Mika : son engagement auprès des enfants atteints de cancer

Publié par Elodie-Elsy Moreau  |  Mis à jour le par

Mika est le parrain de la nouvelle campagne d’Imagine for Margo, association finançant la recherche pour les enfants malades du cancer. Le chanteur, qui nous a accordé un entretien, nous parle de son engagement…

Mika : un chanteur au grand coeur

A l’occasion du mois international de sensibilisation des cancers de l'enfant,Imagine for Margo lance sa nouvelle campagne, dont vous êtes le parrain. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous engager auprès des enfants malades ?

En fait, c’est la deuxième fois que je participe à la campagne de l’association. Mais, j’ai mis deux ans et demi pour accepter que ma participation soit publique. J’ai la chance de ne pas être personnellement touché par cette maladie. Au départ, j’ai juste voulu rendre visite à ces enfants, le temps d’un week-end exceptionnel, sous l’œil du photographe Peter Lindbergh.C’est lui qui m’a proposé de le faire. Quand j’ai reçu l’invitation, je me suis dit : pourquoi est-ce que je dirais non. Je peux le faire, c’est 24 heures de ma vie. Accepter, c’était aussi une manière de respecter la vie. J’ai donc fait une surprise à ces enfants. Puis, fort de cette expérience, j’ai parlé avec Peter et on a décidé de collaborer à nouveau cette année, en faisant, cette fois-ci, quelque chose de plus médiatisé, maintenant que je connaissais la cause. Je voulais faire des photos qui allaient exister. C’était important de le faire de la bonne manière, d’une façon responsable, sans être trop voyeuriste.

Lors de la première rencontre, appréhendiez-vous d’être emporté par l’émotion ?

Non, je n’avais pas peur de ce contact. Je me suis dit : si ma visite rend heureux, ne serait-ce qu’un seul enfant parmi les 6-7, je n’aurai pas fait ça pour rien. Je ne savais pas ce qui m’attendait la première fois, ce que j’allais voir avec ces petits. Et j’ai été agréablement surpris par leur manière de communiquer, leur franchise, leur candeur, leur esprit si vif, mais aussi leur réflexion.

Comme des enfants ayant grandi trop vite ?

Je dirais qu’ils sont plutôt comme des adultes qui ont gardé leurs qualités d’enfant. Ils provoquent de la sincérité chez tous ceux qui les entourent. L’effet positif qu’ils ont sur les gens est impressionnant. Tout d’un coup, on laisse tomber notre carapace, nos défenses...

Parmi toutes ces rencontres,  y en a-t-il eu une qui vous a marqué plus que les autres ?

Elles m’ont toutes marqué. Mais, je dois dire que Clément, le jeune homme de 11 ans avec lequel je suis sur la photo de campagne, a une manière de dire les choses qui me touche. Il veut vraiment communiquer, expliquer ce qu’il a dans la tête. Il construit ses phrases de manière presque journalistique. Il lit tellement, il a une grande culture. Il veut se battre et se bat aussi avec son intellect. Je serais vraiment fier d’avoir un enfant comme ça.

D’ailleurs, dans la nouvelle campagne qui s’intitule « Les petits guerriers », les enfants parlent de leurs maux avec leurs mots. Et c’est bouleversant…

La campagne est bouleversante dans sa franchise, dans sa transparence. Lindbergh est un photographe transparent. Il adore les défauts, il se bat contre les retouches même dans la mode. Il est très connu pour ça. A la télé, je suis maquillé, mais là, j’étais complètement naturel. Et c’était important.

Ces rencontres avec ces enfants malades ont-elles changé votre façon de voir la vie ?

On se rend compte qu’il ne faut pas avoir honte. Il faut démonter ce sentiment, nos défenses, nos armures. Ces enfants n’ont pas honte et c’est merveilleux. C’était aussi triste d’apprendre le décès de certains. C’est devenu réel pour moi. J’étais désormais confronté à cette maladie. J’ai pu voir comment les parents parviennent à transformer leur chagrin et leur frustration en quelque chose de positif et de constructif pour les personnes qui se trouvent dans la même situation que leur enfant. Cette transformation est vraiment quelque chose d’extraordinaire.

Si vous aviez un message à faire passer aux parents et aux enfants malades, quel serait-il ?

Je pense tout d’abord aux adolescents qui tombent malades au moment de leur vie où ils commencent à avoir des relations, des petits copains et copines. Une telle épreuve bouleverse leur vie. Je voudrais leur dire de trouver quelque chose à développer pour se battre. Se dire qu’on peut provoquer énormément de bien. Et puis, il ne faut pas avoir honte. Cela vaut aussi pour ceux qui ne sont pas malades. La honte et la peur provoquent la solitude, la renforcent. Il ne faut pas tomber dans ce piège, celui de la mélancolie.

Justement, cela vous arrive-t-il parfois de tomber « dans ce piège » ?

Oui, souvent. Alors je me fâche et je me demande comment j’ai pu tomber dans ce trou que telle ou telle personne a pu placer devant moi. Cela arrive à tout le monde. Mais, c’est encore plus dur lorsqu’on se sent faible. Il faut alors transformer ce mal-être en sentiment d’urgence, en énergie, en feu. On arrive ainsi à brûler énormément de choses négatives autour de nous, et ça c’est cool !

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