Il aime avoir peur

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le par

Avoir la trouille, Bébé adore !

Les petits raffolent des jeux de surprise qui les font légèrement tressaillir. Saviez-vous qu'ils sont aussi bénéfiques pour leur développement ?

Quand notre petit bonhomme nous a demandé de relire une troisième fois la fin du "Petit chaperon rouge", le passage où la grand mère se fait dévorer, déjà on a un peu tiqué. D’ailleurs, on ne se rappelait pas que ce conte était si violent ! Mais il en redemande sans cesse, à croire qu’il est maso… Faut-il le laisser faire ?
Notre ange blond serait-il en train de se transformer en monstre sanguinaire, version édulcorée des gamins déglingués à l’américaine dont les médias nous gavent à longueur de reportages ? "Je me suis dis que c’était de ma faute, que si ma fille aimait les histoires qui font peur, c’est qu’elle grandissait dans un monde violent qui avait déjà déteint sur elle", explique Nadia, maman de Chloé, 2 ans et demi. Pourtant, la vérité est… ailleurs ! Mais pour une fois, elle n’a rien d’effrayant. "Rassurez-vous, la peur est un mécanisme ancestral qui fait partie de l’instinct de survie : lorsqu’on a peur, les vaisseaux se dilatent, le cœur bat plus vite, le cerveau est mieux irrigué, les muscles sont tendus, prêts à intervenir, on est au maximum de notre potentiel. Et c’est grâce à cette peur que paradoxalement, nous progressons", explique le Dr Frédéric Kochman, pédopsychiatre.
Et dire que ça commence quasiment au berceau…
Vous avez bien sûr remarqué, que votre poupon, pourtant âgé de quelques semaines, avait peur des visages étrangers, puis plus tard de vous quitter (ah, l’angoisse de la séparation !). Par la suite il pleurera en allant à la maternelle. Eh bien, on peut tout de suite ravaler notre culpabilité ! Nous lui aurions évité cela qu’il aurait trouvé autre chose. Car la vie d’un enfant est jalonnée de peurs qui l’aident à se dépasser puisqu’il finit toujours par les surmonter. Et finalement il en redemande, à petites doses, sous forme de jeux ou d’histoires pour mieux les appréhender.

C’est parce qu’il aura osé affronter le loup qu’il aura plus tard le courage de lever le doigt à l’école quand la maîtresse posera une question. Un rapport "cause-effet"que confirme le Dr Kochman : "Surtout, laissez le faire ! La peur est naturelle et joue un rôle majeur dans le développement psychologique, intellectuel, et affectif de sa personnalité. C’est en se confrontant à ses angoisses que le petit apprend à les gérer, les surmonter, qu’il se construit, c’est ce qui le fait avancer". Le confiner dans un monde de guimauves c’est le maintenir dans un état régressif, et ce qui est formidable, c’est qu’instinctivement le pitchoun le sait déjà, puisqu’il cherche à en sortir. Et pas seulement pour s’affirmer.

De quoi a-t-il peur ?
Nourrisson : d’être séparé de sa mère
8 mois : des étrangers
1 an : des bruits de la maison (aspirateur, mixer, etc.)
2 ans : des bruits violents (sirènes, aboiements, etc.)
3 ans : des animaux
A partir de 4 ou 5 ans : du noir, des sorcières, des loups, etc.

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