Autisme : qu'est-ce que la méthode TEACCH ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Solenne Hernandez

La méthode TEACCH consiste à proposer à un enfant autiste un environnement structuré et très cadré, avec des repères temporels et visuels. Le point sur cette méthode, ses points forts et ses points faibles.

Développée au cours des années 1970 en Caroline du Nord, aux États-Unis, la méthode TEACCH s'adresse aux personnes souffrant de troubles du comportement, et notamment aux autistes. Elle consiste à structurer l'environnement de l'enfant, pour lui faire acquérir une certaine autonomie.

Origine : qui a inventé la méthode TEACCH ?

La méthode TEACCH en bref

La méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped CHildren, soit, en français : traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication) a été imaginée et expérimentée au tout début des années 1970 par Éric Schoppler, psychiatre. Ce dernier décide de s'éloigner de la méthode psychanalytique pour la prise en charge des enfants autistes, qui partait du postulat que l'autisme était un trouble émotionnel engendré par une évolution insuffisante du lien parents-enfants. Il a d'ailleurs désormais été prouvé que cette idée était fausse.

La méthode TEACCH, à l'inverse, cherche à inclure les parents dans la prise en charge du patient en fixant des objectifs de développement et en travaillant avec tout son entourage : la famille, l'école ou l'entreprise... 

Les principes de la méthode TEACCH

Le programme vise à structurer et adapter l'environnement afin d'aider les personnes dans leur quotidien et leur faire acquérir une certaine autonomie. La méthode TEACCH est aujourd’hui pratiquée en France dans quelques centres spécialisés de la prise en charge de l'autisme, avec des programmes adaptés à la progression de l’enfant et à ses difficultés. Jennifer Verfaillie, psychologue, l'expérimente dans l'unité d'enseignement en maternelle où elle travaille, à Argentan, en Normandie. « TEACCH encourage à structurer l'environnement afin de faire acquérir une compétence donc, par exemple, dans ma classe, chaque lieu correspond à une activité : une uniquement pour la lecture, une autre uniquement pour les jeux de construction... », explique-t-elle.

La méthode TEACCH en France

Les professionnels de l'éducation et de la santé en France ont la possibilité de suivre des formations spécifiques à la méthode TEACCH, ce qui leur permet d'acquérir les compétences nécessaires pour mettre en œuvre cette approche dans leur travail avec des personnes autistes. Cette formation est essentielle pour assurer une prise en charge adaptée et efficace. La méthode TEACCH peut être intégrée dans le système éducatif public français, notamment par le biais de classes spécialisées ou de l'inclusion d'élèves autistes dans les écoles publiques. Elle vise à aider les enfants et les adultes autistes à développer leurs compétences académiques, sociales et d'autonomie.

En outre, des groupes de soutien et des associations en France se consacrent à l'autisme et peuvent fournir des informations, des ressources et un soutien aux familles et aux professionnels. Ces organisations jouent un rôle crucial dans la diffusion de l'information sur la méthode TEACCH et d'autres approches éducatives pour les personnes atteintes de TSA. La mise en œuvre de la méthode TEACCH en France peut varier d'un établissement à l'autre en fonction des besoins individuels des personnes autistes, mais elle est de plus en plus reconnue et utilisée comme une approche efficace dans l'éducation et la prise en charge des personnes atteintes de TSA.

Pictogrammes, programme, emploi du temps, activités, exemples : comment fonctionne la méthode TEACCH ?

Le programme TEACCH propose de structurer l'environnement afin de faciliter les apprentissages des personnes atteintes d'un trouble du spectre de l'autisme (TSA). Plusieurs domaines d'intervention sont déployés : l'imitation (vocale, sonore ou motrice), la perception (notamment de la vue et de l'ouïe), les motricités globale et finale, la coordination œil-main, les performances cognitives (compréhension de la communication, tri, classement...), le langage ou la langue des signes, l'intégration sociale, le comportement (gestion des comportements destructeurs type automutilation, agressivité...) et l'autonomie (alimentation, hygiène, déplacement...).

