Cette maman refuse d'allaiter

Mis à jour le

Cette maman aime son enfant mais elle ne supporte pas l'idée d'allaiter. Elle le dit, le répète très clairement : elle n'allaitera pas. Voici son témoignage.

Oui, d'accord, le lait de "maman" serait meilleur pour le nourrisson. Alors que j'attends mon premier enfant, je n'arrive pas à m'y résoudre. Imaginer mon petit bébé d'amour pendu à mon sein, scotché, collé… non ! Pourtant j'ai lu des articles, je me suis renseignée et je me suis même rendue dans une réunion publique donnée par la PMI. Et toujours NON... Alors que mon ventre grossissait ( mon ventre ? que dis-je ? mes jambes, mes doigts, mes pieds, mes joues, mes seins...), tout augmente chez moi, cette envie furieuse de pouponner, d'aimer, de câliner, de baigner aussi... mais toujours pas d'allaiter. Et là, je dois croiser les regards méprisants des "supers mamans " qui elles le font, les commentaires acerbes des sages femmes et la belle famille parfaite qui juge et rejuge...

Mais non, m'imaginer le sein dehors et le reste du monde qui admire ce nouveau-né si parfait... On me dit : « Oui, mais tu peux t'isoler! », et je m'imagine seule dans une chambre lugubre à partager ce moment si intime en tête à tête, et j'entends déjà les méprises : « Décidemment, elle ne fait rien comme tout le monde ! » Je m'imagine arrivant chez des amis et devant m'exiler seule dans un coin, écoutant les rires avec ce sein, dehors... Puis c'est le futur papa qui finira par me laisser camper définitivement sur ma décision. Non, je n'allaiterai pas... NON NON ET RENON.

 Enfin, ce moment intense arrive : « Poussez, poussez.... » et « c'est une fille !!! » (Eh oui, même ça nous n'avions pas eu envie de le faire comme tout le monde ! Refuser de connaître le sexe de cette merveille cachée au creux de mes antres). Et là, j'ai dû me battre contre cette vieille sage femme qui me collait ma merveille au sein. Puis j'ai dû lutter contre cette frustration lorsque cette même vieille sage femme refusa que je donne le premier biberon à ma fille. Un séjour à la maternité dur, très dur à cause de ce choix... Puis enfin, Papa, très fier, donna un de ces damnés biberons à sa fille. Ces deux êtres que j'aimais le plus au monde s'changeaient des regards d'amour et de tendresse. Et là, il me dit : « Ca y est, je suis père ». A cet instant, j'ai trouvé mon choix généreux. Oui, en effet, quoi de plus beau que de voir ce merveilleux petit être porté durant neuf mois se délecter dans les bras sécurisants de son papa du « lait de papa ». Allaiter ne serait-il pas finalement un choix égoïste ? Quel bonheur de pouvoir passer la main si facilement, une nuit où la fatigue nous empêche même d'entendre les cris de Bébé, une après-midi à savourer entre copines, et hop, un biberon.
Quant aux liens, que toutes celles qui ne comptent pas allaiter se rassurent, les liens du sang sont plus forts que les liens du sein. Je suis très proche de ma fille, car à l'écoute, présente autant que je peux l'être. L'arrivée d'un petit frère 20 mois plus tard, élevé lui aussi au biberon malgré ces mêmes réflexions (mais après avoir changé de maternité et être tombée sur une sage femme tolérante), n'a rien changé à ce lien qui m'unit à tout jamais à ma fille, et il est aussi fort avec mon fils.Alors, respectez-nous ! Je respecte les jeunes mères qui allaitent, respectez celles qui ne font pas le même choix. Faites preuve de tolérance, car la meilleure façon de nourrir son enfant est celle que l'on fait avec amour.
Annelyne

Envoyez-nous vous aussi vos témoignages à l'adresse de la rédaction : redaction@parents.fr

Sujets associés