Futur grand frère ou future grande sœur : comment leur annoncer la grossesse ?

Publié par Véronique Cordier  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Chaque naissance est un bonheur intense … pour les parents. Mais pour les enfants déjà nés, et particulièrement les aînés, c’est parfois bien différent. Eh oui, il perd sa place de Centre de l’Univers ! Quelques astuces pour l’aider à accepter sa petite sœur ou son petit frère.

Même si votre aîné.e vous réclame sans cesse un petit frère ou une petite sœur, lui annoncer qu'il ou elle ne sera plus le seul bébé de la famille n'est pas une mince affaire ! Il faut déjà trouver le bon moment, les bons mots... puis parvenir à gérer toutes les interrogations et émotions de notre enfant, en ayant nous-mêmes les hormones bouleversées par notre grossesse et notre post-partum !

À quel moment de la grossesse l'annoncer à son enfant ?

On peut bien sûr annoncer à son enfant qu'on attend un bébé dès qu'on en a envie ! D'autant plus que les enfants ressentent souvent les choses et seront plus rassurés s’il n’y a pas de cachotteries ou chuchotements. Néanmoins, une fois l’annonce faite, laissez votre enfant réagir à sa guise et ne revenez dessus que s’il pose des questions. Neuf mois, c’est long, surtout pour un petit, et parler sans arrêt d’un bébé à venir peut être angoissant. C’est souvent lorsque le ventre s’arrondit que les questions ressurgissent et que l’on commence à en parler vraiment.

Rassurer son fils ou sa fille à l'arrivée du deuxième

Le cœur d’une maman ou d'un papa ne se divise pas par le nombre d’enfants qu’elle a, son amour se multiplie à chaque naissance ! C’est ce que votre enfant à besoin d’entendre… et d’entendre encore. La jalousie qu’il va développer à l’égard du bébé est normale et constructive, du moment qu’il la dépasse et qu'il en sorte grandi. Il apprendra ainsi à partager, non seulement ses parents, mais aussi son environnement et son amour.

De votre côté, ne culpabilisez pas : vous ne le trahissez pas, même s’il est malheureux un moment. Vous êtes en train de lui construire une famille, des liens indéfectibles… une belle fratrie ! Retenez surtout que votre aîné a besoin de sentir qu’il est, et restera, une source de bonheur pour vous deux, ses parents. Il ne faut pas hésiter à le lui dire et à lui faire ressentir.

Comment préparer l'arrivée de bébé numéro 2 avec son aîné.e autour ?

Votre enfant vous voit vous « affairer » autour de tout ce qui concerne le bébé à naître et se sent parfois exclu. Certains actes, comme les visites prénatales, étant bien sûr réservés aux adultes, vous pouvez faire participer votre aîné ou aînée à d’autres occasions. Préparer la chambre par exemple, lui demander son avis, éventuellement lui proposer (sans lui imposer) de prêter ou donner une peluche

De même, vous avez sans doute gardé du linge de votre premier bébé : pourquoi ne pas faire le tri avec votre aîné.e ? Ce serait l’occasion de lui expliquer plein de choses : c’était à eux avant, vous lui aviez mis ce petit ensemble à telle occasion, cette petite girafe était dans son berceau pendant son séjour à l’hôpital…. Une excellente opportunité de lui reparler de ce que vous avez vécu ensemble.

N’oubliez pas la valeur de l’exemple

Si votre enfant est pour l’instant le seul de la famille, vous pouvez lui montrer des exemples de fratries et de familles qui se sont agrandies. Parlez-lui de ses petits camarades qui ont un frère ou une sœur, et éventuellement de votre propre famille si vous avez des souvenirs d’enfance avec vos frères et sœurs à raconter. Valorisez le jeu, les confidences, les anecdotes rigolotes, les fous rires. Pour autant, n’occulter pas les disputes et les jalousies afin qu’il comprenne que, si ce qui l’attend n’est que du bonheur, son sentiment de jalousie est parfaitement normal. Enfin, n'hésitez pas à recourir aux nombreux livres qui existent sur la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur. Ils deviennent souvent le livre de chevet des futurs aînés.

Évitez une séparation à l’accouchement

Ce n’est pas toujours évident mais l’idéal, pendant l’accouchement, serait que l’aîné.e reste avec l'autre parent, dans son cadre de vie habituel. Cela lui permet de ne pas ressentir de forme d'exclusion ou d’avoir l’impression qu’on lui cache quelque chose. Il peut bien sûr participer un peu plus tard en venant voir sa maman et le tout nouveau bébé à la maternité.

S'il n’est pas toujours possible d’agir ainsi, l’important est de bien lui expliquer ce qu'il se passe, combien de temps vous serez absente, pourquoi vous êtes à la maternité avec le bébé, ce que fait le reste de la famille (parents, grands-parents...) pendant ce temps...