Le but est d'atteindre l'objectif fixé dans chaque domaine en clarifiant l'environnement de la personne grâce à des supports visuels, que ce soit des pictogrammes, des images, des horloges adaptées, des emplois du temps ou programmes affichés... L'objectif fixé doit être individualisé, en accord avec le TSA dont souffre la personne, son niveau de développement, ou encore son environnement. 

Pour clarifier au mieux l'espace, chaque zone doit être dédiée à une activité spécifique : une pour le jeu, une pour le sommeil, une pour le repas... Chaque lieu doit comporter un exemplaire de l'emploi du temps établi. C'est l'aspect routinier et sécurisant qui doit permettre à l'enfant d'atteindre sereinement son objectif. Pour ce faire, chaque lieu et personne composant son environnement doivent suivre la même méthode.

Qu'est-ce que l'éducation structurée et comment l'apprendre ?

Il est très difficile pour un enfant ou un adulte atteint d'un TSA de comprendre puis de s'adapter à son environnement. L'éducation structurée peut pallier cette difficulté en aménageant l'environnement de la personne afin qu'il soit prévisible et plus compréhensible. « On sait par exemple que l'incertitude entraîne une profonde angoisse pour un enfant autiste et donc des troubles du comportement. Pour éviter cela, on va utiliser un emploi du temps adapté où chaque activité ou tâche de la journée est accrochée avec un scratch. Ainsi l'enfant visualise bien qu'après son goûter, on se lavera les mains, puis on ira mettre manteaux et chaussures, avant de faire une balade dans le parc par exemple. Et dès qu'une tâche est accomplie, on la dé-scratche ! », détaille Jennifer Verfaillie. Il faut donc mettre en place des repères adaptés, à la fois visuels et temporels, définir une activité précise pour chaque lieu, instaurer des étapes à chaque activité... C'est bien tout l'enjeu de la méthode TEACCH. 

Quelle formation pour le méthode TEACCH ?

Si vous êtes intéressé par la formation à la méthode TEACCH, voici ce que vous pouvez faire :

  • Contactez le TEACCH Autism Program : Le programme TEACCH de l'Université de Caroline du Nord propose régulièrement des formations et des ateliers sur sa méthode. Vous pouvez consulter leur site web ou les contacter directement pour obtenir des informations sur les opportunités de formation.
  • Recherchez des formations locales : Dans certaines régions, des organisations, des écoles, des centres de réadaptation ou des professionnels de l'autisme proposent des formations à la méthode TEACCH. Vous pouvez rechercher des formations locales en utilisant des moteurs de recherche en ligne, des réseaux sociaux ou en contactant des groupes de soutien aux personnes autistes.
  • Contactez des professionnels de l'autisme : Les psychologues, les éducateurs spécialisés, les orthophonistes et les autres professionnels travaillant avec des personnes autistes peuvent avoir suivi une formation à la méthode TEACCH. Vous pouvez les contacter pour obtenir des recommandations ou des informations sur la formation à TEACCH dans votre région.
  • Formations en ligne : Certaines institutions et organisations proposent également des formations à distance à la méthode TEACCH. Vous pouvez explorer des options en ligne, mais assurez-vous qu'elles sont reconnues et fournissent une formation de qualité.

La formation à la méthode TEACCH peut varier en durée et en intensité, allant de cours de quelques jours à des programmes plus complets. Avant de choisir une formation, assurez-vous de vérifier la réputation de l'organisme ou de l'institution qui l'offre, ainsi que les qualifications des formateurs. Il est essentiel de s'assurer que la formation est adaptée à vos besoins spécifiques en matière d'autisme et d'éducation.

En vidéo : « L'autisme, c'est quoi », un témoignage de Marie et Maxence

Oui
il y a 1 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
Lire plus
Lire 25 arguments Oui
Non
il y a 15 jours
Je leur expliquer le mieux à faire. Le poser pour s’endormir par exemple, ils écoutent des podcast pour s’endormir À l’école ça ne sert à rien...
Lire plus
Lire 4 arguments Non

Sujets associés