Les mots qui blessent bébé

Publié par La rédaction  |  Mis à jour le par

Parents : vos mots peuvent parfois être plus blessants qu’une fessée. Tour d’horizon sur ce qu’il est préférable de dire … ou de ne pas dire à bébé !

Les menaces, ça ne rend pas plus sage !
Même si les menaces de « moins » ou de perte d’amour des parents, d’abandon, semblent efficaces tant l’angoisse qu’elles suscitent est insoutenable pour l’enfant, elles sont loin d’être de bonnes armes pour faire obtempérer Bébé. En clair, quand, à bout de nerf, on lâche à Pitchoun, « Si tu ne viens pas, je pars sans toi » , soit il ne nous croit pas et la remarque est inutile, soit il croit ce mensonge qui éveille en lui une angoisse d’abandon, latente, douloureuse et qui risque de perdurer. Dur, dur, ensuite, quand vous irez déposer Bébé à la crèche !

Evitez également les menaces du type, « Si tu recommences encore une fois tu vas voir… » (il va recommencer, juste pour voir !), « Quand Papa va rentrer, ça va chauffer ! » (mieux vaut donner la punition dans l’instant : le père appréciera de ne pas jouer le mauvais rôle en rentrant), « Cette bêtise-là, je ne suis pas prête de l’oublier ! » (lui faire peur ne l’empêchera de recommencer). Réglez plutôt les problèmes sur le moment et n’hésitez pas à exprimer clairement votre mécontentement :« Je suis très fâchée parce que tu as fait une grosse bêtise, mais je suis sûre que tu essaieras de ne pas recommencer » . C’est une bonne manière d’instaurer une relation de confiance avec votre enfant…

Surprotection, déresponsabilisation = un bébé mal assuré
« Si tu fais ça, voici ce qui va arriver d’épouvantable… » . Même si elle est motivée par la peur que se produise quelque chose de grave et le désir de conjurer le danger, cette affirmation a un effet très négatif. Elle agit un peu comme un épouvantail pour freiner Bébé dans ses désirs d’explorations. C’est la même chose lorsque, au jardin d’enfants, vous criez « Ne grimpe pas tout seul sur le toboggan, tu vas tomber ! » : vous faites peur à votre mini-acrobate et le freinez dans son envie de progresser.

 Tout en lui expliquant le danger (ça glisse, c’est haut…), accompagnez-le plutôt dans ses pérégrinations et « positivez » : « Tu n’as encore jamais fait ça mais c’est une bonne idée d’essayer. Je vais t’aider et rester à côté de toi. Tu n’as rien à craindre » . Pitchoun est conforté dans son initiative et, en plus, vous lui donnez les moyens de surmonter sa peur ! Et puisque maintenant vous avez toutes les cartes en mains pour faire de votre bout’chou un enfant qui « ose », tâchez (toute proportion gardée évidemment !) de ne pas trop décider à sa place. Les « Tu dois manger de tout », « Si je te dis ça, c’est pour ton bien » ou « Moi, à ta place… » imposent à Bébé ce qu’il doit faire et penser, sans plus d’explications. Or, plutôt que de lui imposer brutalement des comportements (qu’il va s’empresser de refuser !), mieux vaut le considérer comme une personne responsable et capable de dialogue en expliquant toujours votre position. Et encore plus si elle est ferme et définitive !

La bonne attitude : Jules veut avoir un dessin animé violent à la télé et vous n’êtes pas d’accord. Si vous dites, « Non, je ne veux pas que tu regardes. Un point c’est tout ! » , Jules va râler, taper des pieds, bouder ou faire un gros caprice. Mais si vous expliquez, « Je comprends que tu aies envie de voir ce film mais je sais qu’il est très violent et que certaines images peuvent te choquer. C’est pour cette raison que je ne veux pas que tu le regardes » , vous prenez la peine d’expliquer votre position, vous le considérez comme un être capable de comprendre vos raisons. Evidemment, Jules ne sera toujours pas d’accord mais il ne pourra pas vraiment se rebeller contre cette décision arbitraire.

En vidéo : Et si on évitait les mots qui blessent

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