, un meilleur accès à l’école, plus d’information…

Quelques associations vers lesquelles se tourner :

  • Vaincre l’autisme : 01 47 00 47 83
  • Autisme France : 0810 179 179
  • Sésame autisme : 01 44 24 50 00
  • UNAPEI : 01 44 85 50 50

Le site officiel du gouvernement : le site www.autisme.gouv.fr a pour but d'informer le public sur l'autisme et d’améliorer les connaissances générales sur ce handicap, grâce à une information objective et validée scientifiquement.

Il existe en outre un numéro vert gratuit, le 0 800 71 40 40, lié au site Internet Autisme info service qui propose un espace de partage d'initiatives innovantes et localisées, ainsi qu'une cellule de crise qui peut répondre aux personnes en détresse.

Oui
il y a 1 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Non
il y a 14 jours
Je leur expliquer le mieux à faire. Le poser pour s’endormir par exemple, ils écoutent des podcast pour s’endormir À l’école ça ne sert à rien...
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