Test auditif : dépister et soigner les troubles auditifs chez bébé

Publié par Isabelle Blin  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

En France, un enfant sur 1000 naît avec une surdité sévère ou profonde. Quant aux autres problèmes d'audition, un accident de parcours est toujours possible. Des dépistages réguliers permettent, si besoin, de prendre en charge l'enfant rapidement pour lui éviter des difficultés d'apprentissage.

 

Audition de l'oreille du nouveau-né : quels dépistages de la naissance à 6 ans ? Où faire un bilan pour l'enfant ?

Tester le nourrisson à la maternité

Dans certaines maternités, le personnel est formé pour dépister les troubles auditifs des nouveau-nés dès les premiers jours. Dans d'autres, les plus nombreuses, seuls les bébés "à risques" (antécédents familiaux, asphyxie lors de la naissance, infections de la maman pendant la grossesse) bénéficient de ses explorations. Le médecin a le choix entre deux techniques : les potentiels évoqués automatisés (des écouteurs envoient des sons et des électrodes détectent si l'oreille les a captés) et les oto-émissions provoquées (un micro détecte la présence de sons émis par une oreille qui "entend bien" en réponse à des clics).

Les examens effectués chez le pédiatre

Lors des visites obligatoires, à 4 et 9 mois, puis à 2 ans, votre médecin ou le pédiatre de la PMI se place derrière votre enfant, puis retourne des jouets sonores d'intensité différente, l'un après l'autre. A moins qu'il appelle tout simplement votre enfant par son prénom. Le but est de voir si votre enfant réagit et tourne la tête dans la direction d'où proviennent les sons.

Le test du casque à la maternelle

Entre 3 et 6 ans, le dépistage se fait le plus souvent à la maternelle, en petite ou grande section selon les écoles, avec le médecin scolaire. Cette visite médicale comporte un examen des oreilles et des tympans, ainsi que l'émission de sons d'intensité variable, par le biais d'un casque.

Comment savoir et vérifier si le nourrisson entend mal : les signes qui doivent vous alerter

Que votre enfant ne se réveille pas alors que vous êtes en train de passer l'aspirateur sous son lit n'a rien d'anormal, car les bébés ont un sommeil très profond. Dans la journée, il peut aussi quelquefois rêver, tout simplement. Mais si vous remarquez une absence de réaction à plusieurs reprises, et qu'il est parfaitement éveillé, parlez-en à votre médecin. Les signes qui doivent vous alerter :

Il ne réagit jamais lorsque le téléphone sonne ou qu'une porte claque ;
Il ne babille pas, ne gazouille pas, semble renfermé sur lui-même ;
Il ne se retourne pas quand vous l'appelez ;
La maîtresse ou la nourrice vous dit qu'il est en permanence dans les nuages ;
Il écorche beaucoup les mots, confond les consonnes « p » et « b », « d » et « t », « m » et « n » ;
Il ne parle toujours pas à 3 ans, à part « papa », « maman », « oui » et « non ». A cet âge, il doit avoir environ 200 mots de vocabulaire, faire de petites phrases et doit pouvoir se faire comprendre de tous, même s'il ne prononce pas toujours parfaitement.

Traitements ORL des troubles auditifs : des médicaments aux implants

Souvent provoquées par une infection ou par l'accumulation de liquide dans l'oreille moyenne (comme dans le cas d'une otite séreuse), les surdités dites "de transmission" sont de loin les plus fréquentes et les plus faciles à soigner. Le premier traitement consiste à associer des antibiotiques et des corticoïdes sur une courte période. C'est généralement efficace et cela suffit pour que l'enfant retrouve une bonne audition. Si les récidives sont fréquentes et que cette baisse d'audition handicape réellement l'enfant pour apprendre à parler, l'ORL peut vous proposer la pose d'aérateurs transtympaniques qui resteront en place 12 à 18 mois avant de tomber spontanément. L'enfant retrouve aussitôt son audition.
Lorsque les troubles sont détectés à la naissance ou chez un tout petit bébé, il s'agit en général d'une surdité de perception due à des lésions définitives de la cochlée ou du nerf auditif. Avant l'âge d'1 an, l'enfant peut être équipé de prothèses auditives pour amplifier le son. Il sera également suivi par un orthophoniste qui l'aidera à mieux tirer parti de ce qu'il entend. Si la prothèse ne suffit pas, l'enfant pourra bénéficier d'un implant cochléaire, un petit appareil implanté dans la cochlée qui stimule directement l'extrémité du nerf auditif en lui envoyant des signaux électriques. Un travail régulier avec un orthophoniste sera aussi indispensable.

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