Etre parent, ça s’apprend dans les livres ?

Publié par Mme Déjantée  |  Mis à jour le

Source d’information pour les uns ou de questionnement pour les autres, les livres sur la maternité et l’éducation pullulent dans les librairies. Qu’en est-il réellement pour les parents ? Eléments de réponses avec humour.

Témoignage d’une maman déjantée

Source d’information pour les uns ou de questionnement pour les autres, les livres sur la maternité et l’éducation pullulent dans les librairies. Qu’en est-il réellement ? Eléments de réponses avec humour et tendresse.

La première chose que mes parents ont fait quand ils ont su qu’ils allaient le devenir fut de courir chez le libraire. En femme pragmatique, ma mère se rua sur le Laurence Pernoud, bible intemporelle de la puériculture dans laquelle elle espérait pouvoir apprendre comment s’occuper d’un nouveau-né comme on réussit une pâte à choux. Tandis que mon père, éternel romantique, optait pour un obscur penseur de l’éducation nouvelle, un peu hippie sur les bords, dont il espérait pouvoir adapter les découvertes sur l’adorable bébé que j’étais. Bien plus préoccupé par le sein maternel que par l’acquisition d’un regard scientifique sur le monde.

Maternité et littérature : la découverte

Quand j’ai su moi-même que j’abritais un petit homme, je me suis demandé si le livre serait mon ami ou mon ennemi… Pendant longtemps, j’ai refusé d’en ouvrir un seul, par crainte d’y trouver autant de points de vue péremptoires que d’auteurs, par crainte aussi d’y voir saccagé le peu de certitudes éducatives que, nuits blanches après nuits blanches, j’avais tenté de construire. Par crainte enfin de me transformer, une fois quelques lignes assimilées, en une odieuse mégère qui brandirait les bribes de son savoir comme la preuve ultime de son accession au rang de mère-parfaite.

Et puis j’ai commencé de longues, très longues études en sciences de l’éducation. J’y ai découvert qu’un livre était fait pour être discuté, qu’aucun des auteurs ne décriraient jamais la « vérité » mais plutôt, au travers d’un prisme déformant, les différentes facettes d’un même objet. J’y ai découvert aussi que l’immense majorité des parents avaient peur des livres, peur de l’autorité de celui qui les avait écrit, peur d’y découvrir (aussi douloureusement qu’à l’école) leur propre ignorance, tout en cherchant désespérément les « recettes », les « trucs », les solutions à leurs problèmes du quotidien.

Le projet « Vendredis Intellos »

Voilà comment est né le projet des … Un mot qui fait un peu peur pour conjurer le mauvais sort, celui qui nous a fait croire que la pensée appartenait à certains et pas à d’autres. Un projet où chacun entre, avec ou sans connaissances, avec ou sans expériences, avec ou sans mômes, juste avec ses neurones. Certains jours, on y tutoie sans complexes les grands auteurs de l’éducation, on y refait le monde, avec un gamin sur la hanche et une machine à faire tourner. On y plaisante des dernières infos glanées dans les salles d’attente de pédiatre, on y partage nos galères, nos questions, nos hésitations sur le long chemin de la parentalité.

Les livres emprisonnent ou libèrent selon l’usage que l’on en fait, Januz Korczak, grand penseur de l’enfance, disait à ce propos : « Le livre, avec ses formules toutes prêtes, a émoussé notre regard et rendu notre pensée paresseuse. A force de puiser dans l’expérience, rechercher les résultats de l’opinion d’autrui, nous avons perdu confiance en nous-mêmes au point de nous refuser le droit au moindre regard personnel. La mère est prête à transformer le livre en vade-mecum comme si, par le seul fait d’être imprimé, il contenait des révélations. »
Redevenons les premiers penseurs de l’éducation de nos enfants !!! Et à bientôt j’espère sur les Vendredis Intellos !

En vidéo : 7 Activités À Faire Ensemble Même Avec Une Grande Différence D-âge 00:35 00:37

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