Mélissa Theuriau : « Pourquoi j’ai pas mangé mon père », un écho à son couple et à sa vie de famille

Publié par Elodie-Elsy Moreau  |  Mis à jour le

A l’occasion de la sortie du film de son époux Jamel Debbouze, dans lequel elle tient le rôle de Lucy, nous avons rencontré la journaliste, productrice et désormais actrice Mélissa Theuriau…

Mélissa Theuriau : fière de Jamel Debbouze, le père de ses enfants

Dans « Pourquoi j’ai pas mangé mon père », vous tenez votre premier rôle en tant qu’actrice dans un film réalisé en motion capture. Une première en Europe. Comment s’est déroulé le tournage ?

C’était nouveau pour nous tous, du coup on a tous participé à ce défi qui était le nôtre. On devait se déplacer en combinaison Lycra, recouverts de capteurs. Ça prenait un peu de temps chaque matin pour nous préparer. Vu qu’on était tous habillés de la même manière, cela nous a aidés à nous désinhiber, à oser, à marcher à quatre pattes pour la plupart d’entre nous. C’était beaucoup de préparation en amont. Durant une année, on a eu la chance de répéter avec un coach qui nous appris à nous déplacer. L’homme n’est plus habitué à marcher à quatre pattes. C’était physique et certains ont gardé quelques traces d’ailleurs. C’est un tournage qu’on n’oubliera pas !

Au début du tournage, vous veniez d’accoucher. Cela n’a pas été trop difficile de vous mettre dans la peau de votre personnage ? 

Cela m’a aidée à me remettre plus vite puisqu’il fallait être prêt au mois de mai. Mais en même temps, c’était motivant car j’avais une bonne condition physique, une bonne santé. Je devais répondre aux exigences et me mettre dans la peau du personnage. C’était un enjeu important pour moi puisque c’était nouveau.

La réalisation de ce projet a duré sept ans. Votre soutien a dû être indispensable pour Jamel…

J’étais là pour lui redonner confiance ou apaiser ses doutes. Ma fierté est immense. J’ai vu ce que voulait dire sept ans de travail acharné alors que ce n’était pas sa seule activité. C’est un projet qui occupe votre esprit jour et nuit, vous êtes dans ce challenge que vous portez. Toute la pression est sur vos épaules. C’est aussi de grands moments de solitude. J’ai essayé de l’accompagner du mieux que je pouvais, de le rassurer. Mais je savais qu’il faisait les bons choix, et puis qu’il n’était pas seul à tout décider. Il faut aussi accepter que des choses vous échappent…

Vous jouez le rôle de Lucy, la fiancée d’Edouard, le personnage principal. Pour Jamel, c’était une évidence de vous attribuer ce rôle ?

Au départ pas du tout, ni pour lui ni pour moi. On n’y a pas du tout pensé. Mais au fil de ses difficultés à trouver Lucy, c’est devenu évident pour lui. Et après réflexion, je me suis dit qu’il fallait que j’ose. Je n’avais rien à perdre…

Être sous la direction de votre mari a-t-il soudé votre couple ?

Je l’ai découvert autrement. Je lui porte une grande admiration. C’était déjà le cas avant mais j’ai pu le voir au quotidien diriger des gens de grand talent avec beaucoup de sensibilité, d’intelligence et de bienveillance. Je connaissais déjà ses qualités mais de les voir à l’œuvre sur un projet aussi pharamineux, avec autant de pression, m’a donné du courage pour continuer dans mon métier, pour être plus optimiste dans les projets que j’entreprends. Une telle expérience soude encore plus le couple, c’est sûr.

La tolérance est au cœur même de ce film. Cela fait-il écho à l’éducation que vous donnez à vos enfants ?

Ce qui fait le plus écho à l’éducation que l’on souhaite donner à nos enfants, c’est le fait de ne pas avoir peur de l’autre, des différences, des groupes d’amis, de ceux qui ne vous ressemblent pas. Et puis, être dans un groupe ne veut pas dire qu’il faut le condamner, et c’est ce que fait Edouard. Cela m’a beaucoup touchée. La vie est longue et en vouloir trop longtemps à des gens vous handicape, cela ne vous sert pas. Il faut aussi être capable d’oublier pour avancer. C’est comme ça qu’on essaie d’éduquer nos enfants. 

Vous venez de racheter les droits du livre «  Pas plus de 4 heures de sommeil » de la blogueuse, bien connue des mamans, Marlène Schiappa. Vous préparez donc un prochain film sur le thème de la maternité ?

Jouer dans « Pourquoi j’ai pas mangé mon père » m’a permis d’oser et de découvrir un autre univers. La fiction et l’adaptation permettent de soutenir un propos, d’avoir un autre engagement, de pointer du doigt des sujets qui me paraissent essentiels. C’est ce je fais dans mes documentaires mais c’est aussi ce que le cinéma peut amener. C’est une nouvelle aventure. J’essaie modestement  de m’entourer des meilleurs qui connaissent ce métier, j’y vais par étape. Je co-écris avec une scénariste de talent, je coproduis avec une productrice de talent. J’apprends petit à petit un nouveau métier et c’est passionnant.

"Pourquoi j'ai pas mangé mon père", sortie en salles : le 8 avril 2015

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