Vision de bébé : prévenir et détecter les problèmes oculaires de votre enfant

Publié par Ysabelle Silly  |  Mis à jour le par

En France, plus d'un enfant de moins de 5 ans sur 6 a des problèmes de vue. Plus tôt ces troubles sont dépistés, plus vite ils sont corrigés. Il ne faut pas attendre l'entrée au CP pour faire contrôler la vue de son enfant. En principe, un examen complet doit avoir lieu lors des visites obligatoires du 8e jour, des 9 mois et des 2 ans. Deux visites sont ensuite conseillées entre 3 et 6 ans. Comment et pourquoi prévenir les problèmes oculaires de votre tout-petit. On vous dit tout.

Dès la naissance de votre bébé, vous vous posez des questions sur sa vue. Que voit-il exactement ? Est-ce qu’il voit bien ? Dois-je consulter  un spécialiste etc.  Sachez d’abord que la vue de bébé dépend en partie des antécédents familiaux. Les problèmes oculaires pris en charge très tôt ont plus de chances de se résorber.  

Troubles oculaires : un dépistage primordial chez le bébé

Vision de Bébé : des contrôles réguliers

  • Entre 3 et 6 mois

L'enfant doit avoir les yeux droits, c'est-à-dire harmonieusement orientés l'un par rapport à l'autre. Le petit n'ayant pas encore de racine nasale, il peut aller très loin en tournant ses yeux sur les côtés : c'est normal s'il les oriente de façon similaire. Même chose quand il regarde de près en suivant son biberon. Dans le cas contraire, après 6 mois, il peut s'agir d'un strabisme anormal dont il faudra rechercher la cause (forte hypermétropie, insuffisance musculaire, etc.).

  • Entre 6 mois et avant 2 ans

Certains enfants ont ce qu'on appelle « le port vicieux de la tête » qui permet de dépister une amblyopie fonctionnelle. Les deux yeux ont une acuité visuelle opposée, un œil étant très myope ou très astigmate, par exemple, l'autre étant normal. Dans ce cas, l'enfant cherchera à centrer le « bon » œil sur ce qu'il regarde, en avançant lentement sa tête jusqu'à la faire pencher légèrement sur le côté. L'enfant ne se sert que de l'œil qui voit bien. Celui qui voit mal devient paresseux, peut ne plus se développer et risque de devenir aveugle. A noter : s'ils sont traités avant 2 ans, les enfants atteints d'amblyopie et de strabisme récupéreront une vue normale. Entre 2 et 6 ans, ils ne récupéreront que 50 % de leurs capacités visuelles. Au-delà, à l'âge de l'apprentissage de la lecture, la récupération sera beaucoup plus aléatoire, plus lente et plus contraignante.

  • Entre 2 et 3 ans

Les petits peuvent aussi être amétropes (c'est-à-dire myopes, hypermétropes ou astigmates). Bien que fréquents, ces défauts visuels (à ne pas confondre avec des pathologies) sont parfois difficiles à détecter parce qu'ils n'ont pas d'impact immédiat sur le comportement ou la vie quotidienne du nourrisson ou du très jeune enfant. Pour connaître le coefficient d'acuité visuelle, l'ophtalmologiste utilise des méthodes d'investigation objectives spécifiques qui lui permettront de corriger le plus précocement possible la déficience optique du petit.

Quand consulter un ophtalmologiste ?

En dehors des dépistages réalisés au cours des visites médicales obligatoirescertains signes doivent vous alerter. Et vous amener à consulter :

  • il se frotte souvent les yeux comme s'il éprouvait une gêne ;
  • ses yeux restent fixes et ne suivent pas les mouvements au-dessus du berceau ;
  • il paraît fuir la lumière ; 
  • il tient la tête anormalement penchée ;
  • il louche ;
  • il cligne fréquemment des yeux et fronce les sourcils ;
  • il trébuche fréquemment et se cogne partout ;
  • il s'approche trop près de la télévision ;
  • il ne reconnaît pas les images des jeux éducatifs ; 
  • il plisse les paupières ou cligne des yeux pour voir de loin ;
  • il ferme un œil au soleil.

Problèmes oculaires : les principaux troubles de la vision chez l'enfant

Troubles de la vue : les différentes corrections

L’hypermétropie

L’enfant voit mal de près. Les fortes hypermétropies s’accompagnent souvent d’un strabisme chez les petits. Le verre correcteur est dit convergent ou convexe c’est-à-dire plus épais au centre qu’au bord.

La myopie

L’enfant voit mal de loin, mais bien de près. La myopie est souvent héréditaire, elle peut être évolutive et augmenter avec le temps. Elle se corrige par un verre divergent ou concave, plus épais au bord qu’au centre.

L’astigmatisme

L’enfant voit mal de près comme de loin, sa vision est déformée. Il ne perçoit pas nettement et uniformément les contrastes entre les lignes horizontales, verticales ou obliques. Certaines directions sont perçues comme étant plus floues que d’autres. L’astigmatisme se combine toujours avec un autre défaut visuel (myopie ou hypermétropie). Il se corrige à l’aide d’un verre "torique" dont les courbures compensent celles de la cornée (qui est ovale plutôt que ronde). L’épaisseur du verre varie en fonction de l’astigmatisme, c’est-à-dire le sens dans lequel l’œil déforme les images.

Le strabisme

L’enfant louche, car les axes visuels de ses yeux ne sont pas parallèles. Pour éviter de voir double, il utilise son œil dominant pour neutraliser l’image. L’œil non sollicité perd la vision des détails. Non traité, le strabisme peut alors entraîner une amblyopie aux répercussions graves sur le développement de l’enfant. Le strabisme peut être dû soit à un défaut visuel (myopie, hypermétropie, astigmatisme) différent des deux yeux, soit à une anomalie de l’un des muscles assurant le mouvement des yeux. Selon les cas, cette anomalie se corrige par des caches placés tantôt sur l’œil dominant, tantôt sur l’œil strabique, soit par des exercices orthoptiques pour améliorer la vision binoculaire, soit par la chirurgie.

L’amblyopie

L’enfant voit mal d’un œil qui devient amblyope car il est inutilisé. Compensé par l’autre œil, il ne travaille plus et n’apprend plus à voir. Il peut même devenir aveugle si l’amblyopie n’est pas dépistée avant 2-3 ans. Vers 5-6 ans, on ne peut récupérer au mieux que 50 % de la vue. Avant que le mal soit irréparable, la correction est possible avec des lunettes.

Bien choisir les lunettes de son enfant

Il est important de bien de privilégier la qualité et de bannir les équipements bon marché et les montures gadget. Pour que la correction soit efficace, la monture doit couvrir tout le champ visuel pour empêcher l’enfant de regarder par-dessus ou par-dessous. Il est recommandé de leur faire porter des montures en plastique car c’est une matière douce, souple, indéformable et sécurisée qui ne les blessera pas. Pour les bébés, qui n’ont pas de racine nasale, il faut une monture avec un « nez silicone » souple qui va la stabiliser. Après 4 ans, les montures sans nez suffiront, en métal ou en plastique, avec des branches équipées de charnières flexibles et résistantes.

Pour bien corriger la vue, les verres doivent être fabriqués sur mesure. Grâce aux récentes innovations technologiques, ils sont de plus en plus minces, légers et transparents. Les verres les plus performants sont fabriqués en polycarbonate (un matériau ultra-résistant) et disponibles chez tous les opticiens et fabricants. Pour les nettoyer, il est préférable d’utiliser du tissu microfibres, les mouchoirs en papier sont à bannir car ils sont trop abrasifs. Mais si la purée de carottes a giclé sur les lunettes, on peut les passer sous l’eau sans problème. 

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