Régimes sans gluten, sans lait de vache, végétariens : prudence chez les enfants !

Publié par Christine Avellan  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Proposer aux enfants, des menus végétariens ou végétaliens, sans lait de vache ou sans gluten, est-ce vraiment une bonne idée ? Nos conseils, au cas par cas, pour éviter les déséquilibres alimentaires.

Le jus de soja ou d’amande peuvent-ils remplacer le lait de vache ?

Votre bébé est ballonné, souffre de coliques… Et si ça venait des produits laitiers ? Cette “fausse” idée selon laquelle le lait de vache serait mauvais pour les enfants tourne en boucle sur le web. Du coup, certains parents sont tentés de le remplacer par des jus de soja ou d’amande. Stop ! « Cela peut entraîner des carences et des retards de croissance chez les bébés qui les consomment en exclusivité, car ces jus végétaux ne sont pas adaptés à leurs besoins nutritionnels », confirme le Dr Plumey. Idem pour les laits de chèvre, brebis, jument.

Avant 1 an, il ne faut choisir que le lait maternel (la référence) ou le lait infantile. Les laits infantiles sont élaborés à partir du lait de vache modifié et contiennent des protéines, lipides, glucides, vitamines (D, K et C), calcium, fer, acides gras essentiels…

Et après 1 an, pas question non plus de remplacer le lait de vache par des jus végétaux, car jusqu’à 18 ans, les enfants ont besoin de 900 à 1 200 mg de calcium par jour, équivalent à 3 ou 4 produits laitiers. Même si l'on trouve du calcium ailleurs que dans les produits laitiers (légumineuses, fruits à coque, poisson gras, laits végétaux enrichis), cela risque de ne pas suffire à fournir à l'enfant l'apport dont il a besoin.

Si votre bébé a des troubles digestifs, des solutions existent. En fonction de leur composition, certains laits infantiles sont plus faciles à digérer que d’autres. Si votre enfant est allergique aux protéines de lait de vache, il peut prendre un lait à base de riz ou d’hydrolysat total de protéines du lait de vache – les protéines de lait de vache sont cassées en très petits “morceaux” pour ne plus être allergisantes. Il existe aussi des laits infantiles fabriqué à base de lait de chèvre, réputé plus digeste. Discutez-en avec votre pédiatre.

Allergie au gluten chez l'enfant, quels symptômes ?

L'allergie ou intolérance des enfants envers le gluten peut bien évidemment exister. En revanche, elle se détecte très rarement les premières années de la vie de bébé. Elle apparaît lors de la diversification alimentaire vers les 3,4 ans. Les symptômes les plus communs sont des douleurs au ventre et une courbe de poids qui va s'abaisser. Attention toutefois à ne pas faire vous-même le diagnostic ! Allez vois un médecin qui effectuera une prise de sang et fera effectuer des examens du ventre à votre enfant.

Régime “sans gluten”… : est-ce vraiment nécessaire ?

Très à la mode, cette “mauvaise” pratique de supprimer les produits à base de blé (biscuits, pain, pâtes…) débarque dans l’assiette des plus jeunes. Avantages présumés : une meilleure digestion et moins de problèmes de surpoids. C’est faux ! « Ces bénéfices ne sont pas prouvés, note le Dr Plumey. Et même si cela n’entraîne pas de risque de carences (le blé peut être remplacé par le riz ou le maïs), l’enfant est privé du plaisir de manger de bonnes pâtes et de vrais biscuits, si cela n’est pas justifié. »

En plus, les produits sans gluten n’ont pas forcément une composition plus saine. Certains sont même déséquilibrés, avec beaucoup d’additifs et de matières grasses. Ce régime n’est justifié que s’il est médicalement nécessaire comme en cas d'intolérance au gluten. Il est alors indispensable de proposer des recettes sans gluten aux tout-petits.

Cela dit, varier les sources de féculents et de céréales (blé, sarrasin, épeautre, avoine, millet) peut être une bonne chose pour l'équilibre de l'enfant et pour "éduquer" le palais.

Enfant végétarien et végétalien : peut-on proposer des menus équilibrés?

Si votre tout-petit ne mange pas de viande, il risque de manquer de fer, indispensable pour avoir un système immunitaire efficace et être en forme. Pour éviter les carences, variez les autres sources de protéines d’origine animale – œufs, poissons, produits laitiers – et d’origine végétale – céréales, légumineuses. Cependant, chez les végétariens qui excluent aussi le poisson, il peut y avoir un manque en acides gras essentiels (oméga 3), nécessaires au bon développement cérébral. Dans ce cas, alternez l’huile de noix, de colza… Et augmentez les quantités de lait de croissance à 700 ou 800 ml par jour.

  • Quant aux régimes végétaliens, c’est-à-dire sans aucun aliment d’origine animale, ils sont vivement déconseillés chez les enfants en raison du risque de carence en calcium, fer, protéines et vitamine B12. Ce qui peut provoquer une anémie, des retards de croissance et des troubles du développement.  

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