Le sucre dans l'alimentation de Bébé

Publié par Laurence Yème  |  Mis à jour le par Romy Ducoulombier

Le sucre ravit les papilles de nos enfants depuis leur plus jeune âge. Fruits, gâteaux et confiseries, voilà des plaisirs à leur faire découvrir progressivement, sans jamais tomber dans l’excès, pour leur apprendre à être de raisonnables gourmands.

Pas trop de sucre pour mon bébé

Le sucre et vous, c’est une longue histoire qui a commencé dès les premiers instants de votre vie, dans le ventre de votre maman. Bien sûr, vous n’en avez pas le moindre souvenir mais autant dire que le chocolat dont vous raffolez aujourd’hui, le plaisir de croquer dans un fruit bien mûr, cela vous vient de loin… Dès le 4e mois de grossesse, le fœtus a un potentiel sensoriel hyperdéveloppé, sa bouche tapissée de petits bourgeons gustatifs et de papilles en alerte. Quand, au gré de l’alimentation maternelle, le liquide amniotique s’imprègne d’un goût sucré, doux et agréable, on peut l’observer téter, déglutir et manifester un plaisir évident.

En vidéo : 5 conseils pour limiter le sucre dans l'alimentation des enfants. Marie-Laure André, diététicienne-nutritionniste, nous donne des pistes au quotidien.

Cette préférence est innée et durera dans le temps, comme un réflexe de survie très primitif : en effet, les produits sucrés sont des glucides , une source d’énergie essentielle dont l’organisme ne pourrait se passer. Si le lait maternel ou même le lait infantile ont un goût très légèrement sucré, c’est avec la diversification alimentaire, à partir de 4, 5 ou 6 mois, que votre enfant va pouvoir découvrir de nouvelles saveurs sucrées. À commencer par celles des fruits et de certains légumes.

Aliments naturellement sucrés : lesquels choisir ?

À vous de choisir, selon vos goûts et traditions familiales, quel aliment naturellement sucré vous proposerez à votre bébé pour une première rencontre avec la cuillère. En compotes ou en purées, vous pourrez ainsi lui faire découvrir toute une gamme de saveurs suaves : poires, carottes, coings, agrumes, patates douces. N’ajoutez pas de sucre, celui des fruits suffit ! Une fois les saveurs basiques assimilées, il restera tous les petits plaisirs de la vie à découvrir au fil des repas. En dessert, commencez par des laitages nature (yaourts au lait entier et petits-suisses), que vous ne sucrez pas systématiquement pour laisser Bébé aimer un goût simple et naturel. Il n’y a que nous pour trouver cela trop acide !

Proposez-lui de temps en temps un peu de miel ou de confiture dans son yaourt nature, un demi-verre de jus de fruits pressés (100 % pur jus), puis mixés avec du lait en mode milk-shake ou écrasés, et enfin entiers à mâcher à pleines dents (ou à pleines gencives !) lorsque le moment sera venu. Jusqu’à 18 mois-2 ans, profitez-en pour lui faire découvrir un maximum de saveurs : votre enfant mangerait de tout ou presque, les yeux fermés. Passé ce cap, il affirmera davantage ses goûts et ses dégoûts, et manifestera parfois l’envie de décider par lui-même ce qu’il veut manger ou non.

Quels plaisirs sucrés donner à bébé ?

Côté gâteaux, préférez des biscuits simples et peu sucrés, en évitant les viennoiseries et les pâtisseries. À la fin des repas, de temps en temps, offrez-lui un petit-suisse aux fruits ou un yaourt à la vanille sans que ce soit une habitude, pour conserver le plaisir de la découverte et continuer à privilégier l’apport en lait maternel ou en lait 2e âge après 6 mois. Un peu plus tard, servez flan, crème, riz au lait ou semoule sucrée à Bébé, sans en abuser. Le chocolat, quant à lui, est un aliment plus noble, à base de pâte et de beurre de cacao mêlés au sucre. Pour le plaisir, faites goûter un carré de très bonne qualité à votre loupiot, noir et à haute teneur en cacao car il sera ainsi moins sucré et plus fort en goût.

Pourquoi limiter les apports en sucres rapides chez votre enfant ?

Parce les sucres naturellement présents dans l’alimentation de votre bébé (le lait, les légumes, les fruits, les céréales) suffisent à combler ses besoins nutritionnels. Les sucreries et gâteaux ne sont que bonus, parfois de trop. Alors sachez être ferme : une consommation accrue de sucreries, des grignotages ou biberons sucrés entre les repas, ce sont de mauvaises habitudes prises pour le restant de sa vie ! Sans diaboliser le sucré, on limite les quantités, on ne laisse pas traîner le paquet sur la table, et on donne l’exemple. Aussi, chargés en sucre et en additifs mais jubilatoires pour les papilles, les bonbons doivent donc rester un aliment-plaisir à faire découvrir à l’enfant le plus tard possible (pas avant 2 ans), et à déguster de préférence après le repas pour ne pas couper l’appétit. Lors d’une fête, proposez-en à égalité avec des fruits tels que fraises ou framboises. On choisit toujours des bonbons mous, à sucer en restant assis pour éviter tout risque d’étouffement.

Desserts et douceurs : comment doser ?

Halte au chantage avec votre enfant !

Cessez de demander à vos enfants ce qu’ils veulent manger. À vous de maîtriser leurs menus et les écarts (raisonnables), en jonglant avec leurs goûts et le bon équilibre de leur assiette. Habituez-les à une alimentation nature pour qu’ils connaissent le plaisir d’un dessert ou d’un bonbon occasionnel. C’est la meilleure façon de leur apprendre à savourer les choses et à devenir gourmands, voire gourmets. Pour l’alimentation comme pour chaque moment de la vie quotidienne, un enfant a besoin de limites lui permettant de trouver ses repères. Pour éviter de sacraliser les sucreries, veillez à ne pas les associer aux punitions et récompenses. Si les friandises et gâteaux ne sont pas interdits mais simplement limités, on les autorise les jours de fête pour que les enfants sachent les apprécier plus tard, avec modération, sans avoir la tentation de dévorer le paquet avec frénésie. Et puis on prend l’habitude de se laver les dents après les repas (et pas seulement après les bonbons) pour préserver les jolies quenottes toutes neuves des méfaits du sucre.

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