Témoignage : « J’ai décidé de n’avoir qu’un enfant, et alors ? »

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le par

« C’est pour quand le deuxième ? » «  Vous ne voulez qu’un enfant ? » Les questions posées aux parents qui n’ont qu’un enfant sont souvent déplacées et culpabilisantes. Deux mamans ont accepté de nous parler de leur choix de ne pas agrandir leur famille. Découvrez leur témoignage.

Enfant unique : elles expliquent leur choix

Les parents qui décident de n’avoir qu’un enfant sont souvent sévèrement jugés par leur entourage et plus largement par la société. On leur reproche d’être égoïstes, de ne penser qu’à leur petit confort personnel et on leur assure qu’en ne donnant pas de petit frère ou de petite sœur à leur enfant, ils le rendront égocentrique, renfermé, pourri gâté. Un procès d’intention extrêmement injuste car d’une part, certains parents se limitent à un seul enfant non par choix, mais pour des raisons de santé ou financières et puis, d’autre part, car chaque famille a ses raisons et personne n’a à les juger. Victoria Fedden, une professeure d’anglais et mère d’un enfant, a publié récemment une tribune sur le site Babble pour exprimer son ras le bol face aux jugements incessants des autres parents. « Je ne m’énerve pas lorsque quelqu’un me demande pourquoi je n’ai qu’un enfant. Je souris poliment et explique […] qu’il y a un million de variables différentes qui ne se sont pas présentées au bon endroit et au bon moment pour que nous puissions agrandir notre famille », écrit-elle simplement. Des mamans ont tenu à réagir à leur tour en expliquant pourquoi, elles aussi, ont fait le choix de l'enfant unique.

« La relation fusionnelle avec mon fils me coupe toute envie d’avoir un autre enfant »

« Mon fils a 3 ans et bien qu’il soit encore petit, je sais que je ne veux pas d’autres enfants. Pourquoi ? La question se pose évidemment. Je n’ai pas eu une grossesse difficile, mon accouchement s’est bien passé, ainsi que les premiers mois avec mon bébé. Honnêtement, j’ai aimé toute cette période. Pour autant, je ne souhaite pas renouveler l’expérience. J’ai aujourd’hui une telle fusion avec mon fils que je ne peux pas briser cet équilibre. Je  n’arrive pas à me projeter avec un autre enfant. Oui, j’adorerais être à nouveau enceinte, mais de mon fils. Si je fais le 2e, je suis persuadée que je ferais des différences et que je préférerais mon aîné. On a forcément un enfant préféré. Je ne voudrais pas en délaisser un, en faire souffrir un autre. Je peux comprendre que mon raisonnement dérange. Si j’avais écouté le père de mon fils,  nous sommes aujourd’hui séparés, nous aurions fait un deuxième très rapidement.  Je vis seule désormais avec mon fils. Nous passons beaucoup de temps ensemble, mais ça ne l’empêche pas d’être un enfant très sociable. Il adore les bébés. Et je n’exclus pas qu’un jour il me demande un petit frère ou une petite sœur. Quoi lui répondre ? Je ne sais pas. La question se posera aussi si je rencontre un homme qui n'a jamais été père. Il faudra qu’il s’arme de patience pour me convaincre.»
Stéphanie, maman de Théo

« Il faut être réaliste, un enfant coûte cher. Dans une autre vie peut-être... »

Au départ, je voulais deux enfants. Mais j’ai été opérée d’un cancer du col de l’utérus et j’ai dû attendre 2 ans avant que tout rentre dans l’ordre. Notre princesse est arrivée quand j’avais 28 ans, elle en a 4 maintenant. Pour le moment nous ne désirons pas d’autres enfants. La fatigue, l’allaitement… je ne me sens pas de recommencer. Et puis il y a la question financière. Nous habitons dans un petit appartement et nous n’avons pas des salaires très élevés. Je pense qu’il faut être lucide : un enfant représente un coût. Les vêtements, les activités…  Ma fille fait de la gym depuis ses 3 ans, je lui offre ça. Moi je n’ai pas eu cette chance, ma mère n’avait pas les moyens. Alors oui, je préfère ne pas agrandir la famille pour l’instant. Mon conjoint est d’accord avec moi, mais une partie de la famille ne comprend pas.  J’entends des remarques très déplacées du type : « vous êtes égoïstes » ou « votre fille va mourir toute seule ». Je ne me laisse pas faire mais parfois c’est dur à encaisser. Ma fille est très épanouie, elle s’amuse avec ses cousines qui sont dans la même école qu’elle. En revanche, je redoute l’année prochaine car elles vont déménager. Peut-être qu’un jour je changerais d’avis, rien n’est définitif. Mais il faudrait d’abord que je change de vie. »
Mélissa, maman de Nina 

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