Bébé : 8 conseils pour booster son optimisme

Publié par Catherine Marchi, psychologue et coach  |  Mis à jour le par

Les petits font preuve d’une joie de vivre et d’un optimisme naturel indéniables. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez aider votre enfant à développer sa "positive attitude" durant longtemps.

Comment encourager l'optimisme de son bébé ?

Encouragez son désir d’indépendance

Vers 18 mois-2 ans, l’ex-bébé a grandi, il marche, commence à parler et à explorer son environnement, avec la même passion que Christophe Colomb partant à la  recherche de l’Amérique ! Tout content de sortir de la dépendance vis-à-vis de ses parents, il s’affirme, découvre les interdits et revendique haut et fort son désir d’autonomie. Votre façon de répondre à  ses tentatives précoces d’émancipation est déterminante pour la construction de sa personnalité future. Si vous continuez à tout faire à sa place comme quand il était bébé, vous encouragez sa dépendance et  risquez d’entraver ses capacités d’autonomie. Au contraire, si vous le laissez « faire tout seul » comme il le demande, si vous facilitez ses prises d’autonomie, si vous lui dites que la réussite dépend de lui, il va pouvoir croire en sa propre capacité à faire les choses bien. Il saura au fond de lui qu’il peut compter sur ses compétences personnelles pour résoudre certains problèmes. Cette aptitude à se débrouiller seul, cette certitude qu’on peut accéder à ce qu’on désire, que notre réussite est entre nos mains est la marque de l’optimisme.

Valorisez son sens de l’humour

Dès 2 ans, un enfant est capable de réagir à un clin d’œil malicieux, de faire des petites blagues, des grimaces, d’adopter des façons de parler amusantes, des accents, des expressions. Bref, il existe un sens de l’humour précoce. Si vous êtes bon public, si vous réagissez positivement quand votre tout-petit essaye de vous faire rire en faisant le pitre, en mettant ses mini-pieds dans vos grandes chaussures, en imitant  votre "grosse voix" quand vous le grondez, si vous lui dites « Tu nous fais rire petit clown » et pas « Calme-toi et arrête de faire ton intéressant », vous développez son assurance, sa confiance en soi, et par conséquent son optimisme. Bien entendu, il ne s’agit pas de le pousser à devenir un roi du one-man show qui cherche en permanence à attirer l’attention. Il y a un temps pour tout, un temps pour rire et un temps pour être sérieux. S’il en fait trop, mettez des limites, dites-lui qu’il peut vous intéresser autrement, car il a de nombreuses cordes à son arc.

Rassasiez sa curiosité

« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? » Votre petit curieux vous mitraille de questions. Même si vous en avez marre, écoutez-le, prenez ses demandes en considération et tentez si possible d’y répondre car cette curiosité insatiable prouve que votre enfant aime la vie et le contact avec les autres. En répondant à ses questions, vous le confortez dans l’idée qu’il existe, qu’il est écouté, que ses remarques sont prises en compte, qu’il a de l’importance aux yeux des autres, qu’il n’est pas un être transparent. Dès 3-4 ans, l’enfant a une représentation de soi déjà bien définie, votre intérêt l’aide à développer son estime personnelle et à porter un regard optimiste sur lui-même et la vie en général. 

Développez son empathie

Les gens optimistes sont très entourés car ils sont ouverts, spontanés, extravertis. Ils nouent volontiers connaissance avec les autres, car ils ne redoutent pas d’être rejetés. Pour que votre enfant possède cette facilité à se faire des amis, à nouer des liens et des contacts, apprenez-lui à s’intéresser aux autres, à imaginer ce qu’ils ressentent, à se mettre à leur place, à poser des questions. Démarrez des discussions, incitez-le à partager, à prêter ses jouets, à faire des échanges avec les autres enfants : « Je te prête mon ballon, tu me prêtes ta pelle. » Organisez des jeux collectifs, invitez des copains et des copines à venir goûter et jouer à la maison. L’optimisme est le carburant des relations sociales.

