Partir en vacances sans Bébé

Publié par Elodie-Elsy Moreau  |  Mis à jour le par Stéphane Barbas, pédopsychiatre.

Vous souhaitez vous accorder un peu de temps et partir en vacances sans votre bébé ? Mais entre la culpabilité de laisser votre tout-petit et l’envie de vous retrouver à deux, vous hésitez… Le pédopsychiatre Stéphane Barbas nous livre les clés pour préparer au mieux cette séparation avec votre enfant. Car un départ préparé, c’est aussi un retour à la maison réussi.

A partir de quel âge peut-on confier son enfant pour partir en vacances ?

Chez les tout-petits, c’est-à-dire avant 6 mois, l’enfant sera le plus souvent confié aux grands-parents. Même s’il s’agit de proches qu’il apprécie, avant 1 an, il est préférable que les séparations soient courtes. Les parents peuvent commencer par partir un week-end, puis une semaine, mais pas plus. Les bébés ont besoin de repères et leur notion du temps est différente à celle de l’adulte. Pour que les enfants comprennent que leurs parents vont revenir, il est important que les premières séparations ne soient pas longues. Il faut aussi prendre en compte le développement de l’enfant. La fin de la première année correspond, par exemple, à l’angoisse de la séparation. Il sera plus délicat de laisser son bébé à cette période. Le tout est de bien connaître son enfant, certains étant plus vulnérables que d’autres.
Il est également important de tenir compte des événements qui arrivent dans la vie d’un tout-petit. Ils pourraient venir compliquer davantage la séparation en s’ajoutant à un départ en vacances.

Comment préparer au mieux les tout-petits à cette séparation ?

Tout d’abord, il est crucial d’en parler à l’enfant, en amont, avec des mots simples et tranquillement. Souvent, c’est le sentiment de culpabilité qui empêche les parents d’exprimer les choses. Expliquer à son enfant que l’on peut continuer à s’aimer, à penser à l’autre, même en étant éloigné, est aussi une bonne approche. Enfin, le jour J, il est essentiel de bien lui dire au revoir, et que l’on va revenir. Et ce, même s’il est encore très jeune.

Vous parlez de culpabilité. Quels conseils donneriez-vous pour aider les parents à partir l’esprit tranquille ?

Pour laisser leur enfant, les parents doivent, avant tout, se dire qu’ils peuvent s’autoriser à prendre du bon temps et à avoir un moment à eux, même si, inconsciemment, il est difficile de déculpabiliser. Dans notre société actuelle, on parle souvent du besoin de « couper le cordon » des « mères trop poules ». Mais un détachement physique n’est pas nécessaire si l’on ne se sent pas prêt. La séparation doit, avant tout, se faire dans la tête. Il n’y a pas d’obligation à se faire violence.
Le rôle de l’entourage compte aussi. Confier son enfant à des grands-parents ou des proches qui auront tendance à nous faire culpabiliser n’est pas une bonne chose. Pour partir sereinement en vacances, les parents ne doivent pas non plus se sentir redevables vis-à-vis de leurs proches, comme s’ils leur imposaient un fardeau. C’est pourquoi il est préférable de laisser son enfant à des personnes pleinement disponibles.
Les parents peuvent aussi avoir des inquiétudes liées à la santé ou au comportement de leur enfant. Pour que la séparation soit plus facile, il vaut mieux confier son bébé à des proches en qui on a pleinement confiance. Souvent, il sera plus facile pour une jeune maman de laisser son enfant à sa propre mère.

Quelles sont les règles à suivre pour que la séparation avec son enfant se passe sans accroc ?

Afin de faciliter la séparation, les soins maternels et quotidiens donnés au bébé doivent s’inscrire dans la continuité. Aux parents, donc, de bien déterminer avec leurs proches le déroulement de la journée et le rythme de l’enfant avant le départ.
Les adultes doivent également définir quelques règles. Par exemple, les parents peuvent appeler quotidiennement les personnes qui gardent leur enfant, sans pour autant parler tous les jours à leur petit. D’autre part, il est important de répondre aux demandes de l’enfant, tout en recadrant ses demandes excessives. S’il veut appeler ses parents cinq fois par jour, on pourra lui dire « pas maintenant… », « ce n’est pas encore l’heure… ».

Comment les tout-petits vivent-ils le manque de leurs parents ?

Certains bébés pallient le manque de leurs parents grâce au doudou. Cet objet transitionnel est une création de l’enfant, une ressource psychique qu’il va trouver pour assurer cette continuité du lien. C’est le même phénomène qui se passe chez les enfants qui sont en crèche ou gardés par une nounou.

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