Bébé à la table des grands : tout pour un repas convivial !

Publié par Laurence Yème  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Votre enfant est à peu près autonome ? Il peut désormais rejoindre la tablée familiale pour partager un moment convivial ! Mais restons vigilants : jusqu’à 3 ans, ses besoins nutritionnels sont encore spécifiques. Le point.

Ça y est ! Notre enfant maîtrise enfin le geste : la cuillère navigue de l’assiette à la bouche sans trop de ratés, parvenant à satisfaire à la fois son désir d’indépendance et son appétit de petit ogre. Après le déjeuner, sa place ressemble encore un peu à un “champ de bataille”, mais qu’importe, un véritable cap est passé.

Bébé peut alors rejoindre la tablée familiale. Quel symbole ! Particulièrement en France, où le repas en famille est un vrai repère socioculturel, d’unité, de cohésion et d’échange. Dans notre pays, 89 % des enfants mangent avec leurs parents, 75 % avant 20 h et 76 % à heures fixes. Mais donner un repas, ce n’est pas simplement nourrir notre enfant. Il faut également être attentif à son plaisir gustatif, à l’aspect ludo-éducatif, et à l’interaction avec la famille, qui prend alors toute son importance et participe activement à l’éducation de l’enfant... Tout un programme !

Repas : à quel âge peut-on installer bébé à la table des adultes ?

Aux alentours de 2 ans, bébé devient autonome dans ses gestes et peut être installé à table, avec les adultes, pendant le repas. Mais son admission à la table des grands ne doit pas changer le contenu de son assiette ! Restons vigilants : de 1 à 3 ans, il a des besoins nutritionnels précis, qui méritent que l’on se préoccupe de son alimentation.

De nombreux parents croient bien faire en nourrissant le petit dernier comme le reste de la famille, une fois la diversification alimentaire terminée. Souvent, l’intégration de l’enfant à la table des grands est source de dérives alimentaires, engendrant carences et excès pour l’organisme d’un bambin.

Or, bien qu’appétissants et en apparence équilibrés, nos menus sont rarement adaptés aux tout-petits. Bien sûr, il y a des légumes dans ce gratin, mais il y a aussi du fromage fondu, du jambon, une béchamel salée… Et si on en profitait pour repenser l’alimentation globale de la famille ?

Repas avec bébé : la famille doit s'adapter

Ce n’est pas parce que notre enfant rejoint la table des grands qu’on doit zapper les essentiels de la nutrition. Voici quelques règles à épingler sur le frigo. En tête de liste, pas de sel ajouté ! Bien sûr, quand on fait la cuisine pour toute la famille, avec notre palais habitué au sel, il est tentant d'en mettre dans la préparation… voire, d’en ajouter une fois le plat dans l’assiette ! Mais bon nombre d’aliments contiennent du sel naturellement. Si le plat familial nous paraît fade, c’est uniquement car nos papilles gustatives d’adultes sont saturées. N'oublions pas que manger moins salé prévient le risque d’obésité et d’hypertension.

Côté fer, rien à voir entre l’enfant et l’adulte : pour combler ses besoins en fer et éviter un début de carence (c’est le cas d’un petit bout sur trois, après 6 mois), il lui faut 500 ml de lait de croissance par jour. Donc au petit déjeuner, on ne passe pas au lait de vache, et ce, même si les frères et sœurs en consomment.

À l'inverse, côté protéines (viande, œufs, poissons), nous avons souvent tendance à en donner en excès et à dépasser les quantités nécessaires. Une seule portion par jour (25-30 g) est suffisante avant 2 ans.

Concernant les sucres, les enfants ont une nette préférence pour les saveurs sucrées, mais ne savent pas modérer leur consommation. Là aussi, pourquoi ne pas changer les habitudes familiales ? On limite les desserts, les gâteaux, les bonbons... Et on termine plutôt le repas avec un fruit !

Idem pour la mayonnaise et le ketchup (gras et sucrés), les fritures et les plats cuisinés pour adultes, mais aussi les produits allégés. Bébé a besoin de lipides, certes, mais pas n’importe lesquels. Ce sont les acides gras essentiels qui assureront l’équilibre alimentaire de nos enfants. On peut les trouver dans le lait maternel, le lait de croissance, les huiles “crues”, c’est-à-dire non raffinées, vierges et de première pression à froid, les fromages, etc.

Enfin, à table, on boit de l’eau, rien que de l’eau, sans sirop. L’eau gazeuse et les sodas sont à proscrire avant 3 ans, puis à limiter à des occasions festives exceptionnelles.

DME (Diversification menée par l’enfant) : on le tente ?

Le repas : un rituel familial

Votre tout-petit amuse la tablée avec son babillage et ses joues barbouillées de purée ? Il veut goûter à tout et imiter sa grande sœur qui manie la fourchette comme une cheffe ? Tant mieux, ça le fait progresser ! Nous sommes, pour lui, des modèles : il imitera notre façon de nous tenir, de manger... Nos goûts déterminent donc les siens : si Papa et Maman ne mangent pas de légumes à la maison, les enfants ne risquent pas d’en rêver...

De plus, évitons dans la mesure du possible de dîner avec la télévision allumée. Partager ses repas en famille favorise la consommation de fruits et de légumes, donc une alimentation plus diversifiée. Quand on ne regarde pas un écran en mangeant, on prend davantage le temps de mastiquer chaque bouchée, ce qui facilite la digestion.

Bien sûr, à table, cela peut devenir un joyeux bazar ! Il faut veiller à écouter les histoires de chacun, les petits comme les grands, empêcher les disputes et les jérémiades... Mais malgré nos emplois du temps chargés, on doit essayer de créer ce rituel, tous les jours, si on peut, ou au moins une fois par semaine. Un repas en commun est aussi un moment au cours duquel on fait le bilan de nos activités, où chacun est valorisé dans son domaine. Insistons aussi sur les bonnes manières, mais sans trop en faire, pour ne pas gâcher le repas ! Faisons-en des moments agréables, que la nourriture soit associée à de bons souvenirs. Cela resserre les liens dans la famille. À nous de jouer !

Sujets associés