Asthme, rhinite, eczéma… La traque aux allergènes

Publié par Estelle Cintas  |  Mis à jour le par

Pour limiter les allergies, respiratoires ou cutanées, on peut changer ses habitudes et agir sur son environnement… Vite, on passe à l’attaque !

5 habitudes à prendre pour limiter les allergies

On ne peut pas vivre sous cloche : il est impossible d’échapper complètement aux allergènes », constate Christine Rolland, directrice de l’association Asthme et Allergies*. En revanche, on peut agir sur l’environnement de la personne allergique pour diminuer ses risques de réactions. » Si votre enfant a été diagnostiqué et qu’il bénéficie d’un suivi avec un allergologue, vous allez devoir composer avec sa maladie. Cela passe par des changements d’habitudes (fini la cigarette grillée à la fenêtre une fois les petits couchés !) et surtout, de nouveaux réflexes pour améliorer la qualité de son environnement. Avec le temps, vous allez mieux connaître ses manifestations allergiques, pour mieux le protéger.

A la maison, on aère au maximum

La fumée de tabac est un des premiers facteurs aggravants de l’allergie. Du coup, on ne fume plus dans la maison, pour ne pas irriter encore plus les bronches du petit allergique. On évite aussi les bougies parfumées, les désodorisants chimiques ou naturels (encens, papiers d’Arménie…) et tous les aérosols qui dégagent des composés organiques volatils (COV). Rappelons que l’air intérieur peut être cinq à dix fois plus pollué que l’air extérieur. D’où la nécessité d’aérer très souvent. Pour faire le ménage, privilégiez les produits naturels, comme le savon noir et le vinaigre blanc. Les moisissures sont des champignons microscopiques dont les spores, allergènes, se dispersent dans l’air. Ils prolifèrent dans les pièces humides. Pour les empêcher de se développer, aérez quotidiennement. Veillez à ce que les bouches d’aération ne soient pas obstruées et démontez-les régulièrement pour les passer sous l’eau chaude. Si des moisissures sont apparues, faites un grand nettoyage à l’eau de Javel diluée, en aérant, et jamais en la présence de la personne allergique. Lavez les jouets de bain et bannissez les plantes vertes qui augmentent l’humidité.
Pour vous aider à chasser les allergènes, sachez qu’un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI) peut aussi venir à votre domicile pour établir un diagnostic et vous donner des conseils pratiques. Il intervient sur demande du médecin. Son audit est gratuit si le conseiller est rattaché à une structure publique (hôpital, service d’hygiène de la commune, etc.).**

Dans la chambre, on dépoussière et on lave !

Si votre bambin est allergique aux acariens, il faut supprimer moquettes et tapis. Pour le ménage, investissez dans un aspirateur équipé d’un filtre HEPA 13 (qui retient la majorité des particules de poussières) ou dans un appareil qui les piège dans l’eau. Nettoyez l’aspirateur régulièrement, sinon, il enverra plus de poussière dans l’air qu’autre chose ! Aérez chaque matin un quart d’heure, en défaisant le lit. Même chose le soir. Achetez une housse antiacariens et retirez les oreillers en plume. Lavez les peluches en machine, à 60 °C. Enfin, certains enfants développent des allergies au latex. Ce dernier est présent dans les ballons de baudruche, certaines tétines ou jouets. Les squames de la peau des animaux de compagnie peuvent aussi être allergènes. Si vous avez un animal, chien ou chat, veillez à ce qu’il n’entre pas dans les chambres et shampouinez-le régulièrement. Idem pour les petits compagnons comme les lapins nains, cochons d’Inde et autres hamsters.

