Laits de croissance pour bébé : pour quoi faire et à quel âge ?

Les besoins nutritionnels de nos enfants sont spécifiques et nécessitent notamment un apport en fer qu’ils ne trouvent pas encore, en moyenne, dans leur alimentation quotidienne. Il est donc recommandé de recourir à un lait de croissance jusqu’à 3 ans afin de répondre à ce besoin.

L’intérêt majeur du lait de croissance c’est son apport en fer. En effet, pour couvrir ses besoins en fer, un enfant devrait consommer environ 100 grammes de viande. Or, la plupart des enfants de moins de 3 ans ne mangent pas encore cette quantité de viande. « Il faut donc donner du lait de croissance jusqu’à ce que l’enfant soit capable d’ingurgiter 100 grammes de viande par jour », insiste le pédiatre Patrick Tounian. En moyenne, un lait de croissance contient environ 25 fois plus de fer que le lait de vache.

Les laits de croissance sont aussi riches en acides gras essentiels, parfaits pour les enfants qui mangent peu de poissons. Ces préparations pour nourrissons sont également enrichies en vitamine D. Par rapport au lait de vache seul, le lait de croissance contient également 1,8 fois plus de zinc, oligo-élément nécessaire à la croissance.

La consommation de lait de croissance constitue donc un apport essentiel et complémentaire pour permettre à l’enfant de se rapprocher de l’équilibre alimentaire optimal, compte tenu de ses besoins nutritionnels spécifiques.

Pour autant, le lait maternel est considéré comme le meilleur lait pour l’alimentation du bébé, de façon exclusive selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jusqu’à six mois. Puis, passé cet âge, l’OMS recommande un allaitement maternel en complément d’une alimentation diversifiée, jusqu’aux deux ans de l’enfant ou plus.

À l’âge de 10/12 mois, l’alimentation de votre enfant est déjà bien diversifiée. Néanmoins, l’apport lacté reste essentiel, et il est important de lui apporter un lait qui répond aux besoins spécifiques liés à son jeune âge. En effet, la diversification alimentaire ne peut à elle seule, couvrir l’ensemble de ses besoins.

De plus, entre 1 et 3 ans, la croissance de votre tout-petit et son développement nécessitent des apports particuliers et différents de ceux de l’adulte. Les experts en nutrition infantile recommandent donc de passer au lait de croissance vers l’âge de 10/12 mois et de poursuivre cet apport lacté, au moins, jusqu’aux 3 ans de l’enfant.

À partir du moment où la diversification alimentaire est bien mise en place et avancée, en général entre 10 mois et un an, on peut réduire la quantité de lait consommée chaque jour par bébé à 500 ml.

Quels que soient l’âge et la formule (à partir de lait de vache, de lait de chèvre ou autre), les laits infantiles doivent être enrichis en DHA (un acide gras essentiel de la famille des oméga-3). Le DHA est indispensableau développement du cerveau et de la vue des bébés. Il est donc présent dans l’alimentation de bébé dès le plus jeune âge.

Autre rôle essentiel, celui de l’ARA ou acide arachidonique (un acide gras poly-insaturé de la famille des Oméga-6) : les experts en nutrition pédiatrique recommandent que son apport soit au moins égal à l’apport en DHA.

La plupart des détracteurs du lait de croissance pensent qu’il n’est pas nécessaire car eux-mêmes n’en ont pas eu et sont en bonne santé. « Il est vrai qu’au départ, les laits de croissance ont été inventés par les marques de laits infantiles », constate le pédiatre. Cependant, une carence en fer n’est pas visible comme « le nez au milieu de la figure ».

Or une telle carence peut entraîner une anémie. Et si notre enfant est fatigué, on ne fait peut-être pas immédiatement le rapprochement avec une possible anémie. Les carences en fer peuvent aussi entraîner des problèmes de développement neurologique. « On se dit que son enfant a des problèmes d’apprentissage, qu’il est feignant… Or, ça peut tout à fait être la cause d’un manque de fer ». Autre conséquence notable : une susceptibilité aux infections.

De nombreuses enquêtes ont alors été menées par des pédiatres, mettant en évidence qu’il n’est pas possible d’assurer les besoins en fer des jeunes enfants uniquement avec du lait de vache ou d’une autre origine animale. Les laits d’origine végétale (avoine, soja…) correspondent plus à des jus et ne remplissent pas non plus les besoins des enfants de moins de trois ans.

Une étude Nutri-bébé*, réalisée en 2022 a mis en évidence certains déséquilibres nutritionnels au regard des recommandations :

• 1/4 des bébés entre 1 et 2 ans et presque 50 % après 2 ans consomment du lait de vache qui ne contient pas les nutriments essentiels aux bébés et enfants en bas âge ;
• les enfants ne consomment pas assez de lipides et notamment les acides gras essentiels (oméga 3 et oméga 6) nécessaires pour couvrir leurs besoins nutritionnels spécifiques (ces matières grasses sont essentielles au fonctionnement du cerveau) ;
• 55 % des enfants sont allaités ou l’ont été contre 62 % en 2013 soit une baisse de 7 % en 8 ans.

Si notre enfant souffre d’une intolérance passagère ou d’une allergie, on peut se tourner vers des laits de croissance à base de protéines de riz ou de soja, mais toujours certifiés comme “préparations infantiles” par l’Union européenne, et vendus en général en pharmacies.