Stimulez son désir d’apprendre

On ne le sait pas toujours, mais l’envie d’apprendre peut être entravée très tôt, tout simplement en ne donnant pas à son enfant ce qu’il aime faire, et surtout ce qu’il est capable de réussir facilement. Si vous imposez à votre bout de chou des activités trop compliquées, qui vous "narcissisent" vous, mais pas lui, il va se décourager  très vite. Choisissez plutôt des activités adaptées à son âge (voire moins), à ses goûts et à sa personnalité, des activités simples qui lui permettront d’éprouver la satisfaction d’y arriver facilement, de faire rapidement des progrès. Privilégiez les "vrais jeux", amusants, plaisants, plutôt que les "jeux éducatifs". Il faut d’abord jouer à faire semblant de savoir lire avant de lire pour de bon, il faut d’abord faire semblant d’écrire de longues missives avant d’écrire l’alphabet pour de bon. Vous donnerez à votre tout-petit le goût d’apprendre en favorisant les jeux d’imitation, tout ce qui est de l’ordre du “faire semblant“. 

Aidez-le à développer sa force intérieure

L’optimiste est déterminé, il ne jette pas l’éponge face aux difficultés qu’il peut  rencontrer. Le leitmotiv du pessimiste, au contraire, c’est « Je n’y arriverai jamais, c’est trop dur pour moi. » L’aptitude à aller jusqu’au bout est la source du sentiment de réussite. Quand votre tout-petit n’arrive pas à faire quelque chose, quand il est en échec, quand il se trompe, poussez-le à recommencer encore et encore jusqu’à ce qu’il y arrive. Ne le laissez jamais se décourager, même si vous savez qu’il ne va pas y arriver, laissez-le essayer, dites-lui gentiment « Mais si, tu vas y arriver, essaye encore, fais comme ça, voilà, comme moi, c’est bien ! » Encourager très tôt son enfant à être combatif est fondamental, car une image négative de soi, du type « Je ne suis bon à rien », se met en place dès 3-4 ans. Bien entendu, dire à son enfant qu’il a en lui le potentiel pour réussir ce qu’il entreprend ne signifie pas lui raconter qu’il est un génie et qu’il sait déjà tout faire avant même d’avoir tenté quoi que ce soit. Le but n’est pas de le transformer en un optimiste béat à l’ego surdimensionné et persuadé de sa toute-puissance. Faites-lui prendre conscience dès ses premières années qu’il va devoir faire des efforts pour réussir, comme tout le monde, que tout ne lui tombera pas tout cuit dans la bouche. Les optimistes connaissent leurs qualités, mais aussi leurs limites. Cette auto-évaluation lucide leur permet de ne pas mettre la barre trop haut et de ne pas s’effondrer quand ils se retrouvent confrontés au principe de réalité, à l’échec.

Enseignez-lui la pensée positive

Insistez sur ses progrès, apprenez-lui à focaliser son attention plutôt sur les aspects positifs que négatifs, ce qu’il a réussi plutôt que ses échecs. Le but, c’est qu’il soit fier de lui et des efforts qu’il fait pour s’améliorer. Faites remonter les bons souvenirs : « Tu te souviens quand tu as appris à nager avec tes brassards, quand tu as eu ton flocon, c’était super ! » A partir de 4-5 ans, aidez-le à penser positivement le futur, à se projeter dans toutes les belles choses qu’il fera aux prochaines vacances, chez son papi et sa mamie, pour son anniversaire… Apprenez-lui à être le propre contestataire de ses pensées négatives. Reformulez ses jugements défavorables du genre «  Je sais pas skier, je suis nul, je suis trop petit ! » de façon plus positive : «  Tu ne penses pas que tu pourrais dire plutôt, je vais y arriver, je vais savoir, plus tard, quand je serai plus grand. »

Colmatez ses zones de fragilité

Même les enfants les plus inquiets, anxieux et fragiles ont une part inaliénable d’optimisme en eux. Pour la faire germer, les parents doivent se montrer hyper rassurants, capables de donner à leur tout-petit les moyens de gérer lui-même ses angoisses. Les rituels d’endormissement, les histoires du soir, les comptines, les câlins, les doudous, les sourires, les encouragements, tout ce qui peut l’aider à s’endormir, à affronter ses peurs est bénéfique. L’essentiel, c’est qu’il sache que les adultes sur qui ils comptent sont bien là, à ses côtés, fiables, déterminés à l’aider à grandir dans l’amour et la sécurité. Les statistiques sont encourageantes : l’optimisme, c’est 25% le fruit de la génétique et 75 % lié à l’éducation !

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