A l’école ou à la crèche, on aménage

Le projet d’accueil individualisé (PAI) permet à votre enfant d’être accueilli à l’école ou à la crèche sans craindre une crise. Il sera élaboré à votre demande, avec le médecin traitant, la médecine scolaire (ou le médecin de la crèche) et le directeur d’établissement. Comme pour les allergies alimentaires, le PAI prévoit par exemple pour un petit asthmatique de prendre un bronchodilatateur ou de bénéficier d’aménagements d’emploi du temps. Grâce à la trousse d’urgence que vous constituerez avec le médecin traitant, le personnel de l’école (ou de la crèche) pourra agir rapidement en cas de crise. Contrairement aux idées reçues, les enfants asthmatiques peuvent faire du sport : c’est même recommandé. Car l’effort physique améliore les capacités respiratoires. En revanche, ils doivent effectuer un échauffement plus long que leurs camarades (un quart d’heure environ). Et ils devront parfois prendre une bouffée de bronchodilatateur avant l’effort.

Au parc, jardin… dans la nature, on est vigilant

Il fait beau, le soleil brille, et si on sortait ? Oui, mais voilà, votre petit est justement allergique au pollen. Il existe trois grandes familles végétales à pollens allergisants : les arbres, les graminées et les herbacées. Renseignez-vous sur les pics de pollinisation. Le site internet du Réseau national de surveillance aérobiologique (R.N.S.A.), www.pollens.fr, envoie son bulletin par email en donnant les niveaux de pollens département par département. Sur votre Smartphone, l’application “i-Pollen” fournit des données en temps réel. Après une promenade dans la campagne, on se lave les cheveux afin que des pollens ne se déposent pas sur l’oreiller. Dans le jardin, ne tondez pas la pelouse en présence de votre enfant. Concernant l’allergie aux piqûres d’hyménoptères (guêpes, frelons, abeilles), c’est une urgence vitale. En promenade, interdiction de marcher pieds nus ou de consommer des boissons sucrées. Apprenez à votre petit à ne pas faire de grands gestes pour chasser une guêpe ou une abeille. Et ayez toujours sur vous une trousse d’urgence avec de l’adrénaline. Enfin, même s’il fait beau, les petits allergiques ne devraient pas sortir durant un pic de pollution, pour ne pas irriter leurs bronches déjà sensibles.

En vacances, on anticipe et on s’adapte

Autant l’annoncer : il n’y a pas de destination idéale pour éviter toute allergie. Tout dépend de votre enfant. S’il est allergique aux acariens, il verra ses symptômes améliorés dans les stations de moyenne montagne (au-dessus de 1 200 m). L’air est plus sec, frais, et les acariens y sont moins présents. Côté pollens, en montagne, les périodes de pollinisations sont plus courtes, mais hélas aussi intenses ! D’autres petits se sentiront mieux en bord de mer. Sur la route des vacances, fermez les fenêtres pour ne pas laisser les pollens entrer dans l’habitacle. Si possible, équipez votre voiture d’un filtre à pollens. Attention aux maisons de location : si elles n’ont pas été aérées depuis longtemps ou sont humides, l’allergie de votre tout-petit peut s’aggraver. Emportez une housse antiacariens, au cas où, et ne vous séparez jamais de votre trousse d’urgence.

Quels traitements pour les plus jeunes ?

Pour améliorer la qualité de vie des enfants et réduire au maximum la gravité de leurs réactions cutanées et respiratoires, le médecin dispose de toute une panoplie.
Des médicaments pour soulager. En cas de rhinite ou de conjonctivite allergiques, d’urticaire, on peut utiliser les antihistaminiques ou les corticoïdes locaux en aérosols, spray nasal, gouttes… Sous forme de crème, les corticoïdes calment les poussées d’eczéma. Et en pulvérisation dans la gorge, ils participent au traitement de fond de l’asthme. Mais en cas de crise d’asthme, un bronchodilatateur (Ventoline…) est indispensable pour une action immédiate.
La désensibilisation pour guérir. Dès 5 ans, ce traitement de fond est efficace pour guérir les allergies aux pollens, aux acariens et à certaines moisissures. Le principe : administrer des doses croissantes d’allergène pour que le système immunitaire finisse par les accepter. Ce traitement s’effectue à domicile, avec quelques gouttes déposées sous la langue de l’enfant. Seul inconvénient : il dure au minimum trois ans… C.A.

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