Conflits frères-sœurs : « J’ai envie d’en prendre un pour taper sur l’autre ! »

Regardez des photos et films d'eux, bébé, et de vous, enceinte d'eux

Ressortir les albums photo peut être tout à fait adapté au moment d'annoncer sa grossesse à ses enfants ! Même petits, ils adorent en général se revoir et comprendront ainsi qu’eux aussi ont eu leur « moment de gloire ». Si vous les avez gardés, montrez-lui les petits cadeaux qu’il a lui-même reçus, ainsi que les mots de félicitations. Expliquez ce que vous faisiez avec lui lorsqu’il était un nourrisson, comment vous vous occupiez de lui… On raconte en détail comment il était, ce qu’il aimait et dites-lui que vous l’aimez et qu’il était un beau bébé : ce sont des phrases qu’il entendra beaucoup au sujet du nouveau-né !

Gérez et acceptez sa déception

Finalement il n’est pas drôle ce bébé ! Il ne bouge pas, ne participe à aucun jeu mais accapare drôlement ses parents... Nombre d'entre nous ont d'ailleurs entendu cette délicieuse interrogation : « quand est-ce qu’on le ramène ? » ! Eh oui, copains et copines de classe, famille et parents peut-être, lui ont vendu un camarade de jeu en omettant parfois de lui préciser qu’il faut attendre quelques années... 

Dans ce cas, on le laisse exprimer sa déception. Votre enfant exprime simplement sa surprise et son désenchantement. Il s’était fait une idée bien précise de ce que ce serait d’avoir un petit frère ou une petite sœur, et tout ne se passe pas comme il l’avait prévu. Il va aussi vite se rendre compte que, pour l’instant, le bébé ne lui prend pas sa place puisqu’il n’est pas (encore) comme lui.

Autorisez la régression

Il y a toujours des moments de régression à l’arrivée d’un petit : que ce soit parce que les enfants s’identifient ou qu'ils cherchent à redevenir le centre de l'attention familiale. Il est tout à fait possible que votre aîné.e refasse pipi au lit ou réclame un biberon, pensant ainsi être « comme ce bébé » qui intéresse tout le monde.

Plutôt qu'interdire, tentons de verbaliser, de lui montrer qu'on comprend pourquoi il a envie d’avoir un biberon, par exemple (sans jamais donner celui du bébé pour autant). Cette phase, qui n'a rien d'anormal, passe généralement toute seule... quand l’enfant se rend compte que ce n’est pas si drôle d’être un bébé !

Valorisez sa place d’aîné.e

L’aîné.e de la famille a le privilège de ne pas avoir eu à partager ses parents lorsqu’il ou elle était nourrisson, et parfois, il peut être bon de le rappeler, photo ou film à l’appui. De la même façon qu’il ou elle a vite compris que ce n’était pas si intéressant de jouer au bébé, votre aîné.e comprendra vite l’intérêt d’être le grand ou la grande, surtout si vous l’y aidez.

On insiste alors sur tous les moments privilégiés qu'on passe ensemble, ce qu'on ne pourrait pas faire avec bébé, comme faire un jeu de cartes, regarder un dessin animé… C'est aussi l'occasion, en fonction de l'âge de notre enfant, pour lui donner un peu plus de responsabilité, comme choisir ses vêtements le matin, aider à faire la toilette de notre nouveau-né, prendre en charge une tâche au sein de la maison...

Aidez à créer la fratrie

Dès l'arrivée de bébé à la maison, il est en très important de faire en sorte que la famille soit une entité. Pour ce faire, on n'oublie pas, par exemple, de prendre des photos des deux enfants ensemble. Ainsi, même si bébé est la star, on ne néglige pas le plus grand. Parfois, il est très utile d’offrir une poupée, ou même une petite poussette à notre aîné, pour lui faire sentir qu’il partage véritablement l’histoire de la naissance.

On l'incite également à nous aider s’il en a envie : donner un biberon, aller chercher une couche… Enfin, au bout de quelques semaines, le bain est souvent la première véritable activité que les frères et sœurs peuvent partager.

Au secours, bébé grandit !

Au final, ce n'est peut-être pas tant à la naissance, mais quand le cadet a entre 1 et 2 ans que les choses se corsent ! Il prend beaucoup de place, pique les jouets du plus grand, crie très fort… On le remarque, au risque de parfois faire oublier l’aîné. Souvent la jalousie entre frères et sœurs est à son paroxysme à cette période, car bébé tente de prendre sa place dans la fratrie et dans le cœur des parents.

Pas de panique, tout finit par s'apaiser ! En attendant que les enfants se liguent contre les parents en grandissant, on continue à aider à la création du lien entre eux grâce à des jeux, des activités, des discussions et des sorties